Publié il y a 1 an - Mise à jour le 14.05.2023 - La rédaction - 7 min  - vu 2471 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

C'est dimanche. Il est 12 heures. Place à la coulisse politique gardoise !

L’alliance surprise. Certains diraient qu'entre nationalistes, il n’y a pas de raison de ne pas s’entendre. D’autres y voient plutôt une alliance naturelle entre deux partis politiques qui partagent l’essentiel du constat et proposent quelques différences plus ou moins radicales sur les solutions. Une chose est certaine, le Rassemblement national et Reconquête d’Éric Zemmour ont semble-t-il quelques atomes crochus qui pourraient les convaincre de s’allier en 2026 pour décrocher la timbale nîmoise. D’abord, Yoann Gillet, ex-candidat en 2020, s’entend très bien avec l’élu d’opposition à la Ville et à l’Agglo, représentant de Zemmour, Marc Taulelle. Ce n’est pas nouveau, leur amitié existait déjà quand le pneumologue nîmois à la retraite exerçait son mandat d’adjoint aux côtés de Jean-Paul Fournier. Les échanges étaient réguliers, les confidences aussi. Les critiques assassines sur les mauvais choix du maire, devenues une habitude. Plusieurs fois, les deux ont réfléchi à une association mais la campagne présidentielle de 2022 n’était pas encore passée par là. Les prochaines semaines seront savoureuses. Les deux compères vont s’imiter, à distance. Éric Zemmour est attendu à Bellegarde le 11 juin dans une manade, sur invitation de son représentant gardois, pour une journée d’échanges avec les militants. Sur la circonscription beaucairoise, terre fertile du RN depuis plusieurs années maintenant… Yoann Gillet, deux jours avant, recevra Edwige Diaz, élue Rassemblement national de la 11e circonscription de la Gironde, par ailleurs vice-présidente du RN. Cette dernière s’était illustrée au niveau national à l’occasion d’une perquisition en décembre dernier à ses domicile, permanence et bureau dans le cadre d’une enquête du parquet européen après un signalement de l’association Anticor. Edwige Diaz est soupçonnée d’emploi fictif lorsqu’elle était assistante parlementaire. Depuis, c’est silence radio du côté de l’enquête. Ce qui n’empêche pas la députée de faire le tour de France comme bientôt à Nîmes. Une ville que le RN aimerait bien récupérer, comme Perpignan en 2020. Pour y parvenir, une union des extrêmes-droites est donc indispensable. Le député Gillet et Marc Taulelle en sont persuadés : c’est cette stratégie qui donnera une impulsion plus forte et conduira à la victoire. Encore davantage, selon eux, face à un maire sortant affaibli qui aura du mal à choisir son successeur, une Gauche qui pourrait partir divisée et une représentante de Macron démonétisée par neuf ans de règne sans partage de son champion. Les fidèles de Marine et d’Éric croient dur comme fer à ce hold-up du siècle, un scénario avouons-le sacrément improbable. D’autant qu’il y a un an à peine, alors que Yoann Gillet est devenu député contre toute attente, il doit son élection surtout aux communes autour de Nîmes mais certainement pas à la ville centre dont les électeurs avaient placé la députée sortante macroniste Françoise Dumas en tête malgré tous les vents contraires au niveau national. Et ne parlons pas du score lilliputien de l’ancien docteur, à cette même élection, qui frôlait le ridicule... Quatre ans plus tard, dans quel état sera la Ville de Nîmes ? Où en sera la "Marinemania" un an avant la Présidentielle de 2027 ? La colère aura-t-elle basculée en jours heureux ? Qu’importe, Gillet et Taulelle pensent avoir un plan pour les Nîmois.

« Si j’étais le premier magistrat. » Hier samedi, en plein conseil municipal, les supporteurs nîmois du Nîmes Olympique ont fait entendre leur colère sous les fenêtres de la mairie. Impassible, le maire, Jean-Paul Fournier, n’a même pas laissé son possible successeur communiste, Vincent Bouget, dire un mot. Il est loin le temps où, la main sur le coeur, il versait avec eux des grosses larmes de crocodiles devant la Maison carrée… C’est donc son premier adjoint courageux, Julien Plantier, qui est monté en première ligne pour s’engager à recevoir les représentants de ce collectif et demander à Rani Assaf, le président du Nîmes Olympique, un peu de souplesse, au regard de la situation. En off, des proches de Julien Plantier vont carrément plus loin : « S’il était le maire, depuis un moment le projet aurait été arrêté. Les relations sont inexistantes entre la Ville et le Nîmes Olympique. Julien Plantier considère que la situation n’est plus tenable et qu’il faut désormais agir. Par exemple, en mettant un terme au compromis de vente du stade des Costières si Rani Assaf ne prend pas du recul avec la direction du club. Son objectif à Julien Plantier est la nomination d’un président délégué, au plus vite. » Pas sûr que le principal intéressé soit d’accord. Encore moins quand le maire divise pour mieux régner. Et semble totalement désintéressé par l’avenir du Nîmes Olympique. Pour preuve : il n’a jamais mis les pieds aux Antonins…

Vous approuvez sinon vous dégagez ! Dans le courant de la semaine, Jean-Paul Fournier a réuni l’ensemble de sa majorité. Une réunion de 15 minutes à peine pour engager la responsabilité de son équipe municipale sur les délibérations de samedi. En particulier celles qui concernaient la fin des délégations de son ami de 30 ans, Richard Flandin. Et la nomination de deux nouveaux adjoints. « Vous approuvez ou vous dégagez ! », aurait balancé en plein milieu de la réunion Jean-Paul Fournier. Des propos rapportés à l’adjoint déchu qui depuis plusieurs semaines, fait face à une campagne de démolition politique alors qu’il était loin d’être le seul ami de Jean-Paul Bonicel à la Mairie, malgré ce que l’on veut faire croire.

