ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Nous sommes le dimanche 8 juin 2025. Il est 12 heures. C'est l'heure des indiscrétions politiques et économiques de la semaine…
Dilemme pour de Carolis. À Nîmes, les prochaines municipales s’annoncent passionnantes avec de nombreux acteurs surmotivés pour une seule place. Alors que Jean-Paul Fournier a décidé de ne pas se représenter, tous l’assurent : le match est très ouvert. Chez les voisins arlésiens, Patrick de Carolis n’a pas l’intention, lui, de laisser sa place. Candidat très probable à sa succession, dans sa majorité actuelle, tout le monde trépigne d’impatience. Un peu trop même. Les tensions se lèvent. Les adjoints ambitieux veulent davantage de place la prochaine fois. Mais pas sûr que le maire puisse répondre à toutes les attentes. On le sait, la guerre que se livrent le premier adjoint Jean-Michel Jalabert et Mandy Graillon, l’adjointe au maire d'Arles chargée de la Sécurité, de la propreté, des festivités et de la culture provençale, va laisser des traces. Jeudi soir encore, plusieurs personnes étaient surprises de constater, lors de l’inauguration des travaux de réhabilitation de la Maison du Carmel, les chaises qui séparaient les deux élus. Ils ne font donc même plus semblant… Mais le sort de Jean-Michel Jalabert pourrait déjà être scellé. Avec, selon nos informations, l’arrivée possible d’un certain Cyril Juglaret sur la future liste du maire sortant. Ancien candidat Les Républicains d’Arles, conseiller régional de la Région Paca, proche de Renaud Muselier, le président. Cyril Juglaret est aussi soutenu par Édouard Philippe, l’ancien Premier ministre et maire du Havre. Le candidat Horizons à la présidentielle incite en effet très vivement Patrick de Carolis à offrir le meilleur accueil à celui qui s’était retiré à son profit en 2020 après avoir récolté 15,32 % des voix au premier tour. Même s’il réserve sa réponse, le maire sait pertinemment que cette intégration hypothéquerait les chances de voir Jean-Michel Jalabert poursuivre l’aventure. S’il refuse l’opportunité Juglaret ? C’est à coup sûr une nouvelle période de crispations qui s’ouvrirait avec le président Muselier. Sacré dilemme ! Mais Patrick de Carolis a-t-il les moyens de se séparer avec pertes et fracas de son fidèle premier adjoint ? Face à une possible union de la gauche hors LFI conduite par le leader de l’opposition Nicolas Koukas ? « Le maire est serein. Même si le début de son mandat a été compliqué, il a pris en assurance et aujourd’hui compte de nombreux soutiens… », assure l’un de ses proches. Plusieurs personnalités de la société civile d’Arles ont fait acte de candidature pour participer à l’aventure après 2026. Certes. Mais pour confirmer son implantation locale, le maire aura surtout besoin de lieutenants et de conseillers politiques expérimentés, en capacité de lui assurer une seconde victoire…
Corrida, basta (et Nîmes Avenir, basta aussi)… Les élus du groupe Nîmes Avenir n’ont pas bénéficié, comme à l’accoutumée, de places confortables pour les différentes corridas du week-end. Punis par la majorité, ils doivent passer à la caisse. Sans accès, difficile aussi d’offrir des places à des futurs soutiens. Et pour s’assurer qu’ils sont bien au pain sec, le cabinet politique de Jean-Paul Fournier n’a pas hésité à contrôler les placements des parias. « En fonction de l’endroit où sont assis les élus avec Julien Plantier, on compte remonter la piste pour savoir qui a offert des places… », analyse un élu nîmois. Sherlock Holmes n’aurait pas fait mieux. On note au passage ce que sont les activités des politiciens qui jureront dans moins d’un an que les Nîmois sont leur priorité… Notre espion-élu poursuit : « Le délégataire des arènes est très vigilant. Habituellement, il n’hésitait pas à répondre aux attentes de tout le monde. Cette année, c’est sous le manteau que les places sont données… » C'est beau la politique !
