Un professeur vous manque et tout est dépeuplé. C’est la situation inconfortable dans laquelle se trouve la fille de Fanny Gloumeaud. Cette élève de 4e, au collège Gérard-Philippe de Bagnols/Cèze, n’a pas reçu d’enseignement, de la part d’un professeur de français, depuis le 2 septembre. Le flou règne : « Ma fille est revenue mardi 2 septembre et m’a dit qu’il n’y avait pas de professeur de français. La proviseure adjointe, responsable des 4e, m’a aussi expliqué que le poste était vacant. Un professeur de maths a fait le remplacement. Nous n’avons aucune vision », s’impatiente la mère de famille, partagée entre « inquiétude pour sa fille et colère » : « Ils auraient pu anticiper pour lancer un recrutement », blâme-t-elle. De son côté, sa fille « commence à réaliser ». Cette absence trouble son emploi du temps, avec une heure libre en matinée.
Une équipe de direction dévouée mais impuissante
La Bagnolaise poursuit ses efforts pour résoudre ce problème de recrutement. « Je sais que l'équipe de direction du collège se démène tous les jours pour trouver une solution. Mais elle se heurte à un mur », regrette-t-elle, tout en nous informant avoir écrit au rectorat le mardi 17 septembre au soir. Pour faire bouger les lignes, celle-ci s’est empressée de s’adresser à la proviseure Madame Carrara. Dans le dernier mail transmis, elle lui répond : « Madame, je comprends votre inquiétude. J’écris régulièrement au service du rectorat en charge du recrutement. Je leur transmets ce jour votre mail. Soyez assurée que je vous tiendrai informée de l’avancée de ce dossier. »
« Qu’il agisse et qu’il communique pour les parents concernés »
Dans l’impasse et sans perspective, la mère de l’adolescente a songé à un plan B : inscrire sa fille au CNED, pour qu’elle puisse être à jour de ses leçons. Toutefois, cela représente un investissement conséquent : « Cela nous coûterait 400 euros, à part si un papier est signé par le collège, dans lequel cas, il y aurait une prise en charge. Si elle manque plusieurs mois, ça sera irrattrapable. » Alors que la troisième semaine de cours a débuté, l’heure est à l’action : « Qu’il agisse et qu’il communique pour les parents concernés », interpelle Fanny Gloumeaud, en s’adressant directement au rectorat.
Le rectorat « à pied d’œuvre pour procéder au remplacement de ce professeur de lettres »
Contacté jeudi 18 septembre, le rectorat de Montpellier a tenu à réagir, en annonçant mettre les moyens, pour qu'un professeur soit recruté dans les meilleurs délais : « Les services du rectorat comprennent les inquiétudes des familles et des élèves dont les cours de français ne sont pas assurés depuis la rentrée. Les services du rectorat sont à pied d’œuvre pour procéder au remplacement de ce professeur de lettres. Le processus de recrutement est d’ailleurs en cours afin de nommer un enseignant dans les plus brefs délais. La priorité du rectorat est donnée à la continuité pédagogique afin de garantir à tous les élèves un enseignement de qualité. »
Trois des six classes de 4e sont concernées par l’absence d’un professeur de français, soit 50 %.