Publié il y a 1 an - Mise à jour le 04.04.2023 - Marie Meunier - 4 min  - vu 2225 fois

GARD RHODANIEN Un projet hôtelier à Goudargues et une solution pour avoir de l'eau à Saint-Marcel-de-Careiret

goudargues canal

Goudargues est une commune prisée des visiteurs, située dans la vallée de la Cèze. 

- photo d'archives / Marie Meunier

Ce lundi soir, les élus du Gard rhodanien se sont réunis en conseil communautaire, à la salle multiculturelle. Ils ont notamment voté les taux de fiscalité 2023 et parlé de plusieurs projets sur le territoire.

Comme il avait été annoncé lors du vote du budget primitif en décembre, l'Agglomération n'augmentera pas les taux de taxe foncière pour 2023. Seule la cotisation foncière des entreprises (CFE) va poursuivre son harmonisation en passant de 28,27% en 2022 à 28,40% cette année. La taxe foncière sur les propriétés bâties reste à 3,10%, celle sur les propriétés non-bâties à 3,48%. La taxe d'habitation sur les résidences secondaires et les logements vacants est à 10,51%. Le produit de la taxe Gemapi reste à 1 million d'euros. Les taux ont été votés avec seulement une abstention de Thierry Vincent, qui a fait son retour en séance après plusieurs semaines d'absence. 

Les élus ont aussi voté pour la dernière fois les taux de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères. Elle sera remplacée par le système forfaitaire de la redevance incitative dès l'année prochaine. Les taux de TEOM vont de 11% à 15% selon les communes, et englobent le coût total du service (frais de collecte, déchetterie, pré-collecte). Didier Bonneaud (Saint-Étienne-des-Sorts) en a profité pour parler de la redevance incitative, qui est en phase de test depuis le 2 janvier sur l'ensemble du territoire.

Un projet hôtelier de 100 chambres au domaine de Brès

Pour l'élu, le forfait de 15 levées par an accordé aux habitants "n'est pas suffisant" et il aurait été, selon lui, judicieux d'organiser autant de tournées que de levées accordées pour les habitants. "Depuis le 2 janvier, les sacs poubelles déposés anarchiquement témoignent de la rapidité et de la désorganisation de cette mesure. (...) Je suis persuadé qu'on aurait dû être plus pertinents dans cette réforme", ajoute-t-il. Si Jean-Christian Rey, le président de l'Agglomération, n'a pas compris le raisonnement de Didier Bonneaud, il assure que 15 levées par an est suffisant "pour toute personne qui trie" et que "2023 est l'année de l'adaptation". 

Il a ensuite été question d'un projet d'hôtellerie/hébergement touristique haut de gamme à Goudargues que souhaite créer sur 7 hectares le domaine de Brès. Le lieu attire déjà une clientèle nationale voire internationale, principalement pour des mariages, amenant les invités à séjourner plusieurs jours sur le territoire. "À l'heure actuelle, le site peut accueillir 250 invités mais il manque une offre d'hébergement permettant de répondre à la clientèle" explique Brigitte Vandemeulebroucke, rapporteuse de la délibération.

L'idée serait de reconfigurer d'anciens bâtiments agricoles pour accueillir de nouvelles chambres et une salle de réception. Mais aussi d'édifier de nouvelles constructions pour bâtir encore d'autres chambres, un bar lounge... Ce projet d'envergure (comptant 100 chambres au total) contribuerait à l'amélioration de l'offre touristique de tout le territoire. "Il y aurait beaucoup de retombées indirectes et la possibilité de 50 emplois à la clé. C'est un projet qui se veut autonome en énergie", complète Fred Mahler, maire de Goudargues.

Bientôt un forage pour alimenter Verfeuil et Saint-Marcel-de-Careiret ?

Pour permettre au projet d'avancer, les élus ont voté pour l'évolution du SCoT du Gard rhodanien (Schéma de cohérence territoriale) et celle du PLU (Plan local d'urbanisme. Viendra ensuite le temps de la concertation avec le public et de l'enquête publique. Autre sujet particulièrement important en cette période de sécheresse qui dure : l'Agglomération veut creuser un forage aux Bousquets, sur la commune de Verfeuil. Celui-ci alimentera la commune mais aussi sa voisine qui est Saint-Marcel-de-Careiret et qui connaît d'importants problèmes d'approvisionnement en eau potable. Depuis des mois, sa ressource est asséchée et la commune est ravitaillée par camions citernes. "La rotation des camions, c'est 300 000€", rappelle Jean-Christian Rey. Sans parler de la dimension écologique...

Pour autoriser ce forage et les dérivations des eaux captées, l'Agglomération doit procéder à une procédure de déclaration d'utilité publique. Elle a été votée à l'unanimité. Les travaux pour connecter les deux communes devraient s'élever à 3 millions d'euros. Jean-Christian Rey en a profité pour rappeler que l'Agglomération "travaillait beaucoup sur le sujet des fuites" dans les réseaux de distribution d'eau. Car le territoire du Gard rhodanien fait partie des "points noirs" fléchés dans le plan de lutte contre les fuites annoncé par Emmanuel Macron la semaine dernière.

Et aussi...

Mobilité. Les travaux du PEM (pôle d'échanges multimodal) de Pont-Saint-Esprit viennent de se terminer. Ceux du PEM de Bagnols-sur-Cèze devraient être finis en septembre prochain, a indiqué Jean-Christian Rey.

Nucléaire. Ce dernier a aussi annoncé qu'un rassemblement et une photo de groupe étaient prévus à l'entrée du site de Tricastin, le 19 avril, de 11h30 à 13h. Les élus sont invités à montrer leur volonté à ce que la paire de réacteurs nouvelle génération (EPR2) s'installe à Tricastin.

Énergie. Nathalie Bonnefoy, directrice communication BU Chimie-Enrichissement chez Orano Tricastin, est venue présenter aux élus du Gard rhodanien le projet d'extension de l'usine d'enrichissement de l'uranium Georges-Besse II. Cette étape est primordiale pour faire fonctionner les centrales et ainsi produire de l'énergie. Le projet, évoqué depuis plusieurs années, est réenclenché dans un contexte géopolitique chamboulé par la guerre en Ukraine. L'idée est d'installer une extension, pour produire plus et ainsi se substituer aux usines russes qui représentent 30% des approvisionnements en uranium enrichi dans les centrales occidentales. Le projet n'est pas encore validé mais est actuellement présenté dans les différents territoires avoisinant le site de Tricastin. Il faut savoir que 30% des salariés d'Orano Tricastin sont gardois. Si feu vert il y a, les premiers coups de pioche pourrait intervenir au 1er semestre 2024 et les travaux pourraient générer entre 400 et 600 emplois. 

Marie Meunier

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