Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.10.2021 - marie-meunier - 5 min  - vu 560 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Hôtel-Dieu : la commune demande un échelonnement auprès de l'EPF

Le conseil municipal de Pont-Saint-Esprit s'est tenu ce jeudi 14 octobre à la salle des fêtes de la Cazerne. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Seize délibérations étaient à l'ordre du jour de ce conseil municipal à Pont-Saint-Esprit. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Ce jeudi 14 octobre, le conseil municipal de Pont-Saint-Esprit s'est réuni à la salle des fêtes de la Cazerne, désormais libre puisque le centre de vaccination avait fermé ses portes la veille. À l'ordre du jour 16 délibérations qui ont attisé les nombreuses interventions de l'opposition.

Il a notamment été question d'un avenant à la convention opérationnelle de l'Hôtel-Dieu entre l'Établissement public foncier (EPF) Occitanie (*) et la commune. Pour rappel, la ville de Pont-Saint-Esprit nourrit un grand projet sur cet ancien hôpital, vide depuis 2009 : un nouveau quartier avec hôtel, places de parking, logements... Le tout devait être porté par l'opérateur Somifa. Mais ce dernier a finalement jeté l'éponge début 2021.

Le hic, c'est que la convention opérationnelle avec l'EPF prend fin en décembre prochain. Ça signifie concrètement que la mairie doit rembourser la partie avancée par l’EPF à cette date, soit 1,7 million d’euros TTC. Vu que l'Hôtel-Dieu ne sera pas vendu d'ici là, c'est à la commune d'avancer cette somme en puisant sur ses fonds propres. Et cela pourrait mettre à mal les finances municipales, déjà fragilisées par de lourdes dettes cumulées lors des précédentes gestions.

D'où cette délibération demandant un paiement échelonné auprès de l'EPF. D'abord 360 000 € en décembre puis 673 890 € en septembre 2022 et règlement du solde en septembre 2023. Catherine Chantry du groupe d'opposition UCS demande des précisions sur les "difficultés financières de la commune" et "s'il y a des problèmes de trésorerie". Ce à quoi Benjamin Desbrun répond : "Pas particulièrement, c'est juste pour que l'on n'ait pas à rembourser 1,7 million d'euros en une seule fois. Sinon, ça aurait été au détriment d'investissements planifiés pour la commune". L'avenant a été voté à l'unanimité.

La commune souscrit au Fonds friches et veut réhabiliter le quartier Bruguier-Roure

Les élus ont aussi voté pour la signature d'une convention d'attribution de la subvention "Fonds friches". Elle servirait à réhabiliter les habitats anciens du centre-bourg, à lutter contre l'habitat indigne et la précarité énergétique pour remplacer par des logements divers aux loyers maîtrisés. Dans un premier temps, la commune vise le quartier Bruguier-Roure et plus particulièrement seize immeubles. Si la commune investit d'ici 2022, elle touchera des aides. Sinon, elle ne les touchera pas. "Ça va dans le sens que l'on mène depuis plusieurs années. C'est de l'investissement pour une meilleure habitabilité des Spiripontains", indique la maire, Claire Lapeyronie. Dans le meilleur des cas, la commune pourrait mobiliser jusqu'à 288 000 € du "Fonds friches" et 388 000 € de l'ANAH.

L'adjointe Catherine Pecastaing a ensuite pris la parole pour parler du "Relais Emploi", une structure sise dans les locaux du CCAS, qui accueille, écoute, oriente et conseille les demandeurs d'emploi. 1 095 visites et 764 entretiens individuels ont été comptabilisés en 2020. Pour bien fonctionner, ce service a besoin d'obtenir une subvention du conseil départemental et d'une signature du maire pour les documents. Il n'en fallait pas moins pour que la voix de Catherine Chantry s'élève de nouveau. Elle reproche le fait que le subvention serait versée à la commune et non au CCAS : "Nous ne sommes pas contre cette subvention, mais nous refusons de voter une délibération illégale", tonne la représentante du groupe UCS.

