Publié il y a 4 h - Mise à jour le 04.05.2025 - La rédaction - 10 min  - vu 1399 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Nous sommes le dimanche 4 mai 2025. Il est 12 heures. C'est l'heure des indiscrétions politiques et économiques de la semaine…

Insoumission nîmoise. C’est une pierre dans la chaussure de Vincent Bouget. Le leader communiste, tête de liste non déclarée de l’union de la gauche ne parviendra pas à mettre les Insoumis dans son bateau. Ni au premier tour, c’est une certitude désormais. Ni probablement au second tour si les Insoumis parviennent à franchir le cap des deux chiffres au soir du premier. Le 13 mai prochain, les amis de Jean-Luc Mélenchon l’exprimeront très clairement lors d’une conférence de presse. Et présenteront les deux chefs de file du mouvement qui viennent d’être désignés en vue des municipales. L’une des deux est connue à Nîmes. Il s’appelle François Tardieu. Policier municipal de la capitale du Gard depuis 1998, il a côtoyé longtemps les élus de la majorité. Et se rappelle même avoir conduit Jean-Paul Fournier en voiture le soir de sa victoire en 2001. Aujourd’hui à la retraite, il est déterminé à raccompagner le maire et ses soutiens en dehors de la rue Dorée pour s’y installer avec les Insoumis. Mais comment François Tardieu et les militants LFI de Nîmes peuvent-ils imaginer dépasser la liste conduite par Vincent Bouget et ses alliés en mars prochain ? « Parce qu’entre Emmanuel Macron et nous, il n’y a plus d’espace politique » nous glisse l’un des membres de la future équipe. Valérie Rouverand et les communistes seraient donc à quelque chose près sur la même ligne politique ? « Ils pratiquent le même programme, une fois au pouvoir. C’est 40 ans de bilan terrible à Nîmes, que ce soit par l’action de la droite ou de la gauche. Nous, on veut sincèrement rendre Nîmes aux Nîmois. » La boite programmatique est déjà là. La première grande idée : des référendums d’initiative citoyenne municipale sur les grands projets structurants de la commune. Nîmes Olympique, l’avenir de l’aéroport, la tauromachie, etc. Des votes citoyens réguliers, comme en Suisse. Autre grand sujet : une revue générale de toutes les délégations de services publics au secteur privé (DSP) et de tous les partenariats publics privés (PPP) afin de déterminer un plan de retour en régie publique. La gratuité des cantines scolaires, des transports offerts aux jeunes et à certaines catégories sociales ou encore la fin de la spéculation immobilière, sans oublier l’arrêt de tous les budgets de fonctionnement pour les établissements scolaires privés. On le voit, un programme très à gauche. Sans oublier le vote par le conseil municipal d’une motion pour soutenir le cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza et au Liban. Et la reconnaissance de l’État de Palestine, ainsi qu’un embargo sur les exportations d’armes au gouvernement de Netanyahou. Tout cela risque bien d’effrayer une partie de la population nîmoise, non ? « Bien au contraire. Je pense que l’on peut gagner avec Vincent Bouget au second tour derrière nous. Car nous ne sommes pas à vendre, contrairement à lui. Lui et ses alliés, ce sont tous des faux gens qui ne cherchent qu’une place. À la différence d'eux, pour nous, c’est le programme, rien que le programme. » Un discours dans la droite ligne de leur gourou ou chef suprême : Jean-Luc Mélenchon. Qui a fini par se faire détester de tous ses anciens alliés… Mais à créer une véritable passion chez bon nombre d’électeurs…