Change ta signature. La désormais conseillère municipale, Dolorès Orlay-Moureau, semble ne pas avoir eu encore le temps de changer son ancienne signature d’adjointe à la Santé. Pas grave, le conseiller spécial du maire lui a rappelé. Dans un courrier électronique à son attention, en copie à Julien Plantier, que notre rédaction a obtenu, Gerardo Marzo explique : « Monsieur le Maire a été alerté sur votre pratique de l’usage de votre fonction et qualité au sein du Conseil municipal et il m’a demandé de « remettre l’église au centre du village ». Vous avez fait un choix qui a, de fait, entraîné certaines conséquences qui vous ont été signifiées et validées par délibération du conseil municipal du 19 mars 2025. Visiblement votre perception de ces conséquences me laisse dubitatif. En effet, si vous n’avez pas manqué de déverser dans les médias, votre mépris pour une situation que vous avez somme toute créée en vous désolidarisant du groupe de la majorité municipale, il apparait pour autant que vous persistez à utiliser votre ancienne fonction d’adjointe dans votre signature électronique. Alors, à moins qu’un tel manquement ne soit l’expression d’un certain regret, je vous demande instamment de cesser cette pratique qui relève de l’usurpation. Voyez, avant de donner des leçons et d’assener ses vérités… Je me permettrai pour finir de vous recommander un ouvrage, Les Caractères de Jean de La Bruyère, ô combien édifiant sur la nature humaine et sur ses vanités. » La vraie nouvelle ne serait-elle pas que Gerardo Marzo a lu La Bruyère ?
Politique-Feria. La feria de Nîmes est l’occasion d’échanges, de rencontres. Depuis jeudi, tout le monde l’a constaté : les municipales de l’an prochain ont déjà largement démarré. Les équipes de Julien Plantier avec Rachid Benmahrouz ne se cachent même plus pour échanger ouvertement avec l’ancien ennemi Yvan Lachaud. Ces derniers se font aussi inviter dans les lieux à la mode et immortalisent chaque instant sur les réseaux sociaux. Le quart d’heure de visibilité avant un été interminable… C’est d’ailleurs durant la période estivale que les partis en local vont tenter des rapprochements. Mais lesquels ?
Politique-Feria, épisode 2. Au sein du groupe Nîmes Avenir, les premières crispations apparaissent. Deux camps commencent à se former. Ceux qui veulent retourner avec leur famille d’origine. Et donc s’associer à Franck Proust. Et les autres. Qui imaginent davantage un avenir radieux avec Valérie Rouverand et même Yvan Lachaud. « Julien Plantier n’est pas prêt à une deuxième vague de coups avec ses anciens amis. Il ne veut pas être insulté de traitre partout en ville. Alors, il temporise… », explique un de ses proches. L’ancien adjoint aux Sports, Nicolas Rainville, proche d’Yvan Lachaud est le tenant d’un rapprochement rapide pour négocier la tête de liste de la famille Ensemble au détriment de Valérie Rouverand. Ce qui n’est absolument pas le cas de l’avocat Guillaume Barnier et Jerémy Rozier, les deux têtes pensantes de l’ex-premier adjoint. « S’il part avec Lachaud, les deux quitteront le navire. Comme Julien Plantier ne veut pas de clash... » Alors que faire ?
