Publié il y a 5 h - Mise à jour le 23.06.2025 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 270 fois

NÎMES MÉTROPOLE Budget 2024 : la majorité a-t-elle été à la hauteur ?

Ce lundi, dernier conseil communautaire avant l'été

Ce lundi, dernier conseil communautaire avant l'été

- Coralie Mollaret

Des recettes en hausse et des dépenses stabilisées avec une dette en baisse… Ce lundi, le conseil communautaire très « finances »  a permis de passer au peigne fin la gestion de la majorité pour l’année 2024. Voici les cinq points clés à retenir.

Il ne s’appelle plus « compte administratif », mais « compte financier unique ». Si l’intitulé change, la fonction reste la même : ce document comptable retrace la réalité des dépenses et des recettes de l’intercommunalité sur l’année écoulée. Si la majorité a défendu sa gestion, l’opposition a émis quelques critiques… Du moins, une partie de l’opposition : le groupe RN ainsi que le groupe Nîmes Avenir Métropole de Julien Plantier, candidat aux municipales nîmoises, n’ont pas pris la parole.  

271 M€ : des recettes en hausse 

La hausse des recettes s’établit à 3,4 % entre 2023 et 2024. Pourquoi ? « Une bonne dynamique économique », affirme la majorité conduite par le président Les Républicains, Franck Proust, également premier adjoint de la Ville de Nîmes et candidat lui aussi aux municipales. « Près de 2 200 établissements économiques se sont ajoutés aux 26 419 existants, ce qui augmente les recettes de la CFE (Cotisation foncière des entreprises) et du VM (Versement transport) », a indiqué plus tôt le directeur financier de l’intercommunalité.

À noter par ailleurs : des recettes exceptionnelles à hauteur de 9,3 M€, dont 4 M€ issues du litige avec Edeis, gestionnaire de l’aéroport. Comme l’avait souligné la Chambre régionale des comptes, les loyers des entreprises perçus par le délégataire doivent être reversés à l’Agglo nîmoise. « Les recettes fiscales sont en hausse. Alors, quand allez-vous en faire profiter nos concitoyens avec des investissements ambitieux comme une cuisine centrale ? », a interrogé Valérie Rouverand, présidente du groupe Les Progressistes.

Des dépenses stabilisées à 202 M€

Un budget est un exercice d’équilibriste. Celui de Nîmes Métropole a vu évoluer ses dépenses et ses recettes, mais in fine, la balance reste stable, avec une hausse de seulement 0,3 %. L’Agglo compte désormais 433 agents contre 439 en 2023. Si la majorité a pris en charge « de manière plus intensive » la mutuelle des agents, cette dépense a été compensée par la stabilisation des effectifs et une baisse des coûts liés à la gestion des déchets. D’ailleurs, cette baisse a notamment permis une diminution de 10 % de la TEOM pour 2025. 

L’amélioration du tri, la fin de l’enfouissement des déchets dans quatre communes (Bernis, Caissargues, Marguerittes et Milhaud), ainsi que la fin de l’emprunt lié à l’incinérateur ont contribué à alléger la facture, stabilisant ainsi les dépenses. « Parfois, les chiffres prennent des allures de discours. Ils sont le reflet d’une réussite… Dans cette agglomération, il y a une nouvelle méthode et un état d’esprit  », a commenté Jean-Luc Descloux, maire de Milhaud, pour le groupe UDT (Union pour le développement du territoire), auquel appartient le président Proust.

Une épargne brute à 69,6 M€

Avec une hausse des recettes et des dépenses maîtrisées, l’épargne brute atteint 69,6 M€ (contre 60 M€ en 2023), soit 39,5 M€ d’épargne nette. Une réserve qui permettra d’alimenter les futurs investissements. Eddy Valadier, président du groupe Ensemble pour Nîmes Métropole et vice-président en charge de l’ingénierie financière, donne une vision d’ensemble : « De 2021 à 2024, les recettes ont augmenté de 44 M€ tandis que les dépenses ont progressé de 22 M€. Cette tendance est vertueuse et très encourageante, surtout face à l’état catastrophique des finances de l’État. »

100 M€ d’investissements

En 2024, les investissements de Nîmes Métropole atteignent 99 M€, contre 83 M€ en 2023, avec un taux de réalisation de 72 %. Parmi les dépenses d’équipement figure l’acquisition de matériel roulant pour 10 M€, l’achat de vélos pour le dispositif Nemovélo, les dépenses liées au plan de lutte contre les inondations ou encore, la finalisation du nouveau réservoir de Saint-Gilles. On y retrouve également les 10 M€ consacrés au Palais des Congrès de la ville de Nîmes. À la demande de Valérie Rouverand d’investir davantage, le vice-président aux finances Frédéric Beaume a répondu : « Il y a eu des recettes exceptionnelles. Il faut vérifier l’année suivante. Je gère en bon père de famille. »

Une dette « stabilisée » à 464 M€

L’Agglo poursuit sa stratégie de désendettement. En 2024, la dette s’établit à 464 M€ (contre 510 M€ en 2020). Cela permet à l’intercommunalité d’espérer se désendetter en 5,9 ans. Chaque année, elle rembourse 20 M€ de dette. Toutefois, Sylvette Fayet, qui s’est exprimée au nom du groupe La Gauche unie, conteste cette lecture : « La dette est largement sous-estimée. Fin 2024, vous avez contracté deux emprunts sur le grand cycle de l’eau et le budget eau. En les ajoutant, on atteint 480 M€. Or, ces emprunts apparaissent dans les budgets supplémentaires 2025. » Le vice-président aux finances a précisé : « Ces emprunts ont été réservés, c’est pourquoi ils ne figurent pas dans le budget 2024. » En politique, les comptes ne font pas toujours les bons amis…  

Coralie Mollaret

Politique

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio