ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
C'est dimanche. Il est 12 heures. Savourez les dernières indiscrétions politiques de l'année 2023 !
Objectif 2026. L’année 2023 s’achève un peu comme elle a commencé. Avec quelques secousses supplémentaires après une actualité troublante, décevante, inquiétante. Quelles seront les conséquences l’an prochain ? Et d’ici 2026 ? Les états-majors des partis commencent à y réfléchir sérieusement. Indéniablement, la situation politique du pays exercera une grande influence sur les prochaines échéances municipales. Peut-être de façon aussi claire pour la première fois. Normal, elles se déroulent seulement un an avant la grande messe électorale : l’élection présidentielle. L’extrême-Droite qui connaît un vent de renouveau en France espère jouer les premiers rôles ; si ce n’est le premier. Si et seulement si la Marine le Pen-Jordan Bardella mania a toujours la même énergie dans deux ans. Il est évident que l’on est passé d’électeurs en colère, a désormais, une certaine volonté d’essayer le Rassemblement national. Ce danger pourrait entraîner un bouleversement des équilibres politiques comme en 2017 avec l’irruption d’un jeune ministre de l’Économie aux commandes de l’État. Les partis traditionnels, en pleine traversée du désert, pourraient en reprendre pour quelques années de plus. Localement, les enjeux seront donc cruciaux pour faire contrepoids. À Nîmes, les yeux sont rivés sur le député Yoann Gillet. Celui qui n’est jamais parvenu à s’imposer dans la capitale du Gard jusqu’en 2022 a désormais toute latitude pour jouer les troubles fêtes entre une Gauche qui s’annonce unie, quoi qu’en pense la Droite. Et une Droite qui jouera la carte de l’association coûte que coûte pour éviter d’y perdre la Mairie. Mais alors que Franck Proust et Julien Plantier sont candidats en cette fin d’année 2023, Jean-Paul Fournier hésite entre les deux. En coulisse, il est très évident qu’il a une préférence pour le patron de l’Agglo de Nîmes même si son premier adjoint a de nombreux atouts à faire valoir. Le premier : son tempérament ! N’importe quel Nîmois qui un jour a eu affaire à Julien Plantier peut en témoigner : le trentenaire ne lâche rien. Sûr de ses convictions, et de son destin politique, il n’offrira aucun cadeau à ses adversaires. Celui qui a dirigé la campagne de 2020 avec succès, jusqu’à la négociation de la liste du maire, ne compte pas jouer les seconds rôles. Franck Proust est prévenu. D’autant que pour gagner, Julien Plantier pense avoir la recette. Ses détracteurs diront de lui que ses certitudes pourraient un jour le faire trébucher. Lui qui n’a jamais perdu une seule élection. À la différence du locataire du Colisée… L’une des clés est probablement à aller chercher du côté du Centre. Entre Valérie Rouverand et Yvan Lachaud, rien n’est encore tranché. L’ex-président de Nîmes métropole pose une seule condition à son retour dans l’arène nîmoise : si la tête de la liste de la Droite s’appelle Franck Proust. Hors de question pour lui de laisser son ami d’hier, adversaire d’aujourd’hui, s’installer dans le fauteuil de maire. Un rêve qu’il a espéré toute sa vie… Et si c’est Julien Plantier ? Le représentant d’Horizons dans le Gard pourrait passer son tour non sans négocier quelques places pour ses fidèles sur la liste du successeur de Jean-Paul Fournier.
Aucun partage de pouvoir. Franck Proust, qui fera connaître sa décision de succéder à Jean-Paul Fournier début 2025, a déjà acté un principe : hors de question de partager le pouvoir. « Je ne veux pas revivre la guerre Fournier-Lachaud. Si j’y vais, c’est pour diriger les deux collectivités, la Ville et l’Agglo. Comme Montpellier. Comme Christophe Rivenq à Alès en 2026 », explique à ses proches le leader nîmois. Une nouvelle qui ne fera pas plaisir à son principal concurrent, Julien Plantier, qui considère que le risque d’une division est trop important. « Tout le monde sait parfaitement que le partage de pouvoir ne marche pas. Et aujourd’hui, en matière de transport, de déchets, de culture, de patrimoine, de tourisme ou encore de sport, les enjeux sont liés. » Et un proche de Proust de compléter : « il faut arrêter, pour une question d’ego, de vouloir créer un semblant d’union. » Bienvenue chez Les Républicains.
