C’est un patrimoine qui garde une part de mystère. Quel était l’aspect original du moulin de Cabrières ? « Personne n’a la capacité de nous dire quelle est son ancienneté et personne de vivant ne l’a vu avec son toit et ses ailes », constate Gilles Gadille, le maire de la commune. C’est sans toit ni sans ailes que le vénérable bâtiment accompagne la vie de plusieurs générations de Cabrièrois. Mais l'état délabré du moulin devenait un danger et sans intervention, il aurait probablement été détruit dans une dizaine d’années.  Alors, la municipalité s’est lancée dans un projet de rénovation aux portes du village. Mais ce fut un combat de longue haleine.

« Toute la colline appartient à la commune, mais il y avait une parcelle de 3 000 mètres carrés où est situé le moulin, qui appartenait à un particulier. Ça a été assez difficile de la récupérer. Cela faisait dix ans que l’on travaillait sur ce dossier et nous en avons fait l’acquisition il y a cinq ou six ans ». Une fois cet obstacle passé, est venu le temps de la restauration. « L’idée, c'est une rénovation pour en faire un lieu sympathique et agréable avec des bancs et des arbres pour lesquels les écoliers ont participé à la plantation », souligne le maire. Toutefois, les ailes du moulin ont une fonction purement esthétique puisqu’elles ne tournent pas.

« C’était plus de 150 000 € pour avoir un mécanisme à l’intérieur et il faut rajouter la maintenance », justifie Gilles Gadille qui rappelle que le lieu est équipé de l’eau et de l’électricité. Le projet, d’un coût de 300 000 € avec des subventions de Nîmes métropole et du Département et qui sera inauguré le 10 mai, prévoit des arbres, des bancs, un belvédère et une table d’orientation. En contrebas, ont été installés un pumptrack et un city stade. Il faut dire que la ville de Cabrières a des ambitions culturelles pour son moulin. « C’est l’endroit où, durant la fête votive, on fait le déjeuner au pré. C’est un lieu qui se prête bien à des manifestations en été comme du théâtre, un cinéma en plein air et de la musique », explique Gilles Gadilles.

Sur le chantier, interviennent les salariés du chantier social porté par le syndicat mixte des gorges du Gardon, dont la responsable est Magali Bauza : « Sur le moulin, nous réalisons des reprises de maçonnerie traditionnelle. Ce sont essentiellement des travaux extérieurs, mais nous allons aussi réaliser le plancher du moulin. En ce moment, nous travaillons sur une calade autour du bâtiment avec des pierres sur champ. Les pierres viennent de Nîmes et le chantier représente trois mois et demi de travail. » Après des décennies à subir les affres du temps et des hommes, le moulin de Cabrières se refait une beauté pour redevenir un lieu incontournable de la commune.