Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 22.07.2023 - Sacha Virga - 4 min  - vu 402 fois

FAIT DU SOIR La Maison de la Figue à Vézénobres dévoile tous ses secrets

Maison de la Figue

Le verger de la Maison de la Figue

- Sacha Virga

Située dans le très charmant village médiéval de Vézénobres, la Maison de la Figue a vu le jour en 2019. Inaugurée par Max Roustan alors président d'Alès Agglomération et le sous-préfet d'Alès Jean Rampon, elle fait partie des incontournables du coin à venir visiter.

La figue est considérée comme le plus ancien fruit domestiqué, traversant les époques en figurant dans de nombreuses histoires de notre monde. Le roi Soleil Louis XIV en rafolait et son jardinier planta plus de 700 figuiers de différentes espèces. La reine Cléopâtre adorait également la figue. La légende raconte que son décès serait peut-être lié à la présence d'un aspic dans un panier de figues. Dans le récit du livre de la Génèse, la pomme est désignée comme le fruit défendu chez les Chrétiens, mais il s'agit de la figue pour les Juifs. On a même retrouvé des figues lors de la fameuse éruption du Vésuve, détruisant la ville de Pompéi en Italie.

La Maison de la Figue de Vézénobres abrite cent variétés différentes, sur les 700 référencées dans le monde, ce qui en fait un lieu majeur pour le fruit. En 2000, la commune est choisie par le Conservatoire botanique national méditerranéen situé sur l'île de Porquerolles pour accueillir une partie de sa collection de figuiers. Le verger du site s'étend sur deux hectares et comporte des arbres principalement en provenance d'Espagne ou de Syrie.

Chaque mardi de juillet, est proposé de 9h30 à 11h une visite gourmande du verger encadrée par un guide spécialiste du sujet. On a enfilé les chaussures de marche, grimpé sur les hauteurs du village, en direction de l'office de tourisme située au même endroit que la Maison de la Figue. Sur place nous attendait Cassidy, qui sera notre guide pour la matinée. 

Maison de la Figue
Début de la visite du verger • Sacha Virga

Au coeur du verger

Un petit groupe de touristes venus des quatre coins de la France la suit. Premier arrêt pour expliquer les règles : même si c'est tentant, ne pas ramasser de figues ni toucher les branches. Mais de toute façon elles ne sont pas encore mûres, il va falloir patienter quelques petites semaines pour pouvoir les consommer, courant août. On s'enfonce désormais en direction du verger conservatoire. Des arbres à perte de vue et taillés de sorte à respecter le style "verger piéton", c'est-à-dire que chaque figue soit accessible sans utiliser d'escabot ou autre échelle. Un mode de fonctionnement nécessaire quand on sait qu'un arbre non-taillé peut atteindre douze mètres de hauteur !

Maison de la Figue
Chaque arbre est entretenu par des professionnels • Sacha Virga

Pendant la visite, Cassidy nous dévoile quelques secrets sur ce fruit ayant commencé à être commercialisé vers -15 000 avant J.C. Comme chez les êtres vivants, il existe des arbres mâles et femelles. Il est très difficile de les différencier à l'oeil nu, la meilleure solution est d'ouvrir le fruit. Si celui-ci a un couleur à la limite du fluorescent ou semble très sec, il y a de grandes chances qu'il soit mâle et il n'est pas conseillé de le manger. Si la figue a un aspect rougeâtre et semble juteuse, vous pouvez y aller. 

Maison de la Figue
Mâle ou femelle, attention à ne pas vous tromper ! • Sacha Virga

Avec les restrictions d'eau, le verger est arrosé pendant la nuit. Par chance, les figuiers ont la particularité de raffoler du soleil et en ont bien besoin pour qu'ils puissent produire des fruits. Certaines variétés, quant à elles, peuvent supporter des températures négatives sans problème : "Un figuier peut produire jusqu'à 80 kilogrammes par an, ce qui est énorme vu que l'on a environ mille arbres", explique Cassidy. 

Une des personnes présentes demande ce que la Maison de la Figue peut faire de toutes ces récoltes, une ou deux par an selon les variétés. "Il y a plusieurs manières de fonctionner, déjà les figues se congèlent très bien. On travaille avec un prestataire extérieur qui nous transforme les fruits, on peut aussi les vendre telles quelles", détaille Cassidy.

Après l'effort, le réconfort

Vient la fin de la visite, ayant durée environ une heure et demie. Notre guide nous invite à nous asseoir à l'ombre et nous tend un paquet de figues séchées. Le mélange de croquant et de fondant, combiné au côté sucré de la figue ravit nos papilles. "Malheureusement vous tombez mal, on n'a pas de figues à vous faire goûter puisqu'elles ne sont pas mûres", déplore Cassidy, qui propose en contrepartie, de goûter à une boisson surprise : le café de figue ! "Pour ceux qui n'aiment pas le café, aucune caféine n'est contenue à l'intérieur", rassure la guide.

Elle nous sert à tour de rôle dans de petits gobelets, un échantillon de cet étrange breuvage, qui n'est pas encore commercialisé. On sent dès la première gorgée que le goût se rapproche plutôt d'une infusion à la figue. La dernière note en bouche est un peu plus amère, mais nous vous conseillons de tenter l'expérience. 

Il est désormais temps de se quitter, après quelques dernières questions et remarques pour notre experte du jour. La visite n'est cependant pas terminée. Pour aller plus loin, l'exposition gratuite "Couleur figues" par Jean-Pierre Thein, peintre-sculpteur, et Roger André, artiste-peintre-contemporain, est accessible dans l'enceinte de la Maison de la Figue. Pour les gourmands, le marché de producteurs et de l'artisanat se tient le même jour (mardi) de 9h à 12h30 dans la cité médiévale, pendant les deux mois d'été.

Pour découvrir les autres événéments estivaux de la Maison de la Figue : cliquez ici

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