Aurélien Rousseau à Nîmes ? Certains prêtent au ministre de la Santé gardois un destin nîmois. Alors qu’il est élu à Saint-Hilaire de Brethmas, l’ancien chef de cabinet de la première ministre pourrait avoir des velléités dans la capitale du Gard d’ici 2026. Et la proposition de son entrée à l’académie de Nîmes soufflée par le secrétaire perpétuel, Alain Aventurier, n’a fait que renforcer les rumeurs. Sauf que cette idée est arrivée aux oreilles du maire de Nîmes. Qui a très clairement fait passer le message de son veto absolu à cette idée. L’élu Daniel Jean-Valade a dû aussi s’expliquer auprès de Jean-Paul Fournier et lui assurer que cette éventualité était désormais de l’histoire ancienne.
L’avenir de Magna Porta ? Alors que Franck Proust est régulièrement critiqué par ses opposants et même quelques membres de sa famille politique sur le peu d’annonces concernant l’avenir de la zone d’activité proche de la Gare de Nîmes-Pont du Gard, il semble que les prochains mois ouvrent quelques perspectives. « Des annonces sont prévues au printemps 2024. Nous aurons des bonnes nouvelles à annoncer qui pourrait faire date avant 2026 », pense savoir un membre de Nîmes métropole. Il est évident que pour être candidat à la succession de Jean-Paul Fournier, Franck Proust a plus d’un tour dans son sac.
Rani : le repas au sommet. Jeudi soir, le président du Nîmes Olympique a invité à sa table ses proches. Objectif : poser le cadre d’une vente du club d’ici la fin de la saison 2023-2024. « Il est disposé désormais à se séparer du club. Il n’envisage plus de recours contre la Ville », pense savoir un ami fidèle de Rani Assaf, présent au dîner. Reste la question de la destination des matches du Nîmes Olympique. « Aujourd’hui, ce n’est pas Rani Assaf qui a les clés de la vente, mais la Mairie. Les futurs acquéreurs veulent avoir la garantie d’une pérennisation sportive. Ainsi, soit l’équipe première jouera dans un stade des Costières rénové, soit il faut prolonger la convention entre la Ville et le stade des Antonins de 10 ans supplémentaires. » Pour le moment, Franck Proust - avec Jean-Paul Fournier - a validé le principe d’une étude indépendante sur le coût de réhabilitation des Costières. La réponse est attendue à la fin du premier semestre 2024. « Nîmes Olympique c’est comme le sparadrap du capitaine Haddock. Il va falloir assurer l’avenir avant 2026 sinon les Nîmois ne nous le pardonneront pas », confesse un élu de la Ville.
Plantier à Cannes. Le congrès des Entreprises publiques locales s’est tenu 12 au 14 décembre au Palais des festivals de Cannes autour du thème "Libérez le potentiel de vos territoires". Représentant la Ville de Nîmes, Julien Plantier, le premier adjoint et président de la SAT et de la SPL Agate, était présent avec Xavier Douais, élu en charge du Tourisme. L’occasion de partager des expériences avec les autres acteurs de tous les territoires, de participer aux ateliers sur les enjeux de la ressource en eau, et l’urgence nationale de la rénovation énergétique. Le Nîmois a aussi participé à l’élection du nouveau président de la Fédération des élus des entreprises publiques locales (FedEpl), Philippe Laurent, maire de Sceaux. Il a aussi pris le temps d’échanger avec lui et de prendre déjà date pour organiser l’un des prochains congrès au sein du futur palais des congrès nîmois.
Le cours de droit. Les salariés de Transdev sont inquiets dans la perspective du nouveau marché des transports de Nîmes métropole qui se jouera entre RATP développement et Kéolis. Hier samedi, c’est devant la mairie de Nîmes alors que le conseil municipal avait lieu qu’ils ont exprimé bruyamment leur souhait d’obtenir des garanties sur le pacte social du nouveau délégataire. Le président de Nîmes métropole ne s’est pas dérobé et a pris le temps d’aller à leur rencontre. L’occasion aussi de remettre un courrier officiel de l’avocat de la collectivité, spécialisé en marché public. « Le contrat de délégation a pour objet de confier l'exécution du service public à une entreprise, ce qui a pour conséquence de libérer l’autorité délégant de la gestion du service public […] et son rôle se borne à celui d'organisateur sur service et non de son exploitation […] Les personnels sont et demeurent des salariés du délégataire. Ils ont le statut de salarié de droit privé du délégataire et l'autorité délégante ne dispose d'aucun droit les concernant. » Ainsi « le personnel étant celui du délégataire, actuel comme du futur, sans ne jamais être ou devenir celui de l'autorité délégante, celle-ci doit se garder de toute immixtion dans la gestion des personnels […]. Toute intervention de l'autorité délégante dans la gestion des personnels ne manquerait pas d'affecter les conditions dans lesquelles s'exerce la concurrence. La circonstance que le renouvellement est en cours rend d'autant plus essentielle cette abstention. » Reste comme le souligne un élu de la Ville de Nîmes que « Franck Proust use d’arguties juridiques quand on lui demande de faire de la politique. Ce n’est pas comme cela qu’il éteindra les inquiétudes, désormais de la colère des salariés de Transdev… »
