En politique plus qu’ailleurs, l’union est un combat. Le candidat « Tout Nîmes » et président de Nîmes métropole, Franck Proust, qui a récemment vu le film sur L’Étranger, cite d’ailleurs Albert Camus : « L’équilibre est un courage. » Déséquilibrée entre deux candidats – voire trois avec la candidate Renaissance Valérie Rouverand – la droite n'est pas franchement audacieuse. Comme révélé dans nos indiscrétions ce dimanche, Franck Proust a rencontré l’ex-Premier adjoint et candidat Nîmes Avenir, Julien Plantier, lundi dernier, pour trouver un accord.
Adoubé par Jean-Paul Fournier, Franck Proust refuse de partager le pouvoir entre la ville et Nîmes métropole. En revanche, il propose à Julien Plantier : le poste de premier adjoint, celui de premier vice-président à l’Agglo et lui assure son soutien pour les prochaines Départementales. Mieux, le sexagénaire prend l’engagement de lui transmettre le flambeau au bout du premier mandat. Du côté de Julien Plantier, ces propositions ne font pas l’unanimité. « De quel type d’accord s’agit-il ? Si on parle de ralliement, c’est derrière un chef. Si on parle d’alliance, c’est une discussion d’égal à égal », introduit un membre de son équipe.
Corbeille de la mariée
Si pour Nîmes Avenir le partage des rôles s’impose entre la ville et l’Agglomération, l’organisation de la campagne, le programme ou la composition de la liste doivent aussi être débattus. « Les vainqueurs des municipales auront entre 42 et 43 élus. Ce qui signifie que chaque clan devra avoir une vingtaine d’élus », poursuit notre source. Quid du sort de Sophie Roulle qui avait demandé à Franck Proust de se retirer lors de l’affaire de la Senim ? Quid aussi du sort du conseiller sortant du maire, Gérardo Marzo ? « Il est totalement ingérable… Il a pris beaucoup de pouvoir ces dernières années auprès du maire, en fin de règne », relève l’une de nos sources proches de Julien Plantier.
Chez les pro-Plantier, on revendique la tête de liste : « Relisez votre sondage, il y a un profond rejet de Franck Proust qui n’incarne pas ce nouveau cycle politique », poursuit notre source. D’autres membres de l’équipe de campagne de Julien Plantier comme Jérémy Rosier ou Guillaume Barnier sont davantage tournés vers Franck Proust : « Certains ont peur d’apparaître comme ceux qui pourraient faire perdre la droite en cas de défaite… » Enfin, comment réagiront les nouveaux élus qui ont mal vécu le divorce avec Jean-Paul Fournier ? « Aller expliquer à ceux-là qu’ils ont abandonné leurs indemnités de 2 000 € mensuels pour finalement retourner avec Franck Proust dans ces conditions ! », conclut une autre de nos sources.
En attendant, la montre tourne. Les deux candidats conviennent plus ou moins que si alliance il y a, elle devra être scellée en novembre. Finalement, beaucoup de regards se tournent vers le maire sortant : « Jean-Paul Fournier a mal préparé sa succession : il a répété à Julien Plantier qu’il serait le prochain maire et, finalement, a désigné Franck Proust. »