UZÈS Bonne santé financière de la ville et « âge du capitaine » au menu du débat d’orientations budgétaires
Le traditionnel débat d’orientations budgétaires, préalable au vote du budget, se tenait ce mardi soir lors du conseil municipal d’Uzès. Beaucoup de chiffres au menu, dont l’âge du maire.
Le « DOB » est l’occasion pour la majorité de dire ce qu’elle va faire de cette année, et pour l’opposition ce qu’elle ferait si elle était aux manettes. Côté budget, l’adjoint aux Finances Thierry De Seguins-Cohorn présentera un document de 15 millions d’euros environ, et des grandes orientations, comme « la poursuite de la politique de non augmentation des taux d’impôts », « la contribution de l’ensemble des services à la maîtrise des charges », les travaux visant à économiser l’énergie, que ce soit sur l’isolation, l’éclairage public ou encore le chauffage, et « le maintien d’un montant d’investissement élevé. »
Côté fonctionnement, on retiendra des frais de personnel de 5,2 millions d’euros, soit un montant bien en deçà de la moyenne des villes de la strate en proportion des dépenses. « Sur la base des comptes 2023, ce montant représente 43 % des dépenses réelles de fonctionnement, alors que la moyenne de la strate est de 50 % », souligne l’adjoint au maire.
Côté investissements, l’enveloppe pour les opérations nouvelles en 2024 sera de 7,5 millions d’euros, une somme à laquelle s’ajouteront 4,8 millions d’euros de restes à réaliser de 2023. Une somme rondelette pour une ville d’environ 9 000 habitants, fruit « d’une gestion financière qui se veut la plus rigoureuse possible », affirme Thierry De Seguins-Cohorn, qui souligne les « excellents résultats financiers de la ville » et une capacité de désendettement « de 3,04 années, là où le seuil critique est de 11 à 12 ans. » Il faut dire qu’une bonne partie des investissements sera financée par l’autofinancement, pour environ 5,8 millions d’euros. Un emprunt d’1 million d’euros est aussi envisagé.
Le maire Jean-Luc Chapon prendra ensuite la main pour lister les grands projets de 2024. On y retrouve l’ancien évêché, avec 1,8 million d’euros pour les menuiseries, la façade ou encore la pose d’un ascenseur, 300 000 euros pour l’école du Pas du Loup, autant pour la mairie et son accueil, 180 000 euros pour la piscine, 1,25 million pour la voirie, 600 000 euros pour le parking Pompidou, l’installation de jeux pour enfants du côté de Saint-Firmin ou à Mayac. Sans compter que les travaux au groupe scolaire Jean-Macé vont aussi se poursuivre, comme le pavage de la place du Duché ou encore l’extension de la vidéo-protection.
Uzès, « une ville riche » ?
Place au débat, avec l’opposant Christophe Cavard qui commencera en rappelant le contexte difficile du moment, entre inflation, hausse des coûts de l’énergie et donc baisse du pouvoir d’achat des ménages. « Ce contexte existe aussi à Uzès », affirme-t-il, avant d’estimer que « nous sommes une commune riche, comment on repartage cette richesse ? » Notamment vers les deux quartiers politique de la ville, les Amandiers et les Mûriers. Puis l’opposant bifurquera sur « l’après Jean-Luc Chapon », un « sujet tabou » mais dont, affirme-t-il, « tout le monde discute dans la rue ».
Le maire, du haut de ses 82 printemps, lui demandera de « rester » dans le débat d’orientations budgétaires, puis répondra sèchement à Christophe Cavard qu’Uzès n’était « pas une ville riche, mais une ville bien gérée ». Et de grincer : « Si vous preniez le pouvoir, dans six mois on dirait qu’Uzès est une ville pauvre. » Le maire reprendra aussi son opposant, qui avait parlé de quatre quartiers politiques de la ville : « Il y en a deux, il faut vous occuper de la ville avant de vouloir en parler pendant des heures. »
Le premier adjoint Fabrice Verdier prendra ensuite la parole avec un vibrant plaidoyer pour Jean-Luc Chapon, « sa réussite, il a su créer les conditions pour rendre Uzès attractive, une commune où il fait bon vivre », puis défendre les actions de solidarité, dans les quartiers politique de la ville, mais pas que, avec « le soutien aux associations, l’accès à la culture », entre autres, puis de lancer qu’il ne fallait pas se préoccuper de « l’âge du capitaine », sous les applaudissements de la majorité.
C’est dans ce contexte que l’opposant Simon Subtil prendra la parole, pour estimer que les orientations budgétaires manquaient « d’investissements qui préparent l’avenir, avec le changement climatique dont on n’est qu’au début », malgré « quelques frémissements dans les investissements, comme la piste cyclable entre Uzès et Saint-Quentin ou l’isolation du groupe scolaire Jean-Macé. » Il n’aura même pas droit à une réponse du maire, qui lèvera la séance après avoir simplement remercié l’assemblée.
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