Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 15.01.2019 - kelly-peyron - 3 min  - vu 913 fois

NÎMES Au lycée Frédéric Mistral, les jeunes concourent pour la laïcité et la liberté !

Vendredi dernier, le lycée Frédéric Mistral organisait un concours d’éloquence et de production artistique sur le thème de la laïcité.
Nicolas Cadène admire les oeuvres des étudiants ( Photo Kelly Peyron )

Les étudiants ont pris la parole devant leurs camarades et le jury présent ( Photo Kelly Peyron )

Vendredi dernier, dans le gymnase de l’établissement, 19 groupes soit 230 élèves participaient au concours d'éloquence Laïcité-Liberté articulé autour d’œuvres d’art réalisées au cours de l’année par les étudiants.

Amenés à prendre la parole devant un jury composé de sept experts, entre humour, poème et slam, les élèves ont fait preuve de créativité.  « La France fait de sa diversité une chance, pour qu’on puisse tous ensemble faire nation », lance Nicolas Cadène, en ce début de concours. Rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité pour le gouvernement, il a accepté de présider le jury. À ses côtés, deux artistes peintres, Grumo et Yann Hostingue, Vincent Taisseire, conseiller politique « culture » auprès du président du Conseil départemental du Gard, Anne-Catherine Viens, avocate, Nadine Petit, agent Région, et Fanny Galzin, secrétaire de direction. Ensemble, ils allaient devoir départager les étudiants sur leurs œuvres d’art et sur leur éloquence.

De gauche à droit, le jury composé de Nicolas Cadène, Vincent Taisseire, Yann Hostingue, Fanny Galzin, Grumo, Anne Catherine Viens et Nadine Petit ( Photo Kelly Peyron )

« Je suis né pour te connaître, pour te nommer… Liberté »

Le concours débutait avec un poème écrit par un étudiant de la filière Métiers de l’enseignement et de la signalétique. Plus ou moins à l’aise, il confie dans ses vers que la laïcité réunit ses camarades : « Je me sens bien et à l’aise avec eux. » L’étudiant suivant, scolarisé en première topographie géomètre, n’utilise pas le même ton que son prédécesseur. Pour lui, ce concours est l’occasion de se faire entendre sur les inégalités qui, d’après lui, régissent notre pays. Il scande : « Où est passée la liberté ? Où est passée l’égalité ? » Il balaie la salle du regard avant de reprendre : « Pourquoi, il n’y a pas de filles dans certaines filières ? Car elles savent d’avance que certains métiers ne sont pas fait pour elle ! »

Les mains appuyées au pupitre, il poursuit : « Et les réfugiés renvoyés dans leur pays en guerre ? Pourquoi n’ont-ils pas le droit d’être en liberté en France ? Sachez qu’en étant noir j’ai 20 fois plus de chance de me faire contrôler dans la rue ! » C’est d’un ton assuré que l’étudiant s’exprime avant de conclure sur une citation de Paul Éluard : « Et par le pouvoir d’un mot, je recommence ma vie, je suis né pour te connaître, pour te nommer… Liberté ». Tonnerre d’applaudissements, fermez le ban et au suivant...

Ici, Nelson Mandela est représenté avec une colombe et des chaînes brisées, signe de la paix et de la liberté ( Photo Kelly Peyron )

« Nous sommes égaux, même si nous sommes différents »

Pendant près d’une heure les discours s’enchaînent et toujours résonnent les mêmes mots en faveur de la laïcité et de la liberté : « Nous sommes égaux, même si nous sommes différents », lance l’un des candidats. Certains rappellent l’histoire de la naissance de la laïcité et d’autres prennent les attentats comme exemple d’une liberté souillée par le fanatisme religieux. Les lycéens sont instruits et ça se voit. Ils ont chacun réalisé un travail remarquable pour démontrer que la laïcité et la liberté ne peuvent exister l’une sans l’autre.

Les discours terminés. Il est l’heure pour le jury de découvrir les sept œuvres réalisées par les participants qui sont affichées dans le gymnase. Collages, dessins, photos… À chacun sa méthode artistique pour représenter la liberté. Agréablement surpris par leur travail, le jury apprécie l’utilisation de deux symboles emblématiques de la paix : Nelson Mandela et la Statue de la liberté.

Après les délibérations, c’est dans la cour du lycée Frédéric-Mistral que le jury annonce les gagnants du concours. Dimitri Marlin, remporte le concours de l’éloquence avec sa métaphore sportive sur la laïcité. Pour le concours artistique, Enzo Champet et Mathis Blais sont les lauréats avec leur collage représentant la Statue de la liberté.

Les lauréats, trophées en main, posent avec le jury, leurs camarades et leurs professeurs qui les ont aidé à se préparer au concours  ( Photo Kelly Peyron )

Kelly Peyron

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