ALÈS EN FERIA Isaac Fonseca, premier triomphateur
Corrida de Curé de Valverde, Pagès-Mailhan et Tardieu frères pour El Rafi (oreille et silence), Carlos Olsina (oreille et applaudissements) et Isaac Fonseca (deux oreilles et silence).
La corrida de la culture, en hommage à Maurice André, était la nouveauté de ce cycle alésien. Pour rappel, Maurice André entretenait une relation étroite et très forte avec le Venezuela. Lorsqu’il se rendait sur place, plus particulièrement à Caracas, il en profitait pour transmettre son savoir aux jeunes élèves musiciens vénézueliens.
Aujourd’hui, les plus grands trompettistes sont Vénézuéliens et ont été les élèves de Maurice André.
Aux arènes du Tempéras les trompettes de la renommée devaient s’éclaircir pour El Rafi, Carlos Olsina et Isaac Fonseca qui affrontaient les toros du Curé de Valverde, Pagès-Mailhan et des frères Tardieu.
Pour son deuxième paseo en terre alésienne, le Nîmois de 25 ans, El Rafi, était aussi le chef lidia inattendu de cette course. Il touche un premier toro de chez Tardieu. Propre et appliqué face à lui, El Rafi fait ce qu’on attend de lui face à un bicho qui a du moteur et qui offre la possibilité d’un toreo vertical pour le Nîmois. Oreille pour El Rafi qui lancde parfaitement la course.
Sur son second du Curé de Valverde le Rafi ne parviendra pas à trouver la clé. Fixe et au comportement malin, le cornu dérange le piéton. Les pointes, le volume, les terrains qu’il choisit sont les pires pour El Rafi qui n’ose presque pas y pénétrer. Silence.
Carlos Olsina est quant à lui un Biterrois que l’aficion locale apprécie. Une gestuelle sûre et très torera mais trop peu de cartels depuis son alternative à Istres en 2022. Sa présentation alésienne s’est faite avec un exemplaire, le second, des frères Tardieu. Plus compliqué, moins mobile que le premier du Rafi, cet exemplaire va toutefois étonner les tendidos. D’une noblesse rare le toro manque hélas de transmission… Cela permet à Olsina de se mettre en jambe et de pratique une belle tauromachie, emplie de suavité et de douceur. C’est un toreo que le public d’Alès voit assez peu mais qui semble coller à la demande cévenole ! Oreille pour le Biterrois.
Deuxième essai avec un cornu estampillé Pagès-Mailhan. Si vous avez aimé le premier, celui-là fut quelque chose ! On parlait des cornes, lui, il n’a pas des cornes, il a deux sabres. Cet exemplaire est peut-être celui de la tarde ! Certes, il demandait les papiers… Oui, il fallait aller le titiller mais une fois quelques légers problèmes fort bien réglés par Olsina, le maestro n’est pas allé plus loin. Il est certain que le toro envoyait la tête, s’arrêtait en pleine charge ou laissait peu de place à l’erreur mais quel toro ! On aurait aimé voir les pleines ressources du torero pour valoriser ce toro qui passait et repassait comme un avion ! Avec un peu plus de courses dans les pattes, avec une technique que l’on acquiert qu’en partant à la guerre, Carlos Olsina aurait sans aucun doute triompher ! Les aciers lui coûteront aussi la sortie a hombros. Applaudissements.
C’est le panache du Mexicain Isaac Fonseca qui était attendu au tournant de cette première course de toros. À 26 ans, celui qui a pris l’alternative en France écume les arènes et trouve son sitio. Après avoir remporté la coupe Chenel lors de la dernière temporada, il a tapé dans l’œil des organisateurs alésiens. Isaac Fonseca touche un excellent toro de Pagès-Mailhan qui fera la vuelta à titre posthume et qui permettra au jeune diestro de sortir en triomphe après lui avoir coupé deux appendices. Sorti avec beaucoup d’entrain et de pétard, avec encore plus de bois sur le frontal et un comportement pas toujours honnête et franc, le toro transmet quelque chose et les gradins prennent leur respiration. La tension est continue et le Mexicain s’accommode de plus en plus facilement à son opposant. Isaac Fonseca a brindé son duel à Annie Saurel, photographe qui a décoré les arènes avec ses créations pour cette corrida de la culture. Revenons à Fonseca qui connecte avec le public, Stéphane Damour, trompettiste, enclenche une bande son et joue en direct le concerto d’Aranjuez en solo sur la faena du maestro. La faena ne patira pas de cet excès de culture mais certains ont pu sentir leur bulle personnelle percée par les sons cuivrés.
Dernier duel de la tarde, Isaac Fonseca est opposé à un Curé de Valverde. Pas le plus coopératif, pas le plus mobile et pas celui qui mettait les poils… Non, celui-là ne marquera pas les esprits alésiens et le Mexicain fera le job en essayant sans arriver à offrir une faena variée à l’aficion qui remplissait aux 3/4 les gradins. Silence.
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