Publié il y a 1 an - Mise à jour le 16.03.2023 - Norman Jardin - 2 min  - vu 2941 fois

FAIT DU JOUR À Milhaud, le gaz hilarant ne fait pas rire

Plus de 7 000 bouteilles ont été collectées dans la nature

- Photo : Norman Jardin

Face à l’augmentation de la consommation de gaz hilarant, la municipalité de Milhaud alerte sur les risques pour la santé des jeunes, mais aussi de pollution et d’explosion en cas d’incendie.

À Milhaud, on est fier d’être la quatrième ville gardoise au classement des villes où il fait bon vivre (catégorie 5 000 à 10 000 habitants). La commune accueillera bientôt un parc de loisirs à caractère sportif et les trottoirs seront prochainement refaits à neuf et agrémentés de pistes cyclables. Malgré ce cadre agréable, les Milhaudois sont confrontés, comme beaucoup d’autres, au fléau des bouteilles de gaz hilarant, aussi appelé protoxyde d’azote, abandonnées ici ou là. Alors, du côté de la municipalité, on a décidé de faire de la lutte contre cette incivilité un des combats de 2023. Il faut dire que le phénomène prend de l’ampleur ces dernières années.

« On a déjà récupéré environ 7 000 bouteilles et une centaine de bonbonnes de gaz »

« C’est un fléau grandissant et on a déjà récupéré environ 7 000 bouteilles et une centaine de bonbonnes de gaz dans la nature ou dans les rues de la commune », s’indigne Jean-Luc Descloux, le maire de Milhaud. Depuis 2014, la commune, avec des associations, met en place des opérations de nettoyage mais, une fois collectées, les bouteilles restent un problème : « Pour traiter les bouteilles de gaz hilarant, ça coûte 20 € l’unité donc pour la commune, une dépense d’environ 15 000 €. Il nous faut trouver des solutions. » L’enjeu environnemental est aussi important. « Sous l’effet des fortes chaleurs, elles peuvent exploser. Parfois, l’été, on entend une explosion dans la garrigue », souligne le premier édile.

Jean-Luc Descloux alerte sur les risques provoqués par le gaz hilarant • Photo : Norman Jardin

Des risques pour la santé

Mais la conséquence la plus importante concerne la santé des consommateurs. Car si la consommation de gaz hilarant provoque une euphorie, elle débouche sur de graves troubles et laisse des séquelles. Le protoxyde d’azote est considéré comme un stupéfiant et il comporte des risques de pertes de connaissance, d'asphyxie, voire des troubles neurologiques à plus long terme. Des décès suite à sa consommation ont déjà été constatés. « On a laissé pourrir ces addictions sur la jeunesse que ce soit le gaz hilarant ou bien d’autres, et on voit comment ça influe sur les comportements sur une génération de gamins. Ça s’est banalisé », s’insurge Jean-Luc Descloux.

« J’espère que le déclic viendra de l’affaire Palmade »

Dans les locaux des services techniques de la ville de Milhaud, les bouteilles s’empilent en attendant mieux. La municipalité milhaudoise a peut-être trouvé une solution non coûteuse pour recycler ses encombrants déchets. « Un artiste héraultais nous a contactés car il aimerait les récupérer pour faire une œuvre. Mais il faut s’assurer qu’il les désaffecte et qu’il enlève le gaz », explique le maire. Ce dernier aimerait trouver une solution à ce fléau et il estime qu’il faut légiférer sur cette question : « On a interpellé nos sénateurs et députés en espérant que ce débat sera porté pour réglementer la vente de ces bouteilles qui servent initialement à faire de la chantilly. J’espère que le déclic viendra de l’affaire Palmade. »

Recycler les bouteille coûte 20€ l’unité • Photo : Norman Jardin

Milhaud n’est pas la seule commune du Gard à être touchée par cette incivilité et une loi existe déjà puisqu’il est interdit de vendre ou d'offrir à un mineur du protoxyde d'azote, quel qu'en soit le conditionnement. La violation des interdictions prévues est punie d'une amende de 3 750 €.

Norman Jardin

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