Publié il y a 2 h - Mise à jour le 26.09.2025 - Julia Razil - 2 min  - vu 52 fois

ARLES Les agriculteurs du Pays d'Arles mobilisés contre le Mercosur et l'opacité des étiquettes

Les agriculteurs ont investi ce vendredi matin le rayon fruits et légumes de l'hypermarché Leclerc d'Arles. 

- J.Rz.

Répondant à l'appel national de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, une vingtaine d'agriculteurs du Pays d'Arles ont investi, ce vendredi matin, le rayon fruits et légumes de l'hypermarché Leclerc d'Arles. Objectif: alerter les consommateurs sur les accords de libre-échange entre l'UE et les pays latino-américains du Mercosur, mais également sur l'opacité des étiquettes quant à la provenance des produits. 

Dénoncer encore, sensibiliser toujours. Parce que "si les consommateurs savaient, ils agiraient différemment". Et pour toucher au plus près les consommateurs, quoi de mieux que d'aller à leur rencontre au rayon fruits et légumes d'une grande enseigne ? En l'occurence celle du Leclerc d'Arles.

"Laissons le consommateur français choisir !" 

Ce vendredi matin, ils étaient ainsi une vingtaine d'agriculteurs à mener une opération de sensibilisation et de contrôle de l'étiquetage dans la grande surface située au nord de la ville. Équipés de simples stickers -- "Origine Maroc" ou "Vous trouvez ça normal ? D'importer ce produit en pleine saison française ? -- ils ont voulu mettre en lumière un problème qui selon eux est plutôt fréquent, à savoir "un étiquetage pas assez précis, parfois trompeur, sur la provenance des produits".

En pleine saison de la tomate cerise, les agriculteurs ont dénoncé l'impossibilité pour les clients d'acheter des barquettes françaises. Les étals du magasin n'en proposent pas.  • J.Rz.

"Nous voulons que le consommateur sache s'il achète français ou pas", a lancé Jean-Pierre Perez, maraîcher. Mais pour acheter français, encore faut-il que les étals en présentent. "Nous proposons une barquette de tomates cerise françaises, que nous commercialisons sous le nom "La Souverraine", à 1,29€. La barquette en provenance du Maroc est à 0,99€. Nos tomates ne sont même pas référencées ici. Le consommateur, s'il en a envie et s'il a les moyens, n'a pas libre choix d'acheter français. Laissons le consommateur français choisir ce qu'il veut faire et acheter ! Là, ce n'est pas possible." Avec pédagogie, et dans une ambiance sereine, les agriculteurs ont échangé avec les clients de l'enseigne, bien souvent rangés à leur avis. 

La souverraineté alimentaire en question

Au-delà de la problématique des étiquettes, c'est l'avenir de toute l'agriculture française qui inquiète. "On sait évidemment qu'il y a un arbitrage financier du côté du consommateur, mais il n'a parfois pas accès aux bonnes informations", estime Romain Blanchard, le président de la FDSEA 13 (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles). Et pour ce dernier, les accords commerciaux comme ceux du Mercosur ne vont qu'accentuer le problème. "Les deux millions de signataires contre la loi Duplomb, c'est bien. Mais  pourquoi est ce qu’on n’a pas 20 ou 30 millions de personnes contre le Mercosur ? Ces accords commerciaux vont faire rentrer massivement dans nos assiettes, surtout dans la restauration collective, du bœuf traité aux hormones, des pommes traitées avec des produits qu’on interdit en France depuis 30 ans, du maïs transgénique !"

Cette journée de mobilisation a été lancée par la FNSEA et les JA. • J.Rz.

Et le président de la FDSEA 13 d'alerter aussi sur le danger qui pèse sur la souverraineté alimentaire. "En 25 ans après on a perdu 25% des surfaces d’arbres en France. Du côté de l'élevage, c'est un million de têtes en moins sur les 8 dernières années." Ce qui se dessine ? Une agriculture à deux vitesses, selon Romain Blanchard. D'un côté, une agriculture française "extrêmement restreinte avec des normes très dures, financièrement accessible qu'aux plus riches". Et de l'autre "des aliments produits à vil coût pour le reste de la population". "Est-ce que c’est ça qu’on veut ? Je ne crois pas que ce soit le modèle social qu’on essaie de construire depuis des décennies."

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Julia Razil

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