Publié il y a 1 an - Mise à jour le 20.03.2023 - Propos recueillis par Coralie Mollaret - 3 min  - vu 863 fois

L’INTERVIEW La présidente Renaissance dans le Gard, Valérie Rouverand : « La Nupes embrase le pays et veut le chaos »

La réforme des retraites met le Gouvernement d’Élisabeth Borne à rude épreuve. Après l’utilisation de l’article 49.3 pour entériner le texte, plusieurs groupes déposeront, ce lundi, une motion de censure dans l’espoir de faire tomber le Gouvernement.

Objectif Gard : Le Gouvernement a finalement opté pour l’utilisation de l’article 49.3. Cela vous a-t-il étonnée ?

Valérie Rouvérand : Sincèrement, jusqu’au bout, le Gouvernement a voulu aller au vote. La Première ministre, Élisabeth Borne, et le ministre du Travail, Olivier Dussopt, n’ont eu de cesse de le dire. Ce texte a été modifié, enrichi et amélioré. Malheureusement, il a manqué des voix. Le 49.3 a été utilisé avec regret. Mais vous savez, pour dialoguer, il faut être deux. À l'Assemblée, la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) et le Rassemblement national n’ont pas voulu dialoguer, déposant de nombreux amendements. Le débat a été vif et a duré près de 180 heures à l’Assemblée et au Sénat.

Les voix qui ont manqué à l’Assemblée sont-elles celles des élus Les Républicains ?

Il a manqué des voix de certains députés LR. Le député du Lot Aurélien Pradié a joué une carte personnelle. Or, ce texte est important, vital même, pour garantir l’équilibre financier de notre système de retraite. C’est démographique et comptable : nous n’avons plus assez d’actifs pour payer le système de retraite. D’ailleurs, Les Républicains ont toujours été favorables à la réforme des retraites avec un recul de l’âge légal de départ. Le groupe LR s’est divisé. Il a manqué quatre ou cinq voix à la majorité. Quand les gens se désistent et jouent leur carte personnelle, ça donne ce résultat.

Au-delà du jeu parlementaire, il y a une hausse de l’électricité, des carburants, de l’alimentation… Ne pensez-vous pas que l’utilisation du 49.3 est l’étincelle qui pourrait embraser le pays ?

Le bouclier tarifaire, les aides au plus démunis… Nous avons un Gouvernement à l’écoute et dans l’action. Le 49.3 passe mal, c’est vrai. Mais il y a de la violence dans la rue et à l’Assemblée. Il y a une manipulation politique insupportable. On l'a vu à l'Assemblée avec l'obstruction parlementaire et les 20 000 amendements déposés par La Nupes et le RN ou encore le ministre du Travail être traité d'assassin par le député LFI Aurélien Saintoul.

Les syndicats ont appelé à poursuivre la mobilisation. Craignez-vous des débordements ? Depuis quelques jours, Paris connaît des manifestations non déclarées donnant lieu à plusieurs arrestations.

Le droit de grève est respectable quand il se fait sans débordement. Le Gouvernement a entendu, reçu les organisations syndicales. Mais pour dialoguer, il faut être deux. Mais les insoumis souhaitent le chaos et remettent en cause nos institutions. La Nupes embrase le pays et veut le chaos. Le rôle des parlementaires et des groupes politiques est d’apaiser les choses, pas de les enflammer !

Le Gouvernement était intransigeant sur la retraite à 64 ans. Difficile aussi pour les syndicats de dialoguer dans ces conditions…

Il y a surtout un Gouvernement qui veut une réforme et l’opposition Nupes et RN s’y opposent. Cette réforme est nécessaire pour garantir notre système de retraite. Le texte comporte de nombreuses avancées, sur la retraite des femmes, des départs anticipés, ceux qui exercent des métiers difficiles.

Ce lundi à l’Assemblée, plusieurs groupes déposeront des motions de censure, dont celle du groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires). Le Gouvernement peut-il tomber ?

Non, je ne pense pas, il n’y aura pas assez de voix. Une partie des LR appelle à la raison. C’est le cas du président Éric Ciotti qui a d’ailleurs vu sa permanence vandalisée parce que son groupe ne déposera pas de motion de censure.

Après cet épisode, vous attendez-vous à un remaniement de la part du Gouvernement ?

Il y aura un avant, un après. Je renouvelle tout mon soutien au Gouvernement, à la Première ministre Élisabeth Borne et au ministre du Travail Olivier Dussopt pour leur travail. Ils sont restés dignes et solides dans les difficultés.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

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