Le retour de Tiberino. Il avait disparu des radars depuis plusieurs mois à la demande de Jean-Paul Fournier et de son cabinet, l’ancien patron des flics municipaux était de retour lundi dernier à l’occasion de la cérémonie de commémoration de la victoire du 8 mai 1945 au monument aux morts des deux guerres, square du 11-Novembre, à Nîmes. Richard Tibérino a même déposé une gerbe avec le maire aux yeux de tous. Sans le dire officiellement, tout le monde a compris que l’élu nîmois n’était désormais plus tricard. Jusqu’à quand ?

L’élu, la SAT et les marchés ! Créée en 1986, la Société d’aménagement des territoires (SAT) de Nîmes (anciennement Senim) intervient pour le compte de ses actionnaires principaux et historiques, la ville de Nîmes et Nîmes métropole. Son rôle est, depuis 30 ans, d’investir pour le développement économique du territoire dans des secteurs où les financements privés font défaut. Elle est avec les deux SPL Agate et Culture et Patrimoine au centre des attentions depuis l’affaire dite Flandin. Mais aussi parce qu’elle est un moyen pour des entités publiques de faire des investissements avec l’argent public en bénéficiant des souplesses du code des marchés publics. Ainsi, des élus, chefs d’entreprise par ailleurs, sont tout à fait en capacité aujourd’hui de participer à la commande publique en se positionnant par intérêts pour leurs activités privées. C’est le cas par exemple de Jean-Marc Campello, élu à la Ville et vice-président aux Transports à Nîmes métropole. Il est à la tête d’entreprises dans la climatisation et l’électricité. Et, renseignement pris, il a déjà remporté des marchés en propre pour la SAT ou sur des projets dont la société d’économie mixte a la concession ou la responsabilité de l’équipement public. « Je ne vois pas où est le problème. Avant d’être élu, je travaillais déjà avec la SAT », fait savoir l’élu nîmois contacté par notre rédaction. « Ni sur le plan pénal, ni sur le terrain de la morale, il n’y a de difficultés », pense savoir un membre de la direction de la société d’économie mixte nîmoise qui rajoute : « Pourquoi un chef d’entreprise qui occupe des fonctions d’élu devrait-il être pénalisé ? » On dit rien, on pose des questions...

Proust, responsable de tout ! Au début de son mandat, le président de Nîmes métropole aurait mieux fait d’écouter quelques élus locaux qui l'exhortaient à l'immobilisme : « Pour être tranquille, il faut rester caché et surtout, ne rien faire pendant six ans. » Mais l’assureur Franck Proust a bien du mal à rester en place depuis son élection. Il retourne tous les dossiers sur son passage et obtient de sérieux résultats. Et aussi les emmerdes qui vont avec. L’installation de nouvelles entreprises sur le territoire ? « On ne veut pas d’activité logistique, pas d’entreprise innovante et surtout pas près de chez soi. » Une nouvelle maison d’arrêt ? « Oui mais à l’endroit où l’on veut et qu’importe si les espaces restants ne permettront pas de développer d’autres activités économiques. » Respecter les obligations d’arrêt de financements des clubs sportifs ? « C’est à cause de vous qu’un président qui a trouvé du boulot à Paris doit quitter son poste. » Le lancement du nouveau marché des transports ? « Si le bus ne passe pas devant chez moi, c’est à cause du manque d’ambition de l’Agglo. » Sinon la sécheresse, la canicule, la mauvaise saison de Nîmes Olympique en National, etc. Franck Proust est reponsable de quoi encore ?

Un candidat sérieux pour Magna Porta ? Les premiers retours sont déjà là après l’appel à manifestation d’intérêt mis en route par la SAT sous le contrôle de Nîmes métropole et l'impulsion de Franck Proust. Selon nos informations, un candidat sérieux s’est manifesté. « Pour le moment, on ne dit rien car on veut deux préalables : de la lisibilité sur le calendrier du projet et surtout, la capacité à reprendre la main si le projet devait capoter, fait savoir une source proche du dossier. Hors de question d’être bloqué comme sur une autre zone d’activité économique de l’Agglomération. On bétonne donc au maximum. » Même si la prudence est de mise, il semble que cet investisseur pourrait pleinement répondre aux attentes du président Proust via un projet de réindustrialisation pourvoyeur d’emplois très importants. « Depuis 20 ans le pays et le Gard souffre du désengagement industriel. La force d’un territoire, c’est son industrie, capitale pour son économie et pour les familles employées à l’intérieur. » Reste plus qu'à croiser les doigts !

Guerrero et Teyssier, la carte postale. Les deux compères nîmois aux manettes de feu les Grands jeux romains ne sont pas partis en vacances, bien au contraire. Ils aiguisent leur défense face à Edeis. Après avoir assisté au spectacle dans les arènes le week-end dernier, ils n’en démordent pas. Dans un courrier à la presse locale, ils rappellent le contexte économique très difficile dans lequel se retrouve la compagnie CPPP suite à l’absence de règlement des factures du commanditaire l’année dernière. « Une véritable exécution économique (mais à qui profite le crime ?) » interrogent les deux Nîmois "réfractaires" qui nonobstant demeurent confiants pour mener le combat devant le tribunal de commerce de Nîmes le 1er juin prochain. « Dura lex, sed lex » - la loi est dure, mais c'est la loi -, annoncent-ils.

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