ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Nous sommes le dimanche 1er juin 2025. Il est 12 heures. C'est l'heure des indiscrétions politiques et économiques de la semaine…
Calcul féroce. Il y a les municipales à Nîmes dans moins de dix mois. Notre sondage avec Opinion Way a donné déjà quelques indications, un an avant. Pour le moment, tout est figé. Franck Proust, le premier adjoint au maire de Nîmes, président de Nîmes métropole, candidat officiel du maire sortant Jean-Paul Fournier est le favori de la droite. Dans la même lignée, on retrouve deux adversaires : Julien Plantier, l’ex-protégé du maire. Et Valérie Rouverand, la présidente de Renaissance dans le Gard. De l’autre côté de l’échiquier politique, le leader communiste Vincent Bouget, tête de liste de l’union de la gauche. Et enfin, le Rassemblement national avec Yoann Gillet, probable candidat. Même si ce dernier, aussi surprenant que cela puisse paraisse, consacre beaucoup de temps à Paris et Beaucaire. Il navigue à Nîmes surtout en coulisse pour le moment. D’autres candidatures surprises ? Pas à cette heure. Qui sortira alors vainqueur en mars 2026 ? Dans les états-majors nationaux et locaux, les discussions vont bon train. Et les rapprochements se préparent. Hors de question de subir l’avenir. Au sein de la majorité municipale, on veut écarter rapidement les premiers signes de la défaite annoncée. Ainsi, il n’est plus du tout question d’y aller seul sans avoir pris le temps de discuter. D’autant que Julien Plantier reste parfaitement et encore aujourd’hui, ouvert à un accord avec Franck Proust. Ce dernier aurait semble-t-il évolué sur la question reconnaissant la valeur de son ancien poulain, même s'il maintient son souhait de prendre la tête des deux exécutifs. Il faut dire qu’un certain Yvan Lachaud, référent Horizons dans le Gard et probable chef de file des municipales à Nîmes pour Edouard Philippe tape lui aussi à la porte. Et aurait pris récemment attache avec le président du groupe Nîmes avenir. Sur consigne du prétendant à l’Élysée en 2027, le maire du Havre ? Dans la perspective de donner l'étiquette Horizons à l’ancien premier adjoint de Fournier ? Julien Plantier réserve sa réponse. Car sa priorité reste un accord avec sa famille politique originelle pour s’assurer toutes les chances de victoire. Valérie Rouverand, isolée dans cette équation, n’aurait pas d’autres choix alors que de tenter le coup avec Yvan Lachaud et Horizons. Avec l’espoir d’accrocher le seuil nécessaire pour peser entre les deux tours. Sinon, de quitter la scène politique pour sept longues années… Pendant ce temps-là, à gauche et à l’extrême-droite, on se frise les moustaches. Ce spectacle réjouissant conforte l’idée que la panique gagne les rangs de la droite nîmoise. Sans avoir encore désigné de tête de liste, ils sont certains d’être au second tour. Probablement. Mais la droite et le centre ont l’expérience politique pour eux. C’est aujourd’hui que se prépare le second tour. Et pour gagner, il ne faut pas de quadrangulaire…
Coallia au radar. La semaine dernière, ici même, nous révélions les tensions entre diverses associations qui œuvrent depuis longtemps pour l’accueil des mineurs non accompagnés (MNA) et le Conseil départemental du Gard. En cause, le choix du Département de faire appel au groupe Coallia pour les remplacer, purement et simplement, à partir du 1ᵉʳ juin prochain. Un groupe qui compte à sa tête l’ancien député écolo Christophe Cavard, en tant que directeur régional Occitanie et Paca. Les élus concernés de la majorité municipale, découvrant l’affaire, ont demandé rapidement des explications. Reçue par la présidente Françoise Laurent-Perrigot, cette dernière a décidé de mettre au clair le sujet. « Elle a nommé la directrice en charge de l’autonomie pour sortir par le haut de cette affaire. Et vérifier en transparence l’absence de conflits d’intérêts. De fait, le directeur général adjoint en charge des Solidarités devrait être écarté du sujet. Ainsi que la compagne de Christophe Cavard, Nadja Flank, DGA dans le même service » explique un élu départemental très en colère. « Ces sujets ne peuvent pas se traiter avec autant de désinvolture et surtout quand des liens d’amitiés sont au milieu. On est à quelques mois des municipales, Vincent Bouget n'a pas besoin de cela » rouspète aussi un élu communiste.