Le lundi, c’est raviolis. Depuis la rentrée des vacances de Pâques, Vincent Bouget monte au créneau contre le système de réservation des cantines de la ville de Nîmes. Perceptible, cet outil en ligne a empêché certains parents de réserver les repas pour leurs progénitures. Ainsi, ils se sont retrouvés sans solution et leurs enfants, avec des raviolis comme seul repas. Le leader communiste, par une pétition, exige de la municipalité une nouvelle organisation qui ne laisserait aucun écolier sans déjeuner. Julien Plantier, l’ex-premier adjoint au maire de Nîmes, pourtant associé encore, selon ses dires, à la municipalité, lui a emboité le pas en remettant en cause l’outil de la ville. Ce qui a particulièrement mis en colère les soutiens de Franck Proust. « Il a voté des deux mains la délibération sur les réservations de repas à la cantine et maintenant il critique. » Il y a quelques semaines, Véronique Gardeur-Bancel, l’adjointe à l’Éducation, était à ses côtés. Depuis, elle a rejoint le camp de Proust. Ceci explique peut-être cela ? « Pas du tout. On a découvert comme tout le monde la distribution de repas de substitution avec des raviolis. Mais surtout, la stigmatisation des enfants dont les parents n’avaient pas réservé. Véronique Gardeur-Bancel a décidé toute seule », explique Julien Plantier. « Aujourd’hui, il lui crache dessus », explique un proche du président de l’Agglo. « C’est Aurélie Prohin la responsable de ce bordel. Elle supervisait les cantines pendant plusieurs années et n’a rien fait pour trouver des solutions. Elle a fait la démonstration de son inutilité. » Silencieux toute la semaine, Franck Proust, le nouveau premier adjoint et président de Nîmes Métropole, est sorti de sa réserve hier samedi. Tout en apportant son soutien à sa collègue adjointe aux affaires scolaires, « victime d’un lynchage démagogique, indigne et qui ne grandit pas ceux qui s’y adonnent », il a rappelé quelques principes : « l’argent public doit être respecté comme son propre argent et l’éducation passe aussi et d’abord par les parents ! »

Allo docteur ? Depuis quelques semaines, la municipalité semble embarrassée par un projet de pôle médical au sein du quartier du Clos d’Orville à Nîmes. « Ce pôle médical n’a pas été fait en complémentarité avec l’existant. Un peu comme l’autre projet polémique au Mas de ville. Une erreur de Julien Plantier qui n’a traité que le volet urbanistique sans se soucier des conséquences commerciales et médicales sur le quartier », explique une élue de la majorité. Ainsi, plusieurs recours, dont un groupement de professionnels du monde médical, ont été intentés contre ce permis de construire et le comité de quartier est vent debout contre la ville. Notamment parce que le nouveau bâtiment médical est construit aux abords du périphérique et non pas dans le centre commercial en face du nouveau groupe scolaire Léo Rousson. « Le maire a bien conscience du problème. Il avait dit à Julien Plantier qu’il était contre ce projet, mais l’ex-premier adjoint est passé en force. Franck Proust va se déplacer dans les prochains jours pour rencontrer les habitants. Il hérite du problème et n’a pas beaucoup de solution, car les recours sont purgés et le projet va bien avoir lieu. » Contacté, Julien Plantier rappelle que depuis trois ans, il y avait un désert médical dans ce quartier. « La pharmacie avait fermé. Il n’y avait plus de médecins. J’ai un opérateur qui m’a présenté un projet de maison médicale sur un terrain de Grand Delta Habitat, côté route de Beaucaire. Avec l’installation d’une pharmacie, mais surtout, de la première maison de soin non programmée à Nîmes, hors CHU. Il va y avoir une vingtaine de professionnels de santé à cet endroit. Comment refuser ? » En ce qui concerne l’accord du maire ? « Bien entendu, le permis de construire a été validé par le maire, car il s’agit d’un projet d’intérêt public. D’ailleurs, le recours gracieux a été rejeté par la ville. Au lieu du néant, il vaut mieux avoir un projet médical à 200 m, non ? »

Les chiffres s’emmêlent. En milieu de semaine, le président de la CCI Gard, mis sur la touche durant six mois par le préfet de Région a décidé de contre-attaquer. Et de mener une opération de transparence sur les griefs portés par sa tutelle. L’un des principaux sujets : la Maison de l’entreprise. « Le coût global de l’opération atteint 25 M€. La surface du bâtiment est de 5 800 m², soit environ 2 900 € par m² », explique Éric Giraudier. Sauf qu’il suffit de faire un calcul rapide pour se rendre compte que le prix au m2 n’est pas tout à fait le bon. De 2 900 € par m², on passe alors à 4 300 €. Autre approximation : les équipements qui devraient réduire les coûts d’exploitation de 200 000 à 300 000 € par an : « C’est dix fois moins que ceux de nos anciens locaux de 5 300 m² datant des années 1930, rue de la République ! » Est-ce à dire que le coût d’entretien du siège historique était de 2 à 3 millions d’euros par an ? Impossible, bien sûr. En matière de défense, quand on veut être factuel, il faut absolument avoir bossé les chiffres en amont. Sinon, c’est le risque de se prendre les pieds dans le tapis et de perdre toute crédibilité…