Politique-Feria, épisode 3. Au Centre, Valérie Rouverand reste pleinement confiante. « J’avance des propositions, je travaille avec mes équipes et l’accueil sur le terrain est positif », explique la Nîmoise. Pour autant, elle n’est pas indifférente à l’action d’Yvan Lachaud, nouvellement chef de file Horizons à Nîmes. « Il cherche à bordéliser comme d’habitude pour son intérêt, mais c’est Paris qui décide. Valérie est Renaissance, pas Horizons », balance l’un des soutiens de la centriste. « Moi, je suis sereine. J’ai la confiance de Gabriel Attal », complète la présidente de Renaissance dans le Gard. Un accord avec Julien Plantier est-il toutefois possible ? « Elle lui a proposé la seconde place sur la liste et un partage des pouvoirs. C’est une très belle proposition », explique encore ce soutien. Du côté de l’ex-premier adjoint, on ricane allégrement. « Valérie Rouverand n’a pas les épaules pour être tête de liste, Julien Plantier sera intransigeant sur ce point… » On le voit bien, même si les discussions ont débuté, l’égocentrisme est de rigueur. Tout le monde veut être premier. Au risque de repartir la queue entre les jambes en mars 2026. « Avec trois listes sur la ligne de départ, c’est perdu d’avance. Mais en politique, l’irrationnel a toujours pris le pas sur la réalité des scrutins… »
Bordes déborde ? Selon une enquête du journal en ligne « Les Jours », des députés du Rassemblement national ont été identifiés dans un groupe Facebook de soutien au président du RN Jordan Bardella, véhiculant des propos racistes, islamophobes, antisémites et homophobes. Parmi eux, Pascale Bordes, la députée de la 3ᵉ circonscription du Gard. Contactée par nos soins, cette dernière se défend : « Je suis inscrite dans différents groupes sur les réseaux sociaux. Mon tort est de ne pas avoir regardé plus attentivement. Je ne partage évidemment pas tout ce qui est indiqué sur ce groupe. Personne ne peut le croire une seconde… » Sauf que la parlementaire est bien la seule des six députés du Gard épinglée. Et elle s’est retirée de ce groupe scandaleux qu’après avoir été sollicitée par nos confrères. « Je n’ai jamais interagi, ni un commentaire, ni une approbation. Et encore moins publié quoi que ce soit. Je suis donc allée voir et je me suis retirée… » Un de ses opposants politiques a du mal à y croire : « Tout le monde sait parfaitement utiliser Facebook. Au moment de scroller, apparaissent les différents messages des groupes. Madame Bordes ne peut pas faire comme si elle le découvrait… » En tout état de cause, la députée avait l’obligation de signaler ces dizaines de propos illégaux véhiculés dans le groupe, en s’appuyant sur l’article 40 qui invite chaque élu, qui a connaissance d’un crime ou d’un délit, d’en informer le procureur…
Coup de fusil. Après la prolifération des sangliers dans les quartiers de garrigues à Nîmes, et l’opération opérée par des habitants comme révélée par Objectif Gard en début de semaine, Julien Plantier, le candidat aux municipales, est parti à la rencontre de Claude Grevoul, président de la société de chasse de Nîmes et Julien Roussel, le vice-président, pour en savoir plus. Trois propositions pour contribuer à régler cette problématique ont été mises sur la table. Mais ce ne sont pas les solutions qui ont mis en pétard le cabinet du maire, mais l’opportunisme politique de Julien Plantier en raison de sa rencontre avec Claude Grevoul. Ce dernier va désormais devoir faire sans la mairie qui vient de lui signifier la fin de tout soutien jusqu’à nouvel ordre ! « Les associations nîmoises ne sont pas toutes encore parfaitement au courant des enjeux politiques qui traversent la mairie. Elles sont, malgré elles, devenues des dommages collatéraux », se désespère un élu…
Fournier aurait changé d’avis ? À l’occasion du derby au Parnasse entre l’USAM Nîmes-Gard et Montpellier mardi dernier, Olivier Bonné, l’ancien adjoint à l’ANRU, en a profité pour venir saluer le maire installé en tribune. L’occasion de renouer le lien après plusieurs semaines de tensions. L’élu du groupe Nîmes Avenir avec Julien Plantier a même proposé à Jean-Paul Fournier une entrevue rapide. Proposition acceptée par le premier édile. En fin de semaine, les deux hommes se sont donc vus un long moment. À la sortie, sollicité par notre rédaction, Olivier Bonné tente une blague : « Je reviens dans sa majorité. » Une sortie ironique en réalité. Ce proche de Julien Plantier est resté sur sa position initiale : « Il me fallait cette dernière entrevue pour définitivement couper ! C’est fait et bien fait. Je reste plus que jamais avec Julien Plantier et on va gagner… » On ne savait pas que le maire Jean-Paul Fournier croyait autant que cela aux chances de son ancien premier adjoint…
