Publié il y a 1 an - Mise à jour le 20.01.2023 - Anthony Maurin avec les Archives départementales du Gard - 2 min  - vu 542 fois

GARD L’Homme face à l’impétuosité de l’eau

Saint-Laurent-le-Minier après les inondations. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Le Gard, par sa situation géographique, est soumis aux caprices du climat. Par chez nous, l’eau et sa force quand elle se déchaîne sur nos terres peut souvent être problématique.

En effet, les épisodes cévenols ou méditerranéens sont fréquents en période automnale. Ils se caractérisent par l'accumulation de masses nuageuses en provenance du golfe du Lion, souvent dans un régime de vents de sud à sud-est très humides.

Un épisode cévenol se déroule normalement sur plusieurs jours et donne en moyenne des quantités d'eau comprises entre 200 et 400 mm pouvant atteindre 600 voire 700 mm au cours d'épisodes plus intenses.

Saint-Laurent-le-Minier après les inondations. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Ce phénomène météorologique affecte principalement les Cévennes et le piémont cévenol mais a la fâcheuse habitude de déborder en plaine provoquant régulièrement des inondations importantes.

S'il est impossible de recenser toutes les inondations qu'a connues le département du Gard, certaines crues ont laissé des traces importantes. L'épisode cévenol du 30 septembre et du 4 octobre 1958 a causé la mort de 36 personnes. Il est encore à ce jour le plus meurtrier qu'ait connu le Gard au XXe siècle.

Les inondations à Sommières. (Photo Archives Coralie Mollaret / Objectif Gard).

La peur aux trousses… une habitude

Le 30 septembre 1958, des crues d'ampleur exceptionnelle touchent l'ensemble des cours d'eau cévenols. Ces eaux se propagent rapidement vers les plaines du Gard, ravageant de nombreuses communes.

Photo d'illustration Saint-Laurent-le-Minier après les inondations du 18 septembre 2014. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard).

La crue est supérieure d'un mètre à celle de 1907. À Alès, le Gardon passe de 50 cm à 5,5 mètres en un temps record et égale la crue de 1743.

Au Vigan, les surfaces agricoles sont dévastées et les usines totalement détruites. Le débit de l'eau est si fort que le pont de Ners cède et la vague qui s'en libère tue dix-huit automobilistes entre Boucoiran et La Calmette.

Les inondations ont fait des dégâts dans le Gard (photo Norman Jardin)

À Saint-Martin-de-Valgalgues et à Anduze, on compte quatre morts. Trois personnes sont emportées par la Cèze à Montclus et trois autres à Saint-Ambroix. Au total, ce sont près de 7 000 maisons sinistrées pour un total de cinq milliards de francs de dégâts matériels !

Nîmes a également été frappée par un épisode cévenol meurtrier le 3 octobre 1988. Neuf personnes trouvèrent la mort, deux pilotes d'hélicoptère sont tués, 45 000 personnes sont sinistrées et on décompte 610 millions de francs de dégâts.

Les rues de la ville sont balayées par les flots qui emportent tout sur leur passage lors d'une succession d'orages échelonnés sur une dizaine d'heures.

Saint-Laurent-le-Minier après les inondations. (photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Plus récemment, les inondations de 2002 ont encore causé la perte de 22 personnes et affecté 299 communes sur les 356 que compte alors le département du Gard pour un total de 830 millions d'euros de dégâts.

Ces épisodes dramatiques obligent les autorités à entreprendre des travaux comme l'établissement de digues ou de bassins de rétention aux abords des villes mais également des barrages sur des points stratégiques pour contenir l'eau.

Voici le lien de l'exposition en cours aux Archives départementales, Au fil de l'eau.

Un repère de crue à Nîmes Repère crue inondations Octobre 1988 (Photo Archives Anthony Maurin).

Anthony Maurin avec les Archives départementales du Gard

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