La maison Saurel remise en cause ? En novembre dernier, Edeis a récupéré les clés de la maison Saurel au cœur des Jardins de la Fontaine. Mauvaise surprise : ce futur lieu culturel est déjà sous contrainte. En effet, la destruction du site obligerait à réduire l’emprise au sol. Ce qui remettrait forcément en cause l’économie globale du projet. Adieu bistrot et salle de séminaire. Pour ne laisser place qu’au projet culturel. Cela tombe bien, Denis Allegrini, qui devait prendre en gérance la brasserie, serait beaucoup moins intéressé… Pour sortir toutefois de l’impasse, une seule solution : mettre à jour le PLU (plan local d’urbanisme) sur la destination du lieu et la superficie. Mais les élections municipales étant trop proches, il parait à ce stade impossible de l’imaginer. Sans oublier la levée de boucliers des riverains, qui ne souhaitent pas, à proximité de leur habitation, subir le bruit et une circulation routière nouvelle. Comment faire ? Edeis envisagerait pour le moment de temporiser en attendant de savoir qui s’installera dans le fauteuil de maire et avec quelle majorité…

Une nouvelle billetterie pour la Maison carrée. Dans le prolongement de la nouvelle boutique Fragonard, la prestigieuse marque de parfums qui va ouvrir un espace de 140 m² face à la Maison carrée. La ville a décidé d’ouvrir, d'ici au début de l’été, une nouvelle billetterie physique pour la Maison carrée. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, le temple romain connaît un véritable engouement et les visites ne désemplissent pas. Ainsi, ce nouveau point de vente permettra de mieux renseigner les touristes et de leur proposer une véritable offre de visites guidées. « Et d’associer l’utile à l’agréable avec la création d’une boutique souvenir pour faire de ce passage dans l’un des plus beaux monuments romains nîmois une expérience unique », explique un élu nîmois.

La bonne santé de Valérie. La Nîmoise, candidate Renaissance pour les municipales à Nîmes, vient de terminer un séminaire de travail avec ses équipes de campagne. Après la sécurité assurée par l'ancien secrétaire général de la préfecture du Gard, François Lalanne, c’est une autre personnalité bien connue qui a conclu les travaux sur la thématique de la santé. Claude Rols, l’ancien directeur départemental de l’Agence régionale de santé dans le Gard, sera chargé de présenter, dans les prochains jours, des propositions concrètes sur l’accueil santé à Nîmes, le sport et la qualité de vie. Une nouvelle offre de service qui sera aussi déclinée auprès de la population lors d’une tournée quartier par quartier organisée par Valérie Rouverand.

L’emploi sacrifié ? Les relais emplois dans le Gard soutenus par le Conseil départemental du Gard sont en danger. En effet, la collectivité a décidé de retirer son financement pour l’année 2025 en raison des économies qu’elle doit réaliser. « Ces espaces soutenus par France Travail avaient vocation à accompagner les jeunes vers l’emploi dans les territoires. Alors que la crise économique est là, que les jeunes ont particulièrement besoin d’accompagnement, ce recul du Département n’est pas sans conséquence », explique un élu local. Sur Sommières, Lédignan ou encore Uzès, la perte de sonnants et trébuchants se compte en plusieurs dizaines de milliers d’euros. « Ce n’est pas neutre, car il y a des emplois concernés », explique un maire. « Le chômage des jeunes est préoccupant, certes, mais l’emploi n’est pas dans les compétences obligatoires du Conseil départemental du Gard. L’État qui en demande toujours plus avec moins de financement en face doit prendre ses responsabilités », explique un vice-président au Département.

