Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 29.05.2025 - François Desmeures - 4 min  - vu 1375 fois

FAIT DU JOUR Carole Delga sillonne les réalisations du Pays viganais où la Région a joué la bonne fée

Le centre de santé, inauguré ce mercredi soir, a ouvert le 1er octobre dernier

- François Desmeures

De l'atelier de transformation de châtaigne, à Mandagout, à l'inauguration de la Maison de santé du Vigan, en passant par le Pôle d'enseignement supérieur, la présidente de la Régon Occitanie a passé un mercredi après-midi de visite au contact des utilisateurs des équipements que la Région a initiés, soutenus ou accompagnés. Avec, en fil rouge, la volonté de montrer qu'aucun territoire n'est laissé pour compte, même l'une des plus petites sous-préfectures du pays. 

Le centre de santé, inauguré ce mercredi soir, a ouvert le 1er octobre dernier • François Desmeures

L'entrée était déjà un plat de résistance. Carole Delga a entamé son après-midi viganaise par une discussion à bâtons rompus avec les agriculteurs du territoire, notamment Philippe Boisson, président de la coopérative Origine Cévennes, Gaël Martin, preésident de l'AOP Oignons doux des Cévennes, et Pierrick Garmath, président du syndicat ovin du Gard. Une suite - en quelque sorte - du débat entamé lors de la fête de la pomme et de l'oignon doux version 2023, où les mêmes protagonistes étaient déjà réunis autour d'une table. Retenues d'eau et prédation du loup ont occupé la majeure partie de la discussion. 

Carole Delga en discussion avc les agriculteurs de la région, notamment les éleveurs Benjamin Peyre et Pierrick Garmath • François Desmeures

Les frères Gaëtan et Nicolas Reilhan accueillaient la discussion, dans leur exploitation, à Mandagout, qui mélange oignons doux, maraîchage, et surtout châtaignes et atelier de transformation (Objectif Gard leur avait rendu visite en novembre dernier, relire ici). Une exploitation "créée en 2014, explique Gaëtan, j'ai été rejoint en 2020 par mon frère. Avec l'AOP (en 2023, NDLR), on a monté notre atelier sec." L'exploitation produit 8 tonnes de châtaignes et 1,5 tonnes de farine. L'atelier doit être la base de la coopérative la Castagnette, avec six autres castanéiculteurs, que la Région a aidé à hauteur de 11 300 € via l'enveloppe du budget participatif citoyen. 

Gaëtan et Nicolas Reilhan dans l'atelier de tri et de transformation des châtaignes sèches • François Desmeures

Retenue d'eau, encore, Gaëtan Reilhan montre son bassin, subventionné à 60% par la Région, à l'époque. 2 000 m3 qui profitent des pluies, mais ne peuvent arroser qu'un mois en cas de sécheresse. La crainte, c'est que le dates auxquelles le remplissage est autorisé soient écourtées. Carole Delga rassure Gaëtan Reilhan, elle n'a pas entendu parler d'un tel changement. Ou alors, ç'a été écarté. 

Après une visite de l'atelier, l'équipe de Carole Delga regarde sa montre, et la présidente prend la route du Vigan suivie par le sénateur Denis Bouad, le président du Pays viganais, Régis Bayle, et la maire du Vigan, Sylvie Arnal. Direction la réussite éclatante de ces dernières années au Vigan, le Pôle d'enseignement supérieur Charles-Flahaut qui, après avoir préoccupé les ministères pour son implantation dans une zone démographiquement restreinte, est désormais cité en exemple par ces mêmes ministères. Pour les travaux de rénovation de l'ensemble des lieux, la Région a mis 270 000 €. sur 2,2 millions.

Carole Delga serre la main Rachid Mdaam, responsable du Pôle d'enseignement supérieur du Vigan • François Desmeures

"C'est grâce à toi, c'est toi qui nous l'a proposé". En montant les marches de Pôle, Sylvie Arnal remercie Carole Delga. Qui confiera que, pour convaincre le ministère de l'enseignement supérieur d'implanter un campus connecté au Vigan, elle avait même menti sur le nombre d'habitants de la ville, le réhaussant à 5 000... Accueillie par le responsable des lieux, Rachid Mdaam, la présidente de Région est invitée à venir discuter avec des étudiants en plein travail, côté Campus connecté.