Manduel-Marguerittes, duel à distance. L’annonce du renoncement de Jean-Jacques Granat pour un nouveau mandat à la mairie de Manduel dans nos colonnes a surpris beaucoup d’acteurs politiques. Encore davantage sur ses accointances espérées avec le Rassemblement national. « Le mal est très profond » fait savoir un élu communautaire, inquiet de la tournure des prochaines municipales dans l’Agglomération nîmoise. Jean-Jacques Granat pourrait laisser sa place à une certaine Marine Pla, sa première adjointe, qui n’est autre que la secrétaire municipale et l’épouse du maire de Langlade, Gaëtan Prévoteau. « C’est trop tôt pour l’annoncer, mais c’est un secret de polichinelle, depuis deux mandats, elle est aux côtés du maire de Manduel » explique un élu de la commune. Reste que la décision de Jean-Jacques Granat n’est pas anodine. « Il n’avait plus la confiance de tous ses élus et la concurrence en 2026 sera rude. Il préfère rester simple conseiller municipal avec une place assurée à Nîmes métropole après 2026. » Puis viendra le temps de la bataille pour les Départementales. « Il a la dent dure contre Rémi Nicolas, le maire de Marguerittes. Il veut le faire tomber et récupérer le poste de conseiller départemental. » Sauf que dans cette hypothèse, il faudra s’assurer que Franck Proust n’est pas le prochain maire de Nîmes et toujours président de l’Agglo… « Franck Proust est très proche de Rémi Nicolas, il lui voit un destin de président du Conseil départemental du Gard avec une majorité issue de la droite à la gauche modérée… »
NemoVélo, un succès fou. Pris par surprise, Nîmes métropole est déjà en réflexion pour le renforcement des vélos électriques dans le cadre de la nouvelle offre de transport doux : NemoVélo. Ainsi, selon nos informations, ce sont près de 2 000 abonnements enregistrés en quelques jours. « L’engouement est réel. On commence à voir partout dans Nîmes des habitants sur les vélos de l'Agglo. C’est utile, populaire et c’est bon pour l’environnement » indique un élu communautaire, pas peu fier du succès. « On a déjà fait en sorte que l’offre soit multimodale avec les bus et les trains, on va amplifier l’offre l’an prochain. » En effet, initialement, 100 nouveaux vélos devaient être installés. Finalement, au Colisée, on réfléchit à une offre plus large… « On fait le point avec les finances pour voir ce qu’il est possible de faire. Mais ce nouveau service public répond à une vraie attente, il ne faut pas jouer petit bras… »
Convivialité politique. Au Département, comme chaque année est organisé la journée de convivialité. Une initiative de la présidente Laurent-Perrigot. Ainsi, 1 500 agents se sont retrouvés à Méjannes le Clap pour une journée de séminaire afin d’échanger dans un cadre convivial. « Chaque année, il y a de plus en plus de monde, ce qui prouve que c’était une bonne idée au départ… » explique un élu départemental. Cependant, Carole Delga a fait les frais de cette journée banalisée. La présidente de la Région Occitanie en déplacement au Vigan pour l’inauguration d’une nouvelle Maison de Santé financée à 100% par la Région, a été très surprise de constater une nouvelle fois l’absence du Département. « Ni Martin Delord ni Hélène Meunier, conseillers départementaux du canton n’ont daigné se déplacer alors que la journée à Méjannes a pris fin à 16 heures » glisse un élu en colère. Tandis que les relations entre les deux présidentes n’étaient pas au beau-fixe, ce dernier épisode ne risque pas de réchauffer les cœurs. « Plus personne n’est étonné dans le Gard, il n’y a que la Région pour avoir encore formulé quelques espoirs. Carole Delga a le calendrier en tête des prochaines échéances électorales et elle veut du changement. »
