Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 02.03.2024 - François Desmeures - 4 min  - vu 847 fois

MONTMIRAT Mairie et comité des fêtes s'écharpent, les festivités annulées jusqu'en 2026

DR

Un retard de fermeture, une réunion houleuse, et le maire de Montmirat et son conseil municipal demandent l'éviction du président du comité des fêtes pour maintenir les manifestations. D'un côté, l'irresponsabilité est dénoncée ; de l'autre, on craint la perte des traditions locales et des fêtes taurines. Pour l'instant, aucune fête n'est prévue, à Montmirat, cette année. 

DR

"Moi, à 60 ans, je ne vais pas me laisser emmerder par les arrêtés !" Cette phrase prononcée, selon le maire François Granier, par le président du comité des fêtes, Thierry Joujoux, est celle qui a achevé de tuer la relation entre la municipalité et le comité, après des mois de manifestations suspendues. La fête votive, en juin, avait déjà entamé la confiance entre les parties, au point que la mairie avait déjà pris la décision d'annuler le reste des festivités de l'année.

Par une lettre datée du 8 février, envoyée en recommandé avec accusé de réception, la municipalité a finalement tranché. "Nous avons le regret de vous informer qu'en raison des incidents survenus en 2023 et votre comportement lors de la réunion préparatoire..., nous avons pris la décision d'annuler vos manifestations prévues jusqu'en 2026 (*) tant que la direction de ce comité des fêtes n'aura pas changé". La direction, c'est Thierry Joujoux et son fils, Florian, qui devait prendre la suite à terme. 

Thierry Joujoux, président du comité des fêtes • François Desmeures

Thierry Joujoux reconnaît que la fête 2023 a dépassé son horaire. La faute, selon lui, à une bande de jeunes venue pour en découdre en fin de soirée. L'appel aux gendarmes, leur arrivée et la fuite de la bande auraient empêché le président du comité des fêtes de dire à son équipe qu'il était l'heure d'arrêter la vente de boissons. "On a dépassé d'une demi-heure ou trois quarts d'heure", reconnaît Thierry Joujoux. Mais les gendarmes ne se sont pas déplacés pour rien, et adressent un rapport à la préfecture. 

Le retour effectué en mairie commence à écorner les relations : la mairie interdit donc les manifestations restantes de l'année. "Le comité n'est pas tributaire du débordement par les jeunes, sanctionne François Grenier. Il pouvait arrêter de servir des boisssons." En réaction, la municipalité arrête les festivités pour l'année. "Traditionnellement, on organise la journée des saveurs du terroir, début août, ainsi que les journées taurines, en septembre." Mais pour le maire, François Granier, "trente minutes, c'est trente minutes. D'ailleurs, on leur a demandé, le vendredi, de réduire la manifestation pour qu'on puisse aussi remplir le bar." 

"On devait repartir à zéro en 2024"

Thierry Joujoux, président du comité des fêtes

"On devait repartir à zéro en 2024, plaide Thierry Joujoux. On a alors eu une réunion pour la programmation de l'année, début janvier. La mairie voulait reprendre notre programme, mais ça ne lui plaisait pas qu'on organise un reps du village le 13 juillet. Puis, ils ont enlevé le vendredi de la fête et ont demandé l'arrêt des soirées à une heure du matin, alors que c'est trois heures du matin à  côté, à Moulézan." Pour François Granier, "une heure du matin, c'est pour que les gens soient partis à 2 heures. Ça suffit !", tranche le maire, qui s'appuie aussi sur des recommandations de la préfecture, qui fait le constat que les heurts ont la plupart du temps lieu entre 1 heure et 2 heures du matin. 

"Beaucoup de faits ont amené à cette situation"

François Granier, maire de Montmirat

Puis, serait tombée la phrase sentencieuse de Thierry Joujoux, citée en début d'article. Une phrase que l'intéressé conteste, affirmant qu'il aurait dit que si la mairie ne voulait plus de fêtes, il partait. "Il n'y a plus de confiance entre le comité et la mairie, plaide François Granier. Beaucoup de faits ont amené à cette situation. On a d'abord dit qu'on ne voulait plus d'alcool fort, plus de contenants en verre, on a fermé les yeux piur les quads présents lors des abrivados. D'ailleurs, on a sans doute trop fermé les yeux certaines années. Le dimanche après-midi de la fête, on avait quand même eu la visite du lieutenant-colonel de gendarmerie pour voir si tout se passait bien. C'est peut-être regrettabe pour le village mais je ne fais qu'appliquer les textes."

Thierry Joujoux, qui préside le comité depuis 2015, y voit une autre explication. "Pour moi, la municipalité ne veut plus de taureaux. Au sein du conseil municipal, seuls deux sont de la région, les autres sont d'ailleurs. Le taureau, ils s'en foutent." Un argument galvaudé pour François Granier : "La mairie n'est pas contre les manifestations taurines : j'ai fait partie du comité des fêtes quand j'étais jeune, et la mairie donne 600 € de subvention par an au comité." Le maire rappelle aussi que quand une bête s'échappe, un éventuel accident est de sa responsabilité. Pour Thierry Joujoux, "le champ est privé"

"Cela ne me plaît pas qu'il nous foutent à la porte, se désole Thierry Joujoux. Si ça continue, je vais porter plainte. On n'a jamais été dans l'agressivité, mais on a débattu. On est quand même en démocratie. Par devant, on ne nous a rien dit. Et puis, on reçoit finalement une lettre recommandée." Une lettre qui indique, comme une fin de non-recevoir : "Nous souhaitons que notre village puisse proposer aux habitants différentes manifestations de tout ordre, pour tous les âgeset ceci dans un esprit apaisé et dans une relation de confiance avec les élus, ce qui n'est plus le cas". 

(*) Année d'élections municipales.

François Desmeures

Société

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio