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Publié il y a 1 an - Mise à jour le 29.01.2023 - Marie Meunier - 3 min  - vu 4242 fois

FAIT DU JOUR Sabah Maharzi, la coiffeuse uzétienne aux mille couleurs et questions

sabah maharzi salon coiffure uzès

Sabah Maharzi est à la tête de son salon de coiffure, à Uzès, depuis onze ans.

- photo Marie Meunier

Rouge à lèvres carmin, bottes en cuir marron à talon, Sabah Maharzi, toute pimpante, nous accueille dans son lumineux salon de coiffure uzétien, surmonté d'une voûte en pierre. Depuis onze ans, elle est installée dans cet écrin, en face de l'école Jean-Macé, et a réussi à fidéliser la clientèle autour de sa vision du métier empreinte de psychologie. 

"Qu'est-ce que vous voulez dégager ?", "Qui voulez-vous être ?" Ces questions peuvent déconcerter. Mais Sabah Maharzi les pose à chaque cliente, avant de passer devant le miroir. "J'ai une méthode de travail particulière. Je fais un diagnostic très pointilleux. Je m'assieds en face d'elles, on discute au moins dix minutes pour que j'arrive à cerner leur caractère. Je ne fais pas une coiffure parce que c'est à la mode", indique la coiffeuse. 

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Delphine est cliente depuis six mois : "Il y a une écoute comme nulle part ailleurs", assure-t-elle.  • photo Marie Meunier

"Cela fait six mois que je viens ici, il y a une écoute comme nulle part ailleurs. Je suis toujours contente du résultat. Je la conseille à toutes mes copines", loue Delphine, une cliente de Saint-Quentin-la-Poterie. Après avoir annoncé qu'elle voulait raccourcir sa longue chevelure, elle a eu le droit à son lot d'interrogations existentielles. "Mais ce sont des questions importantes au fond", ajoute-t-elle. 

"Du sur-mesure", c'est ce que Sabah Maharzi revendique : "Les cheveux font partie de nous, ce n'est pas qu'une carapace. Quand on se regarde dans la glace, on a besoin de se reconnaître. On entend souvent de la part des clients que le coiffeur ne les a pas écoutés." Au fil des années, l'Uzétienne a suivi des formations pour affuter son savoir-faire. Elle est spécialisée en colorimétrie et sait repérer les zones charismatiques du visage. 

Elle a coiffé une Miss France et Moundir de Koh Lanta

Dans sa clientèle, il y a majoritairement des femmes et au moins 70 % de blondes. Une couleur difficile à obtenir, très différente d'un visage à l'autre. Sabah personnalise, effectue les dosages à main levée, au grand désespoir de ses consoeurs. Mais à la satisfaction des clientes qui font fonctionner le bouche-à-oreille.

Sabah Maharzi coiffure uzès
La clientèle de Sabah Maharzi est majoritairement composée de femmes.  • photo Marie Meunier

Elle compte aussi quelques personnalités de la ville parmi les têtes qu'elles coiffent. Mais elle ne révèlera aucun nom. "Secret professionnel", coupe-t-elle court. Elle nous glisse quand même qu'elle a eu la chance de coiffer Delphine Wespiser en 2012, alors qu'elle était Miss France. La reine de beauté avait fait étape à Uzès pour une élection locale. Moundir de Koh-Lanta est déjà passé par son salon aussi il y a quelques temps, car il a de la famille dans les environs. 

Quel que soit le client, Sabah aime échanger. Cela lui vient de sa famille. Âgée de 42 ans aujourd'hui, elle est la dernière d'une fratrie de huit enfants. "J'étais la petite surprise née un 1er avril", dit-elle en riant. Elle compte 21 années d'écart avec sa première soeur. Ses parents, originaires d'Algérie, sont arrivés à Uzès il y a 60 ans. Le père est maçon, la mère femme de ménage. Ils vivaient avec leurs enfants dans un appartement des HLM des Amandiers. "On a eu une bonne éducation. On a eu une maman très indépendante, qui a bataillé tout en élevant huit gamins à la maison", relate avec fierté sa fille. 

Une famille très implantée dans le milieu sportif

La famille s'est bien implantée dans l'Uzège. Notamment dans le milieu sportif. Salem, un de ses frères, s'occupe de la salle de boxe à Uzès. Ahmed est maintenant président du club de foot, après avoir été joueur et entraîneur au Nîmes Olympique. Sabah, elle, a toujours aimé le commerce et le relationnel. Elle s'est tournée vers la coiffure dès ses 16 ans : "Je n'étais pas scolaire. Je voulais rentrer dans le monde du travail, je savais ce que je voulais faire."

Elle a d'abord été 14 ans salariée dans un autre salon uzétien, avant de lancer sa propre affaire, au 26, avenue Général-Vincent. Un salon qu'elle veut "convivial" où "les clientes finissent toutes par se connaître". Désormais, son fils unique de 17 ans marche sur ses pas et veut lui aussi devenir coiffeur-barbier. Au grand étonnement de sa maman au départ, mais maintenant pour sa plus grande fierté. 

Marie Meunier

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