Le préféré de Carole. Régis Bayle, maire d’Arrigas et président du Pays Viganais est très apprécié de Carole Delga. Ce n’est pas la première fois que la présidente de la Région Occitanie se déplace au Vigan pour des points d’étapes de l'action régionale ou des inaugurations. « Elle aime bien les Cévennes gardoises. Adepte de randonnées, elle a profité de ce dernier déplacement pour visiter à pied le cirque de Navacelle » explique un élu local. Plus politiquement, elle porte aussi l’ambition d’arracher la 5e circonscription à l’extrême-droite lors des prochaines législatives. « Et son candidat est tout trouvé, ce sera Régis Bayle. Il n’est plus question de laisser ce territoire entre les mains de la France Insoumise. »
Sénatoriales futures. Après les municipales, les sénatoriales seront au rendez-vous du mois de septembre 2026. À droite, les sénateurs sortants ne sont pas tout à fait dans la même configuration. Laurent Burgoa est déjà sur la ligne de départ. Et bénéficie d’un soutien local très important. « C’est le Simon Sutour d'aujourd'hui (sénateur socialiste qui a passé plus de 20 ans au Palais du Luxembourg, NDLR). Tous les élus adorent Laurent Burgoa. Il fait le job, est très présent. Et fait remonter les doléances à chaque fois, sans regarder l’étiquette politique » explique un grand élu gardois. Vivette Lopez, l’autre sénatrice LR, ancienne maire de Mus est davantage ancrée à Paris. Proche du président Larcher, elle a perdu beaucoup de plumes au Sénat après avoir soutenu Laurent Wauquiez pour l’élection interne du président Les Républicains. « Elle a la mémoire courte, elle devait sa position aux sénatoriales de 2020 à Bruno Retailleau. » En tout état de cause, Vivette Lopez réserve encore sa décision pour un nouveau mandat. En réalité, elle est plus proche de renoncer que d’y retourner. Qui pour la remplacer ? Aucun nom ne fuite à ce stade. « Attendons les municipales de 2026 et on verra, nous ne sommes pas pressés » indiquent les LR. À gauche, c’est plus sensible. Denis Bouad est motivé pour un second mandat mais face au contexte d’extrême-droitisation du Gard, il pourrait tenter sa chance aux prochaines législatives pour reconquérir la 6e circonscription. Après lui, la guerre pourrait être fratricide. Alexandre Pissas, le maire de Tresques en rêve. D’autres aussi et des poids-lourds. Pour calmer les ardeurs et anticiper les risques de division, la présidente du Département Françoise Laurent-Perrigot pourrait mettre son nez là-dedans…
Gillet, entre Paris et Bellegarde. Le 22 juin prochain, la fédération du Rassemblement national organise sa fête d’été à Bellegarde. Pour l’occasion, Yoann Gillet a invité l’eurodéputée Julie Rechagneux. Candidate aux municipales à Bordeaux, elle est à 29 ans, la porte-parole nationale du parti. À Bellegarde toujours, ledéputé enchaîne des rendez-vous ces derniers jours comme à Bouillargues et Milhaud en vue des municipales. À Nîmes, le futur probable candidat à la mairie de Nîmes a seulement fait un crochet à la soirée annuelle de la CAPEB. De retour à Paris, il va préparer une séquence parlementaire importante en tant qu’orateur du RN sur le projet de loi Mayotte discuté dans l’hémicycle ce mois-ci.
