LASALLE La station-service coopérative recherche désespérément son 100 000e client !
Sauvée, en 2015, grâce à l'engagement de quelques citoyens et d'un entrepreneur nîmois, la station-service coopérative de Lasalle a dépassé les 100 000 clients le 21 mars de cette année, sans avoir pu voir qui il était. Elle le recherche aujourd'hui pour lui remettre un cadeau le 11 août prochain. Et s'inquiète de la fin du bail du carrossier qui accueille, pour l'instant, la station.
Nicole Daumet ne s'en cache pas, elle y avait un intérêt. Mais ce n'est pas ce qui a prioritairement motivé la propriétaire d'alors du magasin U express de la commune, avec quelques autres, au moment de reprendre collectivement un équipement qui allait pérécliter dans le circuit traditionnel de la rentabilité. "On a ouvert le 1er juillet 2016", se souvient-elle. "C'est parti d'un cri, sourit aujourd'hui Alain Penchinat, ancien co-gérant de l'entreprise familaile de promotion immobilière Les Villégiales, à Nîmes, et dont la famille garde une propriété à Vabres. La station allait fermer, à moins d'une mise aux normes évaluée à 200 000 €."
Le propriétaire d'alors "venait d'arriver depuis trois ans, poursuit Nicole Daumet, il n'avait plus les moyens d'investir. Et M. Penchinat m'avait toujours dit que si jamais il y avait un problème avec la station, on aurait pu s'adresser à lui. On a alerté pour amorcer, puis j'ai fait passer des annonces au magasin pour trouver des fonds". En cas de disparition, les stations services les plus proches se situent à Anduze et Saint-Hippolyte-du-Fort, rattachées à des supermarchés. En allant faire leur plein, difficile de ne pas penser que les consommateurs n'auraient pas aussi fait leurs courses dans ces magasins, signant, à terme, la mort du U express de Lasalle.
75 000 € levés par 47 personnes
"Finalement, la réalité a dépassé nos espérances", se réjouit Nicole Daumet. 75 000 € sont ainsi levés par 47 personnes, convertis en 47 actionnaires-coopérateurs. "Le capital est très éclaté, mais il faut reconnaître que ce n'est pas un placement financier énorme", s'amuse l'ancien entrepreneur Alain Penchinat, qui n'oublie pas de signaler, dans les communiqués outrés qu'il a émis au moment des ristournes à la pompe, distribuées aux producteurs, qu'il est "pompiste bénévole", aux côtés de ses qualités d'entrepreneur et de membre de l'Académie de Nîmes. "Pour les travaux, on a complété avec un crédit obtenu au Crédit coopératif, poursuit Alain Penchinat. Le Crédit coopératif nous a d'ailleurs remis un prix puisque notre projet était un modèle."
Car, si les stations-service communales existent - comme à Saint-André-de-Valborgne ou Valleraugue - le modèle associatif était inédit dans la région. "On avait même eu droit à un article dans Le Figaro et un sonore sur RTL", s'enthousiasme l'entrepreneur. Côté tarifs, le prix du litre reste mesuré : "On s'aligne sur les prix de stations privées proches, comme celle de Quissac." Ce lundi, le gazole atteignait les 1,89€ le litre. "On est livrés par le Comptoir cévenol des produits pétroliers d'Alès. Notre objectif, c'est le point d'équilibre. On est en perte comptable, pour la charge liée à l'amortissement du prêt sur dix ans."
"On va fêter nos sept ans, c'est un âge de raison", s'amuse encore Alain Penchinat. Et, pour marquer le coup, les coopérateurs souhaitaient remettre un prix de reconnaissance aux 100 000e client de la station-service. Seul problème, ce client est passée, le 21 mars, entre 8h et 8h30. Un mois à la fréquentation inhabituelle, "au niveau d'un mois d'août", confirme Nicole Daumet, parce que la pénurie s'installait dans les stations service des bourgs alentours, ce que n'a pas connu la station lasalloise. Le chiffre "100 000" est inscrit sur son ticket carte bleue.
Car la seule certitude, c'est que le client a bien payé avec sa carte. "On a un accord de gestion avec la carrosserie de Jeannot Costa, bien que la station soit automatique, explique Nicole Daumet. C'est Estelle, de l'accueil, qui nettoie, et encaisse en espèces. On a tenu à conserver le paiement en espèces parce que la carte bleue bloque une somme de 150€ sur deux jours quand un plein est fait. Et certaines personnes qui ont des difficultés n'auraient pas pu aller faire leurs courses ensuite." Or, à l'heure où le client est venu se servir, la carrosserie était fermée.
100 000 clients en moins de sept ans, ce n'est pas rien pour la petite station lasalloise. Mais son avenir n'est pas totalement sécurisé. Le bail de la carrosserie s'achève, en effet, en 2025, et la suite n'est pas certaine. Or, sans ce commerce "complice", difficile pour la station-service d'assurer un équilibre financier. Les 40 actionnaires-villageois réfléchissent déjà à une éventuelle évolution.
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