Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 30.10.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 520 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Municipales : de l’eau dans le gaz dans la majorité avec les communistes

L'adjoint PCF au maire de Pont-Saint-Esprit Jean-Marie Daver et le secrétaire de la cellule locale du PCF Jakie Bougault, mardi matin à Pont-Saint-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Les communistes feront-ils encore partie de la liste emmenée par la maire sortante Claire Lapeyronie pour mars prochain ? La question semble de plus en plus se poser.

Voilà plusieurs semaines que les communistes spiripontains s’inquiètent : avec le soutien de La République en marche (LREM) à Claire Lapeyronie, pourront-ils poursuivre leur participation à la majorité ? Ils ont donc sollicité un rendez-vous avec la maire : « pour examiner si les conditions sont réunies pour continuer à travailler ensemble », explique le secrétaire de la cellule PCF locale, Jakie Bougault. Cette réunion a eu lieu jeudi dernier, et, à en croire les communistes, elle n’a rien réglé.

Les communistes ont pu redire à la maire que le bilan qu’ils dressaient de l’action municipale était « largement positif », et qu’ils étaient prêts à rempiler, à condition de mener « un programme ambitieux », ajoute Jakie Bougault, notamment du côté de l’Agglo du Gard rhodanien. Or, « la mise en oeuvre d’une politique progressiste à Pont se heurte et se heurtera à la politique du président Macron et de son gouvernement », poursuit le militant, avant de citer les services publics, les EHPAD, ou encore le TER rive droite du Rhône. Autant de points sur lesquels les communistes affirment que Claire Lapeyronie ne s’est pas positionnée.

« Nous ne laisserons pas les ‘macronistes’ faire »

Pire, la composition de la liste municipale constitue une autre pomme de discorde, les communistes affirmant que « Claire Lapeyronie, se déclarant seule maîtresse du choix, persiste à vouloir exclure des femmes et des hommes de Gauche, pour certains membres de la majorité actuelle, et en particulier des communistes. » Refusant de donner des noms, Jakie Bougault se borne à parler d’élus de Gauche, quand l’adjoint PCF Jean-Marie Daver évoque : « la Gauche qui dérange, celle qui a encore des principes, celle qui continue à se battre. »

Notamment à l’Agglo, où le communiste, seul élu de son parti, n’a pas pour habitude de retenir ses coups. « On comprend que la ‘macronie’ n’a pas apprécié », grince Jean-Marie Daver, en évoquant le président de l’Agglo Jean-Christian Rey, soutien de la majorité présidentielle, et Jérôme Talon, chef de LREM dans le Gard et chef de cabinet du président de l’Agglo. Les communistes évoquent « un chantage » de LREM. En substance, ils imaginent bien LREM dire à Claire Lapeyronie quelque chose comme : on vous soutient, mais débarrassez-nous de ces encombrants communistes.

D’ailleurs, Jean-Marie Daver affirme que dans l’été, la situation avec Claire Lapeyronie a tourné « subitement, on n’a pas compris ». Depuis, « c’est l’opacité la plus totale », affirme-t-il, craignant que LREM « mette la main sur la municipalité de Pont, c’est la stratégie du coucou. » « Nous ne laisserons pas les ‘macronistes’ faire, nous ferons tout ce que nous pourrons pour continuer ce travail pluriel et progressiste, nous ne voulons pas casser ce qui fonctionne bien », lance pour sa part Jakie Bougault.

Bref, ce n’est pas fini, et toutes les options semblent encore ouvertes dans ce feuilleton politique. « Si nous sommes exclus de la liste, nous prenons nos responsabilités, affirme Jean-Marie Daver. Nous avons quand même un certain poids à Pont, mais nous ne faisons pas de menace, nous nous ferions un plaisir de travailler avec Claire Lapeyronie. Il est encore temps de se ressaisir, mais nous n’attendrons pas très longtemps. » Et l’adjoint d’ajouter que la maire « joue avec le feu. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Claire Lapeyronie, maire de Pont-Saint-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le point de vue de Claire Lapeyronie : la maire de Pont nous a fait parvenir un communiqué faisant suite à cette rencontre avec les communistes. Elle indique avoir réaffirmé « (sa) forte volonté de constituer une liste unie, compétente et plurielle » pour laquelle « (elle) ne négocie pas avec des exécutifs de partis politiques mais prend le temps de rencontrer des citoyennes et des citoyens qui peuvent venir d’horizons différents, qui peuvent avoir des orientations politiques variées mais respectueuses des opinions de chacun et des principes républicains. » Elle y rappelle également n’appartenir « à aucun parti politique », et affirme qu’elle « n’accepte pas de militants ou de sympathisants aux comportements extrémistes et qu’(elle) ne tolère pas d’ultimatums d’aucun appareil politique que ce soit. »

Thierry Allard

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