C’est une tradition : à Motor Passion, le spectacle commence dès le parking, où les passionnés garent leurs voitures de collection. On y croise la Gran Torino de « Starsky et Hutch », la 406 de « Taxi », entre autres.

Un amuse-bouche : à l’intérieur du hall A, le coeur de la manifestation, les voitures d’exception se bousculent. On y retrouve dès l’entrée un plateau de voitures de course très anciennes, « du siècle dernier », glisse Camille Bourges, qui co-organise la manifestation avec son fils Florent et Avignon Tourisme. Plus que centenaires pour certaines, comme cette De Dietrich Type 5 à moteur Bugatti de 1903. « Ce sont de très anciennes voitures, généralement exposées dans des musées, mais qui roulent encore et sont régulièrement utilisées par leurs propriétaires », rajoute Camille Bourges.

Les organisateurs aiment à célébrer des anniversaires. Après Talbot l’année dernière, cette année c’est le constructeur anglais MG qui est mis à l’honneur, pour son centenaire. Ainsi, des exemplaires rares, prêtés par la Fondation Hervé, en Suisse, trônent au coeur du hall A. Motor Passion célèbre aussi le 80e anniversaire de la Libération, avec des voitures et engins militaires d’époque.

Tout à côté, un autre plateau d’exception est présenté, avec les Lancia de l’âge d’or du constructeur italien, lorsque les Stratos, 037 et Delta régnaient sur le rallye mondial il y a une quarantaine d’années. « Ce sont des voitures officielles, tout à fait exceptionnelles, extrêmement rares », déroule Camille Bourges. On y retrouve, entre autres, une Delta S4 officielle dont il ne reste qu’une poignée d’exemplaires dans le monde.

Pas une Lancia, mais pas loin, avec la première nationale du modèle 038 du petit constructeur italien Kimera en présence de l’ancien pilote de rallye Bruno Saby, venu en tant que parrain de l’association Espoir Isère contre le cancer. « C’est un hommage à la 037 de Lancia, ils ont créé une 037 avec une transmission intégrale », présente Florent Bourges. À l’époque, Lancia avait abandonné le projet, finalement réalisé quarante ans plus tard par Kimera, avec l’aide du pilote italien Miki Biasion, double champion du monde des rallyes sur Lancia en 1988 et 1989. Ce modèle unique est équipé d’un 2.1 litres turbo de 600 chevaux, excusez du peu, et avant Avignon, il n’avait été présenté qu’au Salon de Genève.

Plus loin, on croise une véritable formule 1, une Ligier JS31 de 1988 qui a été pilotée à l’époque par René Arnoux, une Bugatti Type 14 de 1913, des Citroën SM, dont une transformée en voiture électrique, ou encore la Simca Ariane IV qui, en 1957, a parcouru 200 000 kilomètres à une vitesse moyenne de 104,77 km/h en 80 jours sur le circuit de Miramas (Bouches-du-Rhône), battant au passage 57 records du monde dans sa catégorie.

Dans les autres halls, des utilitaires de collection, des tracteurs anciens ou encore des motos sont exposés, et à l’extérieur on retrouve même des bateaux. C’est l’originalité de Motor Passion, qui ne se focalise pas que sur les voitures, mais sur tout ce qui a un moteur. Et sur la passion : « Ici, on ne rencontre que des passionnés », souligne la maire d’Avignon Cécile Helle, « fière d’avoir un tel événement sur Avignon », Motor Passion faisant partie du top 3 national dans son domaine.

Une maire qui assume « de prôner beaucoup le développement des mobilités douces », mais qui dit aussi « faire à la voiture sa juste place », et voit dans l’événement, qui attire largement hors des frontières régionales et nationales, un moyen de « faire d’Avignon une ville touristique toute l’année. »

Motor Passion, c’est jusqu’à ce dimanche soir (9h-18h) au Parc expo d’Avignon. Entrée 13 euros adulte, 11 euros réduit, gratuit pour les moins de 12 ans. Plus d’informations ici.