Didier Bonneaud aimerait avoir les chiffres de demandeurs qui retrouvent un emploi après être passés par le "Relais emploi" de Pont. (Marie Meunier / Objectif Gard)

"Votre souci du formalisme vous perdra", rétorque la maire, qui ne voit aucune erreur de forme. Quant à Didier Bonneaud, il aimerait savoir combien de personnes reçues ont retrouvé un emploi par la suite afin d'évaluer l'efficacité du service. "C'est un accompagnement personnalisé qu'ils reçoivent et qu'ils n'ont pas à Pôle Emploi", explique Catherine Pecastaing.

Aménagement du PEM, nouveau chauffage, déplacement du skate-park... Des investissements supplémentaires

Benjamin Desbrun a également présenté deux décisions modificatives. Elles serviront à subventionner le budget gendarmerie, à financer de nouveaux investissements comme la sécurisation de passages à niveau dans le cadre des travaux du pôle d'échange multimodal (PEM), le déplacement du skate-park démonté au début d'été pour ne pas gêner et risquer de retarder les travaux du PEM, ou encore pour réparer le chauffage de la Scène-Chapelle qui vient juste de lâcher ou pour remplacer la balayeuse fatiguée des agents municipaux... "Vous avez trop de dépenses d'investissement, et vous en rajoutez encore au prix de 560 000 €. Ce n'est pas cette année que vous baisserez les impôts... Ha non, vous les avez augmentés", ironise Catherine Chantry.

Le groupe UCS, mené par Catherine Chantry, est beaucoup intervenu durant la séance. (Marie Meunier / Objectif Gard)

"Si vous regardez bien, il y a plus de 400 000 € de recettes en moins sur la section impôts et taxes. Toutes les communes de l'Agglo ont pris deux points car le traitement des ordures ménagères a augmenté... Sauf Bagnols qui a fait un choix différent. On fait des investissements mais ils sont nécessaires", argue Benjamin Desbrun. La délibération sera adoptée avec les six voix contre de l'opposition.

Enfin Catherine Chantry s'est posée la grande question à propos de la construction de la nouvelle gendarmerie : est-ce que le choix de mettre des pilotis en profondeur rempli de béton entraîne des surcoûts importants ? Est-ce que choisir un autre terrain n'aurait pas été plus judicieux ? "Je ne peux pas vous laisser sous-entendre ce genre de choses. Le budget a été respecté. Il n'y a pas de surplus", s'agace l'adjoint Vincent Rousselot. Quant à la maire, elle retrace : "Ce terrain a été validé par le ministère de l'Intérieur parce que la brigade de Pont-Saint-Esprit est amené plutôt sur le nord du territoire. C'était donc le terrain le plus opportun." La nouvelle caserne devrait être prête dans 18 mois.

Marie Meunier

Et aussi...

Actualités. Comme à son habitude, Claire Lapeyronie a ouvert la séance avec un propos liminaire traçant les dernières actualités de la commune. "Au vu du succès des visites guidées de l'été", vous pouvez déjà noter sur vos agendas une visite spéciale pour les enfants (6 à 12 ans) le samedi 23 octobre à 14h30. Et cette année, la ville célèbre un anniversaire : le Monument aux morts a 100 ans. Plusieurs rendez-vous vont être organisés autour des 10 et 11 novembre.

Festivités. Au début du conseil, Karima Loric, adjointe déléguée au Commerce, a parlé marché de Noël. Quinze chalets en bois s'installeront place de la République du samedi 18 au mercredi 22 décembre. Une fête votive se tiendra en parallèle sur le champ de Mars.

Subventions. La commune versera une subvention de 3 000 € à l'association du Festival du livre de Pont-Saint-Esprit et du Gard rhodanien. Annulée au dernier moment en 2020, la manifestation aura lieu cette année du 22 au 27 novembre autour du thème "Se retrouver enfin". Le comité des fêtes a touché aussi une subvention de 8 000 € pour 2021. La somme permettra d'aider à organiser les fêtes de l'été, les buvettes lors des soirées estivales et la programmation de Noël (chorale, loto, concerts...)

Patrimoine. La première tranche de travaux de l'escalier monumental Saint-Pierre est finie. Et pour la réaliser, la commune a reçu plusieurs dons de mécènes : 100 000 € d'Axa France, 10 000 € du Crédit agricole et 65 000 € de la Fondation du patrimoine de Stéphane Bern.

Marie Meunier

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