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Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 05.08.2020 - norman-jardin - 2 min  - vu 6169 fois

SILENCE, ON TOURNE ! À Poulx, un chaotique Salaire de la peur

Charles Vanel dans Le Salaire de la peur (Photo MaxPPP) - ZUMAPRESS/MAXPPP

Charles Vanel et Yves Montand dans le Salaire de la peur (Photo MaxPPP) • ZUMAPRESS/MAXPPP

Chaque mercredi de l’été, à 11h30, Objectif Gard vous propose de découvrir ou de redécouvrir des lieux dans notre département qui ont été le théâtre de tournages de films célèbres. Aujourd’hui nous allons à Poulx et ses environs où ont été tournées certaines scènes du « Salaire de la peur ». L’histoire de quatre hommes qui acceptent de conduire des camions chargés de nitroglycérine pendant 500 kilomètres, sur des routes défoncées d’Amérique du Sud.

Quand en 1951 Henri-Georges Clouzot décide d’adapter au cinéma le roman de Georges Arnaud, il pense à l’Amérique du Sud et l’Espagne pour les décors du tournage. Mais il se heurte au refus d’Yves Montand, l’acteur principal. Il faut alors trouver une solution et l’équipe opte pour le Sud de la France et le Gard en particulier.

Deux morts, des malades et des grévistes

À l’image de l’histoire qu’il raconte, le tournage se transforme en véritable enfer. Dès les premiers jours, deux militaires venus pour aider à une construction se noient. Dans la foulée, Vera Clouzot, une des actrices du film et par ailleurs la femme du réalisateur, tombe malade. Le tournage est interrompu et lorsqu’il reprend, les conditions météo ne sont plus en adéquations avec la chaleur sud-américaine.

Vera Clouzot et Yves Montand dans Le Salaire de la peur (Photo MaxPPP) • ZUMAPRESS/MAXPPP

Tout cela commence bien mal et ce n’est pas fini puisque Henri-Georges Clouzot tombe malade à son tour et que les figurants se mettent en grève pour être payés. Avec tous ces contretemps, le tournage prend du retard et le budget est dépassé. Il est un temps question d’abandonner le projet, mais il repart. Finalement, alors qu’il devait coûter 102 millions de francs, 197 millions de francs sont dépensés pour le Salaire de la peur.

Le camion de Montand sur la route de la Baume

Malgré tout ces avatars - y compris les décors qui s’effondrent - le tournage se poursuit à Poulx. Sur la route de la Baume est tournée la scène du camion d’Yves Montand qui tombe dans la Combe. Il y restera jusqu'en 1990. La rive gauche du Gard est choisie comme cadre de l’explosion du premier camion. Pour la petite histoire, les explosifs étaient fournis par les établissements Rey Frères situés rue de la Servie, à Nîmes.

Un boxeur nîmois pour doubler Charles Vanel

Pour les besoins du film, Henri-Georges Clouzot pose également ses caméras à la Bambouseraie de Prafrance (Anduze), dans le camp des Garrigues et aussi en Camargue. Capdeville, un boxeur nîmois, double Charles Vanel pour certaines scènes et l’équipe de tournage est logé au « Grand hôtel du Midi » à Nîmes.

Tourné entre 1951 et 1952, et sortie en 1953, Le Salaire de la peur connaît un des tournages les plus chaotiques du cinéma français. Cela ne l’empêchera pas de décrocher de nombreuses récompenses comme la Palme d’or au festival de Cannes, le BAFTA de meilleur film et l’Ours d’or au festival de Berlin. Et 67 ans après sa sortie dans les salles, Le Salaire de la peur reste un des grands classiques du cinéma mondial. On peut imaginer que ses décors gardois y sont pour quelque chose.

Norman Jardin

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