Maire et plus si affinité ? Le maire de Saint-Gilles Eddy Valadier réserve encore sa décision sur un troisième mandat à la tête de la deuxième ville de Nîmes métropole. Un secret de polichinelle… Mais après sa victoire probable l’an prochain, est-ce que le maire se contentera de ce mandat ? « Il est très investi pour le territoire et pourrait briguer la présidence de Nîmes métropole si d’aventure Franck Proust perdait » pense savoir un élu communautaire. Contredit par un autre, maire d’une grande commune de l’Agglo : « Eddy Valadier n’a aucune chance si Bouget ou Gillet remporte la ville centre. Il pourrait plutôt se diriger vers Paris et l’Assemblée nationale. Sa capacité à sortir l’extrême-droite de la 2e circonscription n’est pas impossible. Il a déjà réussi à Saint-Gilles auparavant… Nicolas Meizonnet ne lui fait pas peur. » Est-ce que le destin du maire de Saint-Gilles est de quitter le Gard ? « Chaque chose en son temps. Pour le moment, il veut finir tranquillement son mandat et demander une nouvelle fois la confiance de ses administrés… » indique l’un de ses proches…
Un bilan contrasté. On ne sait pas si demain, ils seront à nouveau au pouvoir municipal, mais il est évident qu’en fonction des prochaines échéances municipales, le duo Julien Plantier-Sophie Roulle devra faire face à une concurrence féroce des Républicains lors des Départementales. « Leur bilan : le néant. Ils n’ont strictement rien fait à part prendre leur indemnité de quelques milliers d’euros chaque mois. Sans compter que la fédération LR a financé intégralement leur campagne. Ils ont la mémoire courte » explique acide un élu municipal. Une autre rajoute : « À l’époque, Franck Proust ou Laurent Burgoa, président du groupe d’opposition au Département étaient très actifs. » Contacté, Julien Plantier réfute les accusations. « Lors de la campagne, on s’était engagé pour le Parc Meynier de Salinelles et la requalification de la route de Sauve. Deux projets qui ont été menés à bien. » Et maintenant ?
Ça s'en va et ça revient. Le collaborateur de groupe de la majorité, recruté par Julien Plantier il y a quelques mois a décidé de rejoindre Nîmes Avenir. Thibault Fourquin avait débarqué après le renvoi d’une collaboratrice, sous fond de conflit avec le premier adjoint de l’époque. Comme un signe de l’histoire, cette même collaboratrice est de retour elle-aussi, mais cette fois, au sein du cabinet du maire. En effet, à partir de la mi-juin, elle va devenir la secrétaire de Gérardo Marzo, le conseiller spécial de Jean-Paul Fournier. "Une espèce de vase-communicant qui n’annonce rien de bon dans la majorité municipale" selon certains. "On est en train de créer les conditions du ressentiment et de la rancune tenace. Compliqué de savoir où tout cela va nous mener" explique un LR inquiet des prochaines municipales…
Il est où le rapport, il est où ? Ce vendredi, les socialistes étaient appelés à départager les lignes politiques à l’occasion de leur congrès interne. Sur la feuille de vote, les militants étaient également invités à approuver le rapport d’activité de la fédération, un document censé retracer l’ensemble des actions menées par les socialistes. Seulement voilà… aucune trace du fameux rapport. Le premier fédéral, Pierre Jaumain, le publiera peut-être… pendant sa campagne en vue de sa réélection ?
Mozart de la réussite. En décembre dernier, 1 000 décideurs étaient présents au Pasino de la Grande-Motte afin d'assister à la soirée des Mozart de la Réussite organisée par le Cercle Mozart de l’Hérault. En présence de nombreux acteurs du monde économique local et des grands élus du territoire, huit lauréats ont été distingués pour leurs parcours d'exception, inspirants et porteurs de sens. Selon nos informations, le Cercle Mozart de Nîmes a l’intention de dupliquer le modèle pour le Gard à l’automne prochain. Une première grande soirée à l’occasion de l’ouverture officielle du Palais des congrès. Pour le moment, les membres travaillent activement sur le casting des entreprises qui pourront se voir décerner un prix pour cette première édition. Avec les nombreux talents d’entrepreneurs gardois, il y a fort à parier que le choix sera pertinent !
- Julien Plantier
- Franck Proust
- La ville de Nîmes
- Municipales 2026
- Conseil départemental du Gard
- Jean-Paul Fournier
- Bouget
- Yvan Lachaud
- Valérie Rouverand
- Christophe Cavard
- Coallia
- Françoise Laurent-Perrigot
- Manduel
- Marguerittes
- Jean-Jacques Granat
- Gaëtan Prévoteau
- Langlade
- NemoVélo Nîmes Métropole
- Régis Bayle
- Carole Delga
- Le Vigan
- sénatoriales
- Vivette Lopez
- Laurent Burgoa
- Gérardo Marzo
- Eddy Valadier
- Denis Bouad
- Alexandre Pissas
- Saint Gilles
- Législatives
- Sophie Roulle
- Cercle Mozart
- Mozart de la réussite
- Pierre Jaumain
- Parti socialiste
- Julie Rechagneux