Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 27.08.2024 - Anthony Maurin avec Bettina Rautenberg-Celié de la direction des affaires culturelles de la Ville de Nîmes - 3 min  - vu 296 fois

NÎMES Saveurs et savoir-faire

Les travaux des arènes de Nîmes (Photo Archives Anthony).

Les armoirie de Nîmes (Photo Archives Anthony).

C’est Alphonse Daudet qui en parle le mieux. « Certaines rues de Nîmes, noires, fraîches, étroites, sentant les épices, la droguerie, la maison de l’oncle Davide me reviennent dans une lointaine concordance, si vague, de couleurs de ciel… »

Alphonse Daudet

Quand on pense spécialité culinaire de Nîmes, on pense forcément à la brandade car c’est Alphonse Daudet lui-même qui aura tout fait pour la mettre en avant.

Cette spécialité nîmoise à base de filets de morue salée et séchée, d’ail et de l’huile d’olive remonte peut-être au XVIe ou XVIIe siècle. C’est Charles Durand, ancien cuisinier des évêques de Nîmes et Montpellier, qui la fait connaître au XIXe siècle dans son restaurant nîmois où il teste toutes les recettes qu’il publie ensuite dans son livre de cuisine « Le grand Durand ».

Diverses variétés de brandade chez La Nîmoise (Photo Anthony Maurin).

Sa préparation demande un certain tour de main. Comme l’explique le poète nîmois Jean Reboul, après avoir dessalé la morue, la brandade « se monte à chaud en travaillant vigoureusement avec une cuillère à bois où on incorpore doucement de l’huile d’olive ».

Les croquants Villaret (Photo Archives Anthony Maurin).

Les halles de Nîmes existent depuis 1885. Le bâtiment actuel, rhabillé en 1988 par Jean-Michel Wilmotte, abrite un des plus beaux marchés de la région. Tous les matins plus d’une centaine d’étals offrent des produits frais du terroir : fruits, légumes, poissons, crustacés, fromages des Cévennes, herbes aromatiques, olives et douceurs.

Les Halles sont aussi un vrai lieu de rencontre. Le croquant Villaret est un biscuit très sec à base d’amandes brisées à laisser fondre doucement pour apprécier sa saveur. Depuis 1775 le croquant est cuit dans le même four de la boulangerie Villaret, rue de la Madeleine. La famille se transmet le secret de sa fabrication de génération en génération.

Musée du Vieux Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin)
Musée du Vieux Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin)

Les preuves de l’origine nîmoise du "jean" ont peut-être disparu dans le grand incendie de 1906 à San Francisco qui a détruit les archives de Levi-Strauss. L’industrie textile nîmoise est connue pour la fabrication d’étoffes bon marché comme la serge de Nîmes, toile très résistante. L’exportation de ces produits vers l’Amérique du Nord est organisée à partir de Gênes.

On sait que la toile utilisée par Levi-Strauss pour la fabrication de pantalons robustes et bon-marché pour les chercheurs d’or en Amérique venait de Gênes dont le nom aurait donné « jean » en anglais. Selon des auteurs américains, la contraction de l’appellation « serge de Nîmes » serait à l’origine du nom denim.

Les travaux des arènes de Nîmes (Photo Archives Anthony).
Les armoirie de Nîmes (Photo Archives Anthony).

En 1535, François Ier autorise la ville à modifier ses armoiries en reprenant le motif d’une monnaie antique, l’As de Nîmes. La monnaie qui montre un crocodile enchaîné à une palme rappelle la victoire d’Auguste et de son général Agrippa sur l’armée égyptienne dans la bataille d’Actium en 31 av. J.C. Aucune preuve historique ne permet d’expliquer ce motif par une installation à Nîmes des vétérans de l’armée romaine ayant participé à la bataille.

En 1985 le designer Philippe Starck a donné une nouvelle version que l’on retrouve sous forme de clou sur le dallage de la zone piétonne.

Les arènes de Nîmes sont pleines pour la corrida de ce samedi soir feria 2024
Les arènes de Nîmes sont pleines pour la corrida de ce samedi soir • DR Objectif Gard

La première Feria de plusieurs jours a eu lieu à Pentecôte 1952 lors du 37e congrès national de la Fédération des Sociétés Taurines de France. Dans les années 1980 son succès dépasse largement la région. A côté des nombreuses animations de rues, l’art occupe une place de choix. Depuis 1984, chaque année l’affiche de la Feria est réalisée par un artiste contemporain.

Inauguré en 2002 pour le 50e anniversaire de la Feria de Pentecôte, le musée des Cultures taurines organise des expositions explorant les traditions taurines du monde entier à travers des approches historiques, artistiques et ethnographiques. La Feria a lieu à Pentecôte et pour les vendanges en septembre.

La statue de Rabaut Saint-Étienne, fils de Paul Rabaut, en Ville Active(Photo Anthony maurin)

Président de l’assemblée constituante en 1790, le pasteur Rabaud St. Etienne (1743-1793) fait inscrire la liberté de conscience et de culte dans la déclaration des droits de l’homme. La rue Guizot doit son nom au premier ministre de la monarchie de Juillet.

François Guizot (1787-1874) est notamment l’initiateur de la loi de 1833 sur l’enseignement qui crée une école par commune et une école normale d’instituteurs par département. L’écrivain et critique Jean Paulhan (1884-1968) a été élu à l’Académie française en 1963. Directeur de la Nouvelle Revue Française et de la collection de La Pléiade, il a joué un rôle prépondérant dans l’orientation de la littérature du XXe siècle.

Les méandres du Gardon qui borde Nîmes et dévoile une garrigue simple et sauvage (Photo Archives Anthony Maurin).

La garrigue, paysage de chênes verts, arbousiers et genévriers où flotte un parfum de thym et de romarin, s’étend au nord de Nîmes. Son appropriation par l’homme remonte au moyen âge. Après la Révolution elle est morcelée en petites parcelles, ou enclos, acquises par achat ou simple occupation. Débute alors le grand épierrement pour travailler le sol.

Empilés sans liant selon une technique qui a traversé les siècles, les pierres grises et plates sont utilisées pour construire clapas et capitelles. Les clapas délimitent l’enclos. Les capitelles, véritables chefs d’oeuvre d’architecture, servaient d’abri aux bergers ou de stockage provisoire pour les récoltes.

Anthony Maurin avec Bettina Rautenberg-Celié de la direction des affaires culturelles de la Ville de Nîmes

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