POMPIGNAN Obsèques de Damien Alary : l’ultime hommage à une figure gardoise

Ce lundi, à l’église de Pompignan
Les obsèques de l’ancien président du Département se sont tenues, ce lundi, dans le petit village de Pompignan. L’occasion de retracer le parcours de l'élu socialiste qui aura marqué le territoire par ses convictions et son engagement.
La foule afflue devant l’église du village de Pompignan. Famille, amis, mais aussi politiques locaux et connaissances croisées au fil de sa longue carrière… Tous ont rendu un dernier hommage à Damien Alary, une figure incontournable de la politique gardoise. Ancien maire de Pompignan, le socialiste aura occupé presque toutes les fonctions que peut offrir la vie publique : conseiller général du canton de Saint-Hippolyte-du-Fort, député de la 5ᵉ circonscription du Gard, président du Conseil départemental, puis de la région Languedoc-Roussillon… Seul le titre de secrétaire d’État lui aura finalement échappé. « C’est une figure qui s’en va, une page qui se tourne », murmure un habitant, ému.
« La voix rocailleuse, le sourire charmeur »
À l’intérieur de l’église, sa femme Évelyne et son fils Yannick prennent place au premier rang. Discrets, leur chagrin n’en reste pas moins perceptible. Évelyne pose doucement sa main sur le genou de son fils, plein de tendresse et de soutien. Avec émotion, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, s’adresse à eux : « Damien savait ce qu’il te devait, Évelyne, ce que tu lui as apporté et ce que tu as supporté à ses côtés. » À Yannick, elle confie : « Tu lui as permis d’accomplir pleinement sa destinée : celle de devenir père. » Alors, au-delà du CV politique, Carole Delga rappelle qui était Damien Alary : « Cette voix rocailleuse, grave et chaleureuse… Ce regard à la fois charmeur et impatient. Ce sourire ravageur. » Même sa chevelure légendaire n’a pas échappé à son affectueuse énumération ! Pourtant, elle a connu le Gardois sur le tard, lors de la campagne des Régionales 2015.
Damien Alary, c’était aussi un homme enraciné dans son territoire, entre ses vignes pompignanaises et ses interminables parties de belote. Un socialiste fidèle à Georges Frêche qui lui a néanmoins valu, aux régionales de 2010, son exclusion un temps du parti. Rarement clivant — excepté à l’endroit de l’extrême-Droite - « Damien Alary a toujours cherché à rassembler et à fédérer », témoigne Jean-Christophe Clap, son ancien directeur de cabinet au Département, qui le qualifie de « père spirituel et protecteur » : « tu as fait de nous ce que nous sommes devenus. » Dans son discours, la présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot, énumère ses nombreux faits politiques : « la construction de quatre collèges, l’expérimentation de l’Allocation personnalisée d'autonomie, la création du label Militant du goût ou le sauvetage de l’entreprise publique BRL. »
La véritable héritage de Damien Alary
La vie de Damien Alary, ses convictions, illustrent le consensus dans une société qui, aujourd’hui, laisse peu de place à la nuance. À l’église, le discours de la famille a été lu par son gendre, Pierre Henry : « Quand Yannick m’a présenté, il m’a accueilli comme son propre fils. » Celui-ci évoque aussi les derniers mois, marqués par la maladie : « Il avait un seul regret : que les textes de loi ne lui aient pas permis d’être épargné par la souffrance. » Ce n’est sans doute pas un hasard si, au fronton de l’Église catholique de Pompignan, est inscrite, de façon presque surprenante, la devise républicaine : « Liberté, Égalité, Fraternité. »