Publié il y a 1 an - Mise à jour le 29.09.2023 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 1957 fois

ÉDITORIAL Bref, j’ai pris une photo à Pissevin !

Voici la photo qui vaut l’objet de cet édito

Voici la photo qui vaut l’objet de cet édito

Tout commence par l’illustration d’un article pour Objectif Gard. Une simple photo, celle de l’agrandissement d'un cabinet de médecin sur la place Roger-Bastide... à Pissevin. À deux pas du trafic de drogue. Avant d’y aller, je réfléchis, j'hésite… Et ça, je ne l’aurais pas fait avant.

Mais ces dernières semaines, ce que l’on entend sur ce quartier, la guerre des dealers, leurs fusillades et balles perdues, ont eu raison de mon goût pour l’aventure. De toute façon, pas le choix, il me faut une photo, j’y vais. Et puis la peur doit changer de camp ! Enfin si possible au moins le temps de ma présence. Toutefois prudente - pour ne pas dire froussarde -, je commence par prendre une photo depuis l’avenue Kennedy. Moins risqué. Cette photo illustre le futur emplacement de l’immeuble du promoteur GGL qui accueillera, à terme, les médecins et la pharmacie. Me rendant compte du ridicule de la situation, je décide de descendre l’avenue des Arts. Après tout, l’objet de l’article, c'est quand même le cabinet médical. Tout en discrétion, j’arrive au feu rouge. En m’arrêtant, je fais bien attention à l’énorme trottoir sur lequel j’ai déjà sacrifié deux roues. Une époque où on pouvait encore tomber en panne à Pissevin sans craindre pour sa vie. Je sors mon bras de la fenêtre et « cheese » ! Le cliché est dans la boîte. Mission réussie, au revoir et merci ! Je ne demande pas mon reste. Mais le feu est long. Je prends le temps de regarder autour de moi : je vois des jeunes ados s’amuser sous un soleil couchant. Ils ont l'air heureux dans ce quartier tellement décrié. Soudain, au loin, plusieurs voitures de la police municipale remontent l’avenue et me replongent dans la réalité. Le feu est vert. J’avance. J’entends alors un concerto de cris émanant de la galerie Wagner, comme un canon d’enfants de choeur. Là-aussi ce sont des enfants, mais ces choristes-là préviennent les dealers de l’arrivée des forces de l'ordre. Le quartier s'agite subitement. D'autres enfants - qui n’ont rien à voir avec le trafic - accourent pour voir ce qu'il se passe. Je comprends maintenant pourquoi beaucoup de mamans et leurs enfants rasent les murs pour rejoindre les arrêts de bus, déviés dans le quartier voisin de Valdegour, en raison de la grève des chauffeurs. C’est fou comme à quelques rues près, le quotidien n'est plus le même, comme la vie est beaucoup moins rose. Ceux qui nous gouvernent s'en rendent-ils vraiment compte ? Bref, j'ai pris une photo à Pissevin. 

Coralie Mollaret

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