Publié il y a 7 h - Mise à jour le 08.09.2025 - AS - 6 min  - vu 834 fois

GARD Chute du gouvernement Bayrou : les réactions politiques

La présidente de la Région Occitanie, le député RN Yoann Gillet, le sénateur Denis Bouad, Vincent Bouget ou encore Richard Tiberino sont les premiers acteurs politiques à réagir au vote contre François Bayrou à l'Assemblée nationale.

Sans surprise, François Bayrou et son gouvernement n'ont pas survécu au vote de confiance à l'Assemblée nationale. Dans le détail, les 123 députés RN ont voté contre, les 71 LFI, les 66 PS, les 38 Écologistes, les 17 GDR et les 15 UDR (Parti d'Éric Ciotti) aussi. Chez LR, 13 députés ont aussi voté. Comme chez LIOT, 5 contre. Enfin, pour les non-inscrits : 6 contre. Les réactions dans le Gard et Arles.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie : "Le vote des députés n’aura surpris personne : la chute du gouvernement est actée. En juillet 2024, les Français ont été clairs et ont demandé du changement : ils ont refusé l’extrême droite, n’ont donné de majorité à aucun parti, mais une prime à la gauche. Il est désormais temps pour Emmanuel Macron de respecter ce vote en nommant un Premier ministre issu des rangs de la gauche. Les socialistes auront l’humilité de la situation : nous ne sommes pas majoritaires, pas plus que l’ensemble de la gauche. Nous devrons travailler à des accords de non censure, d’abord sur le budget 2026 puis texte par texte, avec les forces républicaines du Parlement. Nous pourrons ainsi servir les Français dont les fins de mois sont de plus en plus dures. Nos priorités seront de rétablir la justice sociale et fiscale, de résorber la crise budgétaire par des économies, mais aussi par la production et le travail, et de reprendre ainsi le chemin d’une croissance durable pour notre pays. Ce travail collectif, en responsabilité pour l’avenir de la France, est le seul chemin pour rétablir, en acte, la confiance avec les Français."

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes : "Même si elle paraissait inévitable, la chute d’un Gouvernement reste un événement grave. Je ne me réjouis pas de cette situation. La Nation est dans une situation politique pitoyable. Mais il faut le dire clairement : les deux principaux responsables de cette crise sont François BAYROU et Emmanuel MACRON. Le premier, par de grands effets d’annonce jamais suivis de dialogue et d’écoute. Le second, en décidant la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, a plongé le pays dans un chaos politique dont nous subissons encore les conséquences. Face à l’urgence, j’appelle le Président de la République à assumer ses responsabilités. Il doit désigner rapidement un Premier ministre capable de rassembler une majorité et de faire adopter un budget pour la France. A défaut, il devra faire appel aux Français via de nouvelles élections. L’avenir de la France en dépend."

Le député RN Yoann Gillet : "Face à un exécutif irresponsable, sourd aux attentes populaires et incapables d’assurer le redressement de la France, le Rassemblement National et son allié l’UDR ont évidemment voté contre la confiance au gouvernement. Le tableau sombre des finances publiques dressé par le Premier ministre, désormais démissionnaire, n’est que le bilan de la Macronie et des gouvernements qui l’ont précédé. Il est désormais nécessaire de travailler à la grande alternance dont la France a besoin pour remettre le pays en ordre. La nomination d’un nouveau Premier ministre signifierait l’enlisement institutionnel du pays. Il y a donc urgence à rendre le pouvoir au peuple pour qu'il puisse décider de son avenir. « Un grand pays comme la France ne peut pas vivre avec un gouvernement de papier », comme l’a indiqué Marine Le Pen dans son discours.  Aussi, deux options s’offrent au président de la République : la démission ou la dissolution."

Vincent Bouget, vice-président communiste au Département du Gard, candidat à la mairie de Nîmes : "Les député-e-s n'ont pas accordé leur confiance à François Bayrou sur son projet de Budget 2026. C’était attendu. Les causes en sont doubles. D’abord l’exaspération sociale face à une politique qui aggrave les inégalités et les fractures sociales et territoriales, saccage les services publics, frappe les plus pauvres et les plus fragiles. La dette, c’est cette politique qui en est responsable en multipliant les exonérations fiscales aux plus riches et en accordant 211 milliards par an aux entreprises sans contrôle, ni contrepartie. Ensuite, la chute de François Bayrou est aussi la conséquence d’une crise politique et institutionnelle "historique" pour reprendre les termes du désormais ex-Premier ministre. Le Président a refusé il y a un an de tenir compte du résultat des législatives qu’il avait lui-même provoquées et qui appelait un gouvernement issu du NFP. Le déni démocratique, l'acharnement à considérer que sa politique est la seule possible est la source de l’instabilité actuelle. Revenir à la stabilité suppose de rompre avec les politiques d’austérité qui minent et assèchent notre pays. Revenir à la stabilité suppose de mettre en œuvre une nouvelle répartition des richesses, de les réorienter vers les salaires, les services publics, la réindustrialisation du pays. Avec le souci de répondre aux besoins des gens, des collectivités locales, en faisant vivre une nouvelle conception du pouvoir et de sa pratique, citoyenne et démocratique… Je ne sais ce que va résulter du vote de cet après-midi. Ce qui est sûr, c'est que les 10 et 18 septembre, les salariés, toutes celles et ceux qui souffrent depuis des années ont l’occasion de faire entendre haut et fort leur colère, leurs attentes et leur désir urgent d’une autre politique. La gauche a la responsabilité de répondre à cette attente populaire."

