« Je souhaite à nouveau mettre mon énergie, mon expérience et ma disponibilité. » C’est par ces mots que Serge Reder, 70 ans, a commencé sa lettre, fraichement distribuée à l’ensemble des habitants de Rodilhan. Ce come-back est d’autant plus surprenant que l’ex-maire avait passé le flambeau à son adjoint Patrice Planes en 2020. Une succession intervenue notamment après sa condamnation, durant le mandat, pour favoritisme dans l’affaire de l’installation de la pelouse du stade du village.
Visiblement, l’action de Patrice Planes n’a pas convaincu l’ex-élu… Dans sa missive, Serge Reder poursuit : « Vos inquiétudes ont nourri notre réflexion. Vous nous avez parlé de votre cadre de vie, de la convivialité qui s’effrite, du tissu économique qui s’affaiblit, de l’esprit de communauté qui se fragilise… Nous vous avons entendus. » Interrogé, le maire actuel se dit surpris : « Moi, je trouve qu’avec mon équipe, on ne s’est pas trop mal débrouillée ! »
Patrice Planes : « On ne s’est jamais fâchés »
Candidat à sa succession, Patrice Planes justifie : « Nous avons réalisé deux gros investissements : la rénovation de notre groupe scolaire et la construction d’un pôle enfance. Ce dernier, pour lequel nous avons obtenu un important fonds de concours de Nîmes Métropole, ouvrira au printemps prochain avec une crèche de 35 berceaux et un centre de loisirs de 60 places. » Des investissements menés « sans avoir endetté la ville, puisque nous n’avons contracté aucun emprunt ».
Comment Patrice Planes voit-il le retour de son ex-allié ? « On s’est vus samedi soir au spectacle. Il ne m’a rien dit. On ne s’est jamais fâchés ni disputés. Nos relations sont courtoises. » Serge Reder avait bien tenté, en 2020, d’être présent sur la liste de Patrice Planes mais ce dernier ne l’avait pas souhaité. La politique manque-t-elle à Serge Reder ? « Depuis de nombreuses années, j’ai eu l’honneur de servir notre commune. Je souhaite à nouveau mettre mon énergie au service de Rodilhan », dit-il aux électeurs.
À moins de quatre mois des municipales, deux listes sont donc sur la ligne de départ. « Moi, je suis prêt, avec une liste de 23 personnes en partie renouvelée », commente le maire sortant. C’est donc un mano à mano inattendu qui s’offre aux habitants de ce village de 3 000 habitants.