Publié il y a 10 jours - Mise à jour le 10.06.2025 - Propos recueillis par Coralie Mollaret - 4 min  - vu 681 fois

GARD La sénatrice LR Vivette Lopez : « Arrêtons d’emmerder les maires ! »

Vivette Lopez a été élue le 28 septembre 2014 au Sénat

Vivette Lopez a été élue le 28 septembre 2014 au Sénat 

- Coralie Mollaret

Sénatrice depuis 2014, Vivette Lopez termine son deuxième mandat. Si elle n’a pas encore dévoilé ses intentions pour 2026, son camarade Laurent Burgoa, lui, entend bien lui piquer la tête de liste. 

Objectif Gard : Serez-vous candidate à un troisième mandat ?

Vivette Lopez : Sur le terrain, on me pose la question, et même au Sénat… Pour l’instant et, sincèrement, je n’ai pas pris ma décision. Je la rendrai publique en novembre, lors du congrès des maires. J’estime que ce sont d’abord eux qui doivent être informés : ce sont les élus qui m’ont mise en place et qui me reconduiront si je suis candidate.

Laurent Burgoa, lui, a annoncé sa candidature et souhaite prendre la tête de liste. Les divisions de 2020 vont-elles se reproduire en 2026 ?

Division ? Encore faut-il que je sois candidate… À 18 mois du scrutin, j’ai trouvé son intervention très inélégante et inappropriée.

Finalement, vos relations restent compliquées avec lui ?

Depuis cinq ans, elles le sont. Mais ce n’est pas de mon fait. Disons que Laurent Burgoa est plutôt partisan du travail solitaire…

« Quand je veux quelque chose… » 

Vous terminez votre deuxième mandat. Que pensez-vous avoir apporté aux Gardois ?

Tout ce que j’ai pu ! Je ne dis pas que j’ai tout réussi… Mais chaque fois que j’ai été interpellée, j’ai essayé de trouver des solutions. J’ai mis des élus en relation avec des ministres, comme le maire de la commune de Caissargues, qui perçoit une aide de l’État inférieure à ce qu’elle devrait être selon sa strate. Il faut réformer la DGF (Dotation globale de fonctionnement). Le maire, Olivier Fabregoul, sera reçu dans le cadre de la préparation d’un texte sur ce sujet.

Qu’avez-vous fait d’autre ?

En 2023, nous avons travaillé sur une convention de partenariat avec le ministre Christophe Béchu pour que le climatographe du Mont Aigoual puisse bénéficier de fonds de l’État. Sur la question des manadiers, j’ai permis à des acteurs du territoire de rencontrer Gérard Larcher afin d’exposer leurs difficultés, notamment sur le coût des assurances qui explosait, passé de 5 000 € à 40 000 € par an ! J’avais même déposé une proposition de loi.

D’ailleurs, le préfet du Gard a pris un arrêté modifiant la responsabilité systématique du manadier…

C’est bien. Les maires devront aussi prendre ces arrêtés. Jusqu’à présent, en cas d’accident, la responsabilité incombait entièrement au manadier. Aujourd’hui, si une voiture est mal garée malgré la signalisation ou si un jeune se blesse en tentant d’attraper un taureau en connaissant le risque, la responsabilité sera partagée. Toutefois, les arrêtés n’ont pas valeur de loi. En cas d’accident, il faudra qu’un juge tranche. Sa décision pourrait faire jurisprudence.

Vous contribuez aussi à faire connaître le Gard à Paris ?

Oui. Il y a eu l’exposition sur Gaston Doumergue, président de la République de 1924 à 1931, originaire d’Aigues-Vives. C’est le seul président gardois et le seul à avoir inauguré des Jeux Olympiques, en 1924. Cette exposition a pu voir le jour grâce aux archives et à la collection de Robert Soulier. Au départ, il n’y avait pas grand-chose… Alors j’ai un peu râlé ! Vous savez, quand je veux quelque chose… Finalement, l’exposition a duré plus longtemps que prévu. Le président du Sénat, Gérard Larcher, était présent à l’inauguration, tout comme Roger Karoutchi, sénateur des Hauts-de-Seine, qui a quitté une délégation pour venir ! Je ne fais pas beaucoup de bruit, mais je fais les choses bien.

Un mot sur la thématique du handicap, qui vous tient à cœur ?

Oui, je fais partie du groupe d’étude sur le handicap. J’ai défendu le projet de la Cézarenque, à Concoules, pour le relogement de travailleurs en situation de handicap. La société prend de plus en plus conscience de ces réalités, mais beaucoup reste à faire. En novembre, j’ai participé au DuoDay : une journée de stage partagée avec une personne en situation de handicap. J’ai accueilli une femme atteinte de troubles du spectre autistique.

« Personne n’a été malade en buvant du Perrier ! » 

Concernant Perrier, quel regard portez-vous sur la situation ?

Nous avons eu plusieurs réunions avec la direction de Nestlé pour trouver des solutions. Je le répète : personne n’a été malade en buvant de l’eau Perrier ! Le groupe a beaucoup investi sur le site et essaie d’améliorer les conditions de travail des employés. Il y a une vraie volonté de rester à Vergèze. Perrier est une marque mondiale dont toute la stratégie repose sur notre territoire. Il faudra peut-être légiférer, comme l’a proposé le député Nicolas Meizonnet (RN).

Vous avez aussi écrit la préface du livre sur Les Mariannes du Gard, lancé par l’association des Mariannes de France…

Oui. Lors de mes visites dans les mairies, j’ai vu des Marianne magnifiques. On m’a dit que Philippe Pécout travaillait sur le sujet. Le livre a été présenté au salon des maires. Hélas, je n’ai pas pu y assister, car j’étais en déplacement sénatorial en Suède.

Que pensez-vous de la proposition de Laurent Burgoa visant à rendre la Marianne obligatoire dans les mairies ?

Arrêtons d’emmerder les maires ! Certains ont déjà du mal à afficher le portrait d’Emmanuel Macron (rires).

Vous êtes aussi membre de la commission Défense au Sénat. Quel est votre regard sur la guerre en Ukraine ?

Le président de notre commission s’est rendu deux fois en Ukraine. La deuxième fois, il est revenu bouleversé… Je pensais que le président américain allait trouver un consensus pour la paix, mais ce n’est pas arrivé. Je me suis rendue au camp d’entrainement français de Mourmelon pour assister aux entraînements des soldats ukrainiens avec le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. On les forme, on les conseille… Mais il n’est pas question d’envoyer nos jeunes là-bas.

La France sait-elle encore faire la guerre ?

Bien sûr. On a peut-être cru que la guerre était finie, que c’était derrière nous. Le problème, c’est notre industrie de défense qui traîne. Nous avons l’une des armées les plus performantes au monde : terrestre, maritime et aérienne. C’est un problème matériel. Il faut aussi redonner à l’armée sa vocation de métier. Aujourd’hui, il y a un vrai problème de fidélisation.

Enfin, vous terminez votre second mandat dans un contexte politique difficile, après la dissolution de l’Assemblée qui n’a pas donné de majorité au président Macron. Quelles sont les conséquences sur votre travail parlementaire ?

C’est bringuebalant… Les parlementaires travaillent surtout sur des propositions de loi, plutôt que sur des projets de loi (ces derniers étant présentés par le gouvernement).

Propos recueillis par Coralie Mollaret

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