Com'Back. Alors que le marché de la communication de la Ville de Nîmes sera tranché en commission d’appels d’offre mardi prochain, on connaît déjà les perdants. Et ce sont deux agences locales qui vont repartir bredouille. La société Sedicom de Christophe André qui avait fait la campagne de Jean-Paul Fournier en 2020. Et MGT Quidam, l’agence de com' qui a le vent en poulpe depuis plusieurs années pour la qualité de ses campagnes notamment pour le Pont du Gard et le Département. « Dans le contexte économique dégradé, la Ville de Nîmes fait le choix d’une agence d’un autre département. C’est regrettable pour l’économie nîmoise », indique un déçu. D’autant que ces agences qui travaillent déjà pour Nîmes métropole connaissent parfaitement le terrain de jeu nîmois et ses enjeux. « Est-ce que l’on fait payer à ces acteurs locaux leur proximité avec Franck Proust ? » « Absolument pas »; répond un élu nîmois un peu gêné. « Les critères de choix sont techniques mais aussi tarifaire à hauteur de 40%. C’’est ce dernier qui a fait pencher la balance. » La déception légitime sera potentiellement de courte durée puisque ce marché de trois ans sera remis en cause en 2027. Et, d’ici là, un nouveau maire à Nîmes sera en place…
Tout beau. En janvier, Nîmes métropole profitera de l’arrivée de nouveaux matériels roulants pour proposer un nouvel habillage sur les bus Tango. « Depuis 2022, l’Agglo voulait retirer les habillages dessinés par le peintre nîmois et ami d’Yvan Lachaud, Michel Tombereau. L’occasion fait donc le larron », explique-t-on dans les couloirs du Colisée. Cette opération de couverture des bus devrait être réalisée pendant les fêtes.
Jean-Pierre Adams honoré. L’ancien défenseur international français Jean-Pierre Adams, passé par Nîmes mais aussi Nice et le PSG, décédé il y a deux ans dans la capitale du Gard, va prochainement être honoré par Jean-Paul Fournier. Le maire a décidé en effet la débaptisation du complexe Gaston-Lessut en complexe Jean-Pierre-Adams au printemps 2024. Pour l’occasion, l’épouse et les enfants de la légende footballistique vont être invités pour cette cérémonie qui s’annonce particulièrement émouvante.
Berta règle ses comptes. Alors qu’il en est au début de son second mandat de parlementaire, le député Modem du Gard s’interroge. À 64 ans, face au contexte politique et aux divisions au sein de l’Assemblée nationale, le gardois est las. « Je n’en peux plus. Tout cela est d’une tristesse infinie. Je ne vois pas l’issue », aurait indiqué Philippe Berta à ses proches. Démocrate social, il lui est reproché d’avoir volontairement séché le vote contre la motion de rejet du projet de loi Immigration lundi dernier. « C’est faux, j’étais malade et sur une motion, il est impossible de se faire remplacer sur un vote », explique-t-il. Demain la commission mixte paritaire doit entériner une nouvelle version du texte. « La suppression de l’AME est une gigantesque connerie. J’espère que mes collègues parlementaires auront l’intelligence de le retirer. » Sinon ? « Sinon ce sera un nouveau signe que c’est peut-être le moment pour moi d’arrêter… » Heureusement que la trêve des confiseurs arrive.
Arrivée de Volotéa à Nîmes ? Alors que les annonces de nouvelles lignes vers l’Espagne et l’Italie au départ de l’aéroport de Nîmes se font attendre en raison du manque d’avions en 2024 de l’opérateur Ryanair, selon nos informations, Edeis en charge de la gestion du site aéroportuaire nîmois, a entamé des discussions avec plusieurs nouvelles compagnies aériennes à bas prix. Notamment celle qui intervient déjà chez nos voisins héraultais, l’entreprise de transport espagnol Volotéa. La compagnie a fait de la France son premier marché avec 60 % de son chiffre d’affaires annuel. Elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et prévoit de s’installer dans une dizaine de nouveaux aéroports régionaux pour atteindre son objectif à cinq ans de dix millions de passagers. L’aéroport nîmois pourrait donc être une bonne base de travail. Et ainsi ouvrir le spectre de ligne à l’intérieur de l’Hexagone absente à Nîmes, notamment en direction de la Corse…
Les indiscrétions font une pause pour la période des fêtes. Le prochain rendez-vous est fixé au 14 janvier 2024. D'ici là, restez connecté, tout le monde le sait, la coulisse politique ne prend jamais de vacances...
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