Il y a Guillaume, 41 ans, qui "a connu plusieurs carrières avant, notamment dans l'armée". Le campus, plutôt que l'étude à la maison, "ça m'a permis d'avoir une ambiance studieuse, et une équipe d'encadrants qui nous aident vraiment". Selma, elle, était partie en BTS à Montpellier. Mais, originaire de Ganges, elle s'est rappatriée en apprenant l'existence du campus viganais. "Je me suis inscrite en janvier, ça s'est pasé très rapidement". Un autre étudiant, de Saint-Hippolyte-du-Fort, a préféré Le Vigan à Saint-Christol-lès-Alès, où il était précédemment inscrit. "En plus, je travaille à la cantine des primaires le midi, et je suis pompier volontaire"

Carole Delga a dialogué avec quelques élèves du campus connecté • François Desmeures

Changement d'aile, côté formation d'école d'infirmières et d'aides-soignants. Si les étudiants regrettent que les professionnels ne se déplacent pas assez au Vigan, ils peinent à trouver un désavantage à étudier là où ils sont. Ah si, peut-être les transports. Une compéténce régionale, justement. Régis Bayle cite les deux lignes ajoutées vers Montpellier. Tout en reconnaissant que c'est insuffisant. 

Dans le foyer des locaux de formation aux métiers d'infirmiers et d'aides-soignants • François Desmeures

Après une visite rapide de l'hôpital local, l'ambiance était à la fête autour du ruban tricolore du centre de santé officiellement inauguré, cette fois-ci, par la présidente de la Région Occitanie. Trois médecins généralistes et deux secrétaires médicales y sont salariés par le dispositif Ma santé Ma région. Ils partagent les bâtiments avec deux médecins libéraux et un autre secrétaire médicale. 

Dans les locaux de l'hôpital local du Vigan • François Desmeures

"Merci, Carole, pour ton soutien indéfectible et ton engagement en faveur de la santé publique", a lancé Sylvie Arnal en entamant les traditionnels discours. La maire du Vigan s'est réjouie qu'une option santé soit bientôt proposée au lycée André-Chamson, afin de "préparer au mieux les études supérieures". "Il y a 4 ou 5 ans, nous n'étions pas forcément préparés à être un désert médical, a dit Régis Bayle. Le Covid a eu un rôle d'accélérateur." Le Pays viganais, qu'il préside, s'était rendu propriétaire des locaux pour 570 000 €, amorçant ainsi la possibilité de l'implantation d'un centre de santé. 

Le collectif pour le maintien de la maternité à Ganges a remis un courrier à Carole Delga • François Desmeures

"Vous êtes l'illustration même que quand on veut, on peut, a félicité Didier Jaffre, directeur de l'Agence régionale de santé. On n'a pas hésité une seconde, avec la rectrice, quand il s'est agi de faire atterrir l'option santé au Vigan." L'émulation locale aura sans doute fait pencher la balance : les formations désormais proposées au Pôle d'enseignement supérieur et l'accueil annuel d'internes au centre de santé y sont pour beaucoup.

Lors des discours, au pied du centre de santé • François Desmeures

"Le sentiment d'être considéré comme un citoyen vient de l'éducation et de la santé", lance Carole Delga, pour réunir deux de ses visites du jour. Et, dans les Cévennes, "on commençait à avoir le sentiment d'être loin de tout, abandonnés". La présidente de la Région Occitanie dit s'être rendu compte, au cours des années que "l'origine territoriale des étudiants en médecine étaient tous urbains, d'une classe sociale plus élevée". Alors, pour Carole Delga, participer, en tant qu'institution régionale, à l'éducation et à la santé, c'est "consolider l'édifice républicain auquel nous devons tout"

L'atelier de musique celtique de k'École de musique du Pays viganais a accompagné l'apéritif • François Desmeures

François Desmeures

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