Richard Tiberino, élu à la Ville, à l'Agglo et au Département, président des Républicains dans le Gard : "Après la dissolution inexplicable de l'assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron qui nous a plongé dans la situation ubuesque qu'on connait au palais Bourbon, voilà que F Bayrou organise lui-même son suicide politique qui va entraîner la France dans une instabilité dramatique pour les Français et pour notre économie. Face à sa décision incompréhensible, le bloc de gauche et le RN en profitent pour créer le chaos. Je salue le choix du président Wauquiez de voter la confiance (sans enthousiasme !! ) et surtout son choix démocratique de laisser la liberté de vote aux députés de notre famille LR !! je salue également Bruno Retailleau d'avoir annoncé que nous n'entrerons pas dans un gouvernement de gauche !! Le résultat n'est pas une surprise : 364 contre la confiance. 194 pour la confiance. Dont acte !! Il appartient désormais au président de la République de nommer un nouveau premier ministre qui durera combien de temps ?? En tant que responsable politique local, mais aussi en tant que simple citoyen, j'ai mal à ce qu'est devenue mon pays à cause d'Emmanuel Macron. Une France ingouvernable avec des Français légitimement inquiets !!"

Le sénateur PS Denis Bouad : " Sans surprise, après avoir sollicité — en accord avec le président de la République — un vote de confiance, le gouvernement Bayrou vient de tomber. Notre pays se trouve ainsi une nouvelle fois dans une situation de crise politique qui vient s’ajouter à la crise budgétaire et aux turbulences économiques. Dans cette séquence, les socialistes ont toujours agit en responsabilité. Alors que le président de la République a, par deux fois, fait le choix de ne pas tenir compte du résultat des élections qu’il avait lui-même convoquées, les socialistes ont tout de même négocié un accord de non-censure afin d’obtenir des avancées pour le quotidien des français. Malheureusement, à l’image de la gestion du « conclave » sur les retraites, les réponses et les actes du gouvernement Bayrou n’ont pas été au rendez-vous. Le Premier ministre n'a même pas feint de vouloir répondre à nos exigences. Toujours dans ce même esprit de responsabilité, nous avons émis des propositions budgétaires concrètes, sérieuses et crédibles. Alors que le gouvernement Jospin est le dernier à avoir fait reculer la dette et que François Hollande a laissé la Présidence de la République à Emmanuel Macron avec un déficit contenu autour de 3 %, il est aujourd’hui insupportable de voir rejetées en bloc nos propositions budgétaires par ceux-là mêmes qui sont responsables de l’explosion des déficits. Si, au mépris de nos institutions, le président de la République veut poursuivre les politiques qui nous ont conduit à cette situation, pourquoi ne nomme-t-il pas directement Bruno Le Maire à Matignon ? Plus sérieusement, il est urgent que l’exécutif accepte la réalité des urnes. Le camp présidentiel n’est plus majoritaire. La gravité de la situation de nos finances publiques nécessite de mener un travail sur les dépenses, mais aussi et surtout sur les recettes. Les 1 300 Md€ de dettes contractées sous les mandats d’Emmanuel Macron ne se sont pas accompagnés d’un enrichissement général des français avec un taux de pauvreté qui a atteint son plus haut niveau historique. Seules les très grandes fortunes ont vu leur patrimoine quintupler au cours des 10 dernières années. Dans ce contexte, il est pleinement légitime que les questions de justice fiscale et de taxation des ultrariches soient aujourd’hui au cœur du débat politique. Le refus dogmatique de traiter ce sujet ne fera que prolonger la crise politique naît de la décision du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale au soir des élections européennes."

Béatrice Leccia, porte-parole des Écologistes dans le Gard : "Une défaite sans surprise sauf que sa majorité se délite un peu plus. Il est temps que Macron désigne un ministre de Gauche puisque les électeurs ont voté pour une cohabitation en 2024."

Nicolas Pellegrini, représentant le Front de gauche et LFI : "Après la censure du gouvernement Bayrou, les faits parlent d’eux-mêmes : Les insoumis avaient raison depuis le début ! C’est la preuve que nos idées progressent et rassemblent de plus en plus largement. La mobilisation historique du 10 septembre démontre que le peuple est prêt. Maintenant, il est temps que toutes les forces à l’Assemblée prennent leurs responsabilités : voter la motion de destitution du Président Macron que la France Insoumise déposera. Parce que le vrai point de blocage de nos institutions, c’est bien le président lui-même."

AS

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