Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 04.11.2023 - Corentin Migoule - 3 min  - vu 5100 fois

LE VIGAN Un départ libérera bientôt beaucoup d'espace à la Maison de la formation et des entreprises

MAISON DE LA FORMATION ET DES ENTREPRISES

Annie Pages, Régis Bayle et Anne Levasseur devant la Maison de la formation et des entreprises du Vigan ce jeudi 2 novembre.

- Corentin Migoule

Inaugurée en 2010, la Maison de la formation et des entreprises est la clé de voûte du développement économique en Pays viganais. Il s'agira prochainement d'amortir le départ programmé de l'antenne de l'école d'infirmières et d'aides-soignants du CHU de Nîmes qui va laisser un grand vide. 

Au volant de sa voiture qu'elle se charge elle-même de conduire en l'absence longue durée de son chauffeur, Anne Levasseur a effectué ce jeudi après-midi le court trajet entre sa résidence viganaise et la Maison de la formation et des entreprises, établie à la sortie de la commune, au n°30b, route du Pont de la Croix. Accueillie par la directrice des lieux Annie Pages et le président de la Communauté de communes du Pays viganais Régis Bayle, la sous-préfète de l'arrondissement du Vigan a visité cet espace de 900 m² inauguré en juin 2010, en présence de Michel Mercier, alors ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire.

Un projet porté par la communauté de communes à l'époque désireuse d'offrir au territoire un outil nécessaire à la restructuration de son tissu économique. "Il a vu le jour au lendemain de l’effondrement de la filière textile. L'idée, c'était à travers les formations de permettre à nos chômeurs nombreux et peu mobiles de se former à de nouveaux métiers", se souvient sans difficulté Régis Bayle. Près de 2 M€ avaient alors été déboursés pour cette Maison, largement subventionnée par l'État (375 000 euros), le conseil départemental (375 000 euros) et la Région (300 000 euros), entre autres. 

"C’est un guichet unique"

Elle accueille et soutient les actions de formation et l'emploi sur le territoire, regroupe les formateurs, accompagne les créateurs d'entreprises et les demandeurs d'emploi. La Safer, la Mission locale, la Chambre d'agriculture, la Chambre des métiers et de l'artisanat et Chambre de commerce et d'industrie cohabitent en son sein, tout comme une vingtaine d'organismes de formation, dont l'Afpa, Passerelles, et Human Booster. "Cet endroit est autant un espace pour les chefs d’entreprises qui consultent les chambres consulaires que pour les gens éloignés du numérique ou les jeunes qui viennent à la Mission locale", indique Annie Pages. Et d'ajouter : "L’idée c’était que ce soit tout public en mixant l’intergénérationnel et le social. Tout se passe presque toujours dans la bonne humeur."

"C’est un guichet unique", résume habilement la sous préfète qui n'a pas mis longtemps à comprendre là où elle venait de mettre les pieds. La Maison de la formation et des entreprises abrite par ailleurs un espace de coworking, rogné depuis septembre 2021 et l'installation d'une antenne de l'école d'infirmières et d'aides-soignants du CHU de Nîmes. Pour la troisième rentrée d'affilée, les étudiants s'approprient en effet la majeure partie des locaux spacieux de cet outil de développement économique. 

Ils intégreront le futur pôle de l'enseignement supérieur du Vigan, dont la livraison est espérée à la rentrée prochaine dans le meilleur des cas. "L’enjeu après 2024 c’est de profiter de l'espace libéré pour accueillir davantage d’entreprises et de porteurs de projets dans les locaux de coworking. Il faut créer de la richesse sur ce territoire qui en manque cruellement", échafaude déjà Régis Bayle. "C'est une maison en perpétuel mouvement qui s’adapte au public. On essaie toujours de dire "oui" aux demandes des gens", assure la directrice qui allait diriger une visite exhaustive des lieux, embarquant Anne Levasseur dans son sillage. 

MAISON DE LA FORMATION ET DES ENTREPRISES
Annie Pages, Régis Bayle et Anne Levasseur devant la Maison de la formation et des entreprises du Vigan ce jeudi 2 novembre. • Corentin Migoule

Avant la déambulation, la dernière nommée avait pris soin d'informer la représentante de l'État quant à la provenance géographique des pris en charge, lesquels débarquent de toute la communauté de communes, de "la vallée de Valleraugue et d’après Saint-Bauzille". Si le lien avec Pôle emploi s'est renoué depuis l’arrivée de la nouvelle directrice, Anne Levasseur s'attend à ce que "les réformes de France travail facilitent davantage les relations et redonnent du sens aux partenariats locaux".

Annie Pages a profité de la présence de la représentante de l'État pour lui faire part des écueils auxquels elle est confrontée, dont la nouvelle formation à distance lancée en partenariat avec le Campus connecté qui a "beaucoup de mal à démarrer". "Les gens ici ne sont pas tellement prêts à suivre une formation derrière un écran", analyse la directrice du site, qui regrette que les ruraux ne s'emparent pas de cette initiative qui leur était pourtant destinée. 

À l'heure où l'entreprise Well envisage de rapatrier ses activités du Bourget, Régis Bayle sait qu'elle sera bientôt "très en demande de formation" tant les savoir-faire ancestraux ont disparu. Dans le même temps, la plan alimentaire territorial impulsé dans l'optique de relancer "de l'agriculture et de l'élevage" nécessitera aussi de la formation "pour les néo-ruraux qui arrivent dans nos Cévennes avec des projets de la sorte". La Maison de la formation et des entreprises se trouvera ainsi sur leur chemin. "C'est un très bel outil qui doit encore plus se développer", conclut la sous-préfète de l'arrondissement.

Corentin Migoule

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