Au marché. Julien Plantier isolé par la ville sur les projets de la majorité municipale, ne reste pas les bras croisés. Il poursuit sa campagne au contact de la population nîmoise. Du 12 au 19 mai, il lance une grande opération de tractage avec ses équipes. « Un jour, un marché » se déroulera du lundi au dimanche sur tous les marchés ambulants de Nîmes. Des rencontres avec les habitants de tous les quartiers pour prendre le pouls et faire remonter les attentes. L’occasion aussi de présenter, pour chaque territoire de Nîmes, les différents binômes et les thématiques prioritaires pour l’après 2026. Un point presse devrait aussi avoir lieu sur l’un des marchés. Probablement celui de Jean-Jaurès le vendredi 16 mai 2025.

Séville au cœur. Alors que les ventes vers Ajaccio du nouvel opérateur Odyssey sont dans les choux, Nîmes métropole réfléchit avec son délégataire de l’aéroport Edeis aux différents scénarios pour atteindre l’objectif fixé de 400 000 voyageurs d'ici à 2028. « Tout est sur table. Nous avons lancé une opération séduction auprès de nouvelles compagnies. Mais nous gardons une ferme volonté de convaincre Ryanair d’ouvrir une nouvelle ligne sur l’Espagne pour l’année prochaine », explique un élu communautaire. La destination vers Séville est dans toutes les têtes… Les négociations avec Ryanair se dérouleront à partir du mois de juillet prochain pour le prochain hiver. « Nous avons de sérieux arguments, car toutes les lignes ont un très bon taux de remplissage, au-delà des espérances, malgré le contexte économique dégradé. » La compagnie irlandaise pourrait parfaitement accéder aux attentes nîmoises. Et même renforcer le trafic à partir de l’automne prochain. « Il se murmure que Ryanair pourrait ajouter un vol supplémentaire vers Porto parce que la ligne cartonne depuis son lancement. »

Fête du travail et des retrouvailles ? Sans surprise, les principales forces politiques de gauche alésiennes ont participé à la manifestation du 1ᵉʳ mai. Étaient ainsi présents et regroupés les représentants de la Maison Commune d'un côté et ceux du PCF de l'autre pendant la majorité du cortège. Mais les deux entités se sont retrouvées pour discuter côte-à-côte à quelques occasions. De quoi laisser penser que les négociations pour se retrouver de nouveau sous la même bannière en 2026 sont lancées. Reste désormais à voir qui a la main et sortira vainqueur de ce « je t'aime, moi non plus ».

Les JO à Nîmes cet été. Edeis a décidé d’innover pour le prochain spectacle Son et Lumière dans les arènes de Nîmes du 6 au 15 août 2025. Selon nos informations, c’est Arthur Cadre, le danseur, contorsionniste et breakdancer, également connu sous le nom de Lil Crabe qui supervisera la direction artistique du prochain spectacle. Ce nom vous dit peut-être quelque chose. Il tenait le rôle principal de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques à Paris l’été dernier. Le spectacle nîmois a été présenté à la ville qui semble avoir particulièrement apprécié les premières idées… Cependant, il ne sera pas question de faire appel à des drones comme l’espérait Edeis. Les services de sécurité publique de la préfecture ayant exprimé une fin de non-recevoir…

TPMP. Après « Touche pas à mon professeur » en 2021 à la suite de l’assassinat de Samuel Paty, « Touche pas à ma démocratie » ou encore « Touche à mon camarade » sur le harcèlement scolaire. L’an dernier, Gilles Roumieux et ses élèves avaient édité « Touche pas à mon école ». Cette fois, le professeur au collège Racine à Alès propose toujours avec ses jeunes de 3ᵉ, début juin, "Touche pas aux écrans, éduquer au numérique". Les écrans, les smartphones, les réseaux sociaux sont au cœur de ce nouvel ouvrage. Mais surtout, leurs conséquences et les risques. L’objectif est évident, comme l’explique Gilles Roumieux dans la préface du bouquin qui sortira le 3 juin : « permettre aux futurs citoyens de maitriser les usages, renforcer leur esprit critique, accroitre leur discernement et vigilance afin de les préparer au monde dans lequel ils évolueront. »

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