Aux abords de Nîmes, Garons est un village qui connaît depuis quelque temps des travaux de fond visant à renouveler le visage de la commune. Les accès, la voirie… Comme dans toutes les villes. Mais, avec le nouveau quartier des Amoureux, il fallait une école tout aussi moderne.

Comme construire est une énorme prise de responsabilité, il faut essayer de bien faire les choses dès aujourd’hui pour que demain les problèmes, s’il en a, soient plus aisés à gérer.

Avec les constructions BDO, c’est le cas. Portée par Envirobat Occitanie, la démarche Bâtiments durables Occitanie (BDO) est un outil pédagogique d’accompagnement et d’évaluation sur les aspects environnementaux, économiques et sociaux, pour construire ou rénover votre bâtiment en zone urbaine, péri-urbaine ou rurale, dans un contexte adapté à toutes les spécificités de notre région (méditerranée, plaines et collines, montagnes).

Que vous soyez dans l’équipe de maîtrise d’ouvrage, de maîtrise d’œuvre ou bien en entreprise, la démarche BDO apporte un bénéfice durable à votre projet de construction ou de réhabilitation. L’objectif est de faire en sorte qu’un projet durable soit aussi simple qu’un projet classique.

Garons s’étant lancée en 2023 dans l’édification de l’école Francis-Soirat en entrée du nouveau quartier des Amoureux, il fallait que le bâtiment soit exemplaire. Un surcoût dû à des choix et à l’inflation vient ombrer le bilan, mais, très majoritairement, le résultat du chantier et ce qui s'ensuit est excellent. Déjà, le label Argent avait été remporté pour la conception, mais aujourd’hui c’est pour sa réalisation que l’école a remporté le prix Or.

Il faut dire que l’école possède une dizaine de classes pour 270 élèves (il reste encore deux classes pour l’avenir) mais la deuxième école du village compte 14 classes. La première pierre de l’école Francis-Soirat avait été posée en mai 2023 et elle fut mise en service en septembre 2024. Un chantier rapide, efficace. Dans deux ans, après une inspection sur la consommation, un nouveau label sera attribué.

Géothermie, photovoltaïque, consommation, bois venant d’Ardèche, galets locaux, matériaux géo et biosourcés pour une construction de plus de 2 800 m2.

À l’origine, les murs devaient même être montés avec la terre locale récupérée sur le chantier, mais une machine capricieuse a fait changer les plans et les galets ont pris le relais avec le surcoût, pour la mairie qui voulait être exemplaire, qui allait avec.

Mathieu Grenier de l’Atelier Combas à la maîtrise d’œuvre et Luc Breguiboul, architecte, sont heureux du résultat : « Il n’y a pas de climatisation dans cette école, mais le bâtiment est ventilé naturellement, il suffit d’ouvrir les fenêtres. » Ne rigolez pas… Qui pense à ouvrir les fenêtres et à aérer, correctement, les salles de classes ? Pas grand-monde en réalité. Là, cette action fera partie de l’apprentissage à la vie. « Il faut sensibiliser les gens et leur apprendre à ouvrir les fenêtres. Quand le seuil critique de CO2 est atteint, on ouvre et ça suffit. En plus, cela coûtera moins cher à la Ville et les énergies sont gratuites. »

L’isolation aurait pu être réalisée en paille de riz avec la société Soprema, mais l’entreprise n’était pas encore implantée lors des appels d’offres. Alors, c’est sur la paille simple que s’est rabattue la maîtrise d’œuvre. Toute l’isolation est fixée sur la vaste toiture et offre ainsi une bonne qualité thermique, en été comme en hiver. Idem pour la géothermie qui chauffe le plafond au lieu du sol. Les eaux sont quant à elles conduites des toitures du nouveau quartier des Amoureux jusqu’à de multiples petits bassins de rétention, des îles d’eau.

Coût total du chantier ? 7,5 millions HT et une aide de l’État, de Nîmes métropole, du Département, de Feder et de l’Ademe sans oublier bonne partie investie par la Ville.