Teddy Maurel, l’atout Proust ? L’ancien chef de cabinet de Jean-Paul Fournier, remercié pour trahison après avoir soutenu très longtemps Julien Plantier, est de retour dans les arcanes du pouvoir municipal depuis plusieurs semaines maintenant. Conseiller spécial de Franck Proust, il est même devenu son « spin doctor ». Ce qui n’est pas pour plaire à tout le monde. Lors des rendez-vous de la feria, il s’est même accroché avec Sophie Roulle, l’ancienne adjointe à la Culture et Nicolas Rainville, l’ancien adjoint aux Sports. « Ils lui ont reproché sa déloyauté vis-à-vis de Julien Plantier », raconte un témoin. Teddy Maurel ne s’est pour autant pas dégonflé. « Il a expliqué comment Julien Plantier ne l’avait pas du tout soutenu lors de son éviction. Et n’avait même pas pris de ses nouvelles pendant sa traversée du désert… » Des vieilles rancunes qui ont conduit au choix de Franck Proust ? « Peut-être bien au départ, mais Teddy Maurel est un très bon stratège politique et un gros bosseur. On voit la différence aujourd’hui par rapport à l’ancienne équipe aux côtés du premier adjoint et président de Nîmes métropole. Il sent les coups et a toujours une longueur d’avance sur les sujets… » Peut-être pour cela que l’équipe Plantier regrette son départ…
À Bagnols aussi, on trahit. Michel Cegielski, adjoint à la culture de Bagnols-sur-Cèze, dans la majorité depuis 2008, compte bien trahir le maire. Selon nos informations, il a déjà fixé son local de campagne à l’ancienne brasserie Le café de Paris. « Il a rencontré le conseiller municipal d'opposition Jérôme Jackel et aussi Philippe Broche. Les deux seraient favorables pour être sur la liste », indique un proche de Cegielski. Une nouvelle qui a déjà fait le tour de la ville. Et qui ne surprend pas dans les couloirs de la mairie. « On est toujours trahi par les siens. Maintenant, on va voir comment se comporte l’adjoint le 25 juin prochain au moment du vote du compte administratif et du budget supplémentaire. S’il est honnête, il vote contre et démissionne de la majorité. »
On se Ponsole comme on peut ? Sophie Pellegrin-Ponsole, candidate du parti Horizons lors des élections législatives en juin dernier sur la deuxième circonscription du Gard, est depuis quelques semaines officiellement candidate pour les prochaines élections municipales au Grau-du-Roi en mars 2026. Dans sa déclaration de candidature, la femme politique expliquait avoir une « vision claire et juste pour le projet que je mûris depuis plus de 10 ans ». Espérant aussi faire du Grau-du-Roi, « une ville où chacun a sa place ». On ne sait pas si elle offrira cette opportunité aux Graulens, mais une chose est certaine, elle a déjà trouvé la sienne. Selon nos informations, elle pourrait se retrouver en bonne position sur la liste du maire sortant. Robert Crauste pourrait l’accueillir en 2ᵉ place et ainsi faire de Sophie Pellegrin-Ponsole, sa future première adjointe.
Barbier, l’invité surprise. Ancien directeur de la rédaction de L'Express, éditorialiste pour BFM, Christophe Barbier a accepté la proposition du Medef30 et sera à Nîmes le 3 juillet prochain à l’occasion du grand évènement économique Place à l’entreprise. Pour cette 10ᵉ édition anniversaire, Steeve Calligaro, le nouveau président, a décidé de mettre les petits plats dans les grands, toujours au Mas Merlet. Au programme : un speed-meeting business, des conférences et tables rondes et une prise de parole par Christophe Barbier, le journaliste à la très reconnaissable écharpe rouge. Un conseil pour lui et les 800 dirigeants attendus à l’évènement, que tout le monde vienne léger, il risque de faire bien chaud…
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- Rachid Benmahrouz
- Yvan Lachaud
- Horizons
- Edouard Philippe
- Franck Proust
- Valérie Rouverand
- Pascale Bordes
- Rassemblement National
- Jordan Bardella
- fédération des chasseurs du Gard
- olivier bonné
- Teddy Maurel
- Sophie Roulle
- Nicolas Rainville
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- jean-yves chapelet
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- Sophie Pellegrin-Ponsole
- Grau-du-Roi
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