« Certains aéroports ne génèrent pas suffisamment de trafic pour justifier l’ampleur des subventions et autres investissements publics », a cogné, ce jeudi, le conseiller régional Stéphan Rossignol. Membre du groupe Nous Occitanie, présidé par l’Alésien Christophe Rivenq, l’élu est également membre des Républicains. Le même parti politique du président de Nîmes métropole, Franck Proust, qui défend bec et ongles l’aéroport nîmois. 

Stéphan Rossignol dit aborder « un sujet sensible ». Dans son groupe Nous Occitanie, se trouve aussi Géraldine D’Ettore, ancienne maire d’Agde où se trouve l’aéroport régional de Béziers. Quel est le problème ? « Aujourd’hui l’aéroport de Montpellier végète… Pour la première fois en 2024, il a perdu des voyageurs », constate l’élu. Là où, a contrario, Franck Proust s’est félicité, lundi dernier en conseil communautaire, « des excellents chiffres avec 260 000 passagers. Un chiffre jamais atteint depuis près de 20 ans ! » 

Montpellier perd des passagers… Nîmes en gagne !

« Il faut se poser la question de la complémentarité et non de la concurrence », poursuit Stephan Rossignol. Et d’ajouter : « Nous avons 9 aéroports régionaux en Occitanie. Est-il donc raisonnable de soutenir des lignes effectuant les mêmes destinations dans des aéroports qui sont situés à moins d’une heure de distance ? » La complémentarité, l’Agglo de Nîmes a bien cherché à la créer avec le directeur de Montpellier. En vain… Les relations sont délétères. Surtout depuis 2022, après que celui-ci n’ait pas répondu à l’appel de l’aéroport nîmois pour accueillir les avions, suite à la fermeture du site de Montpellier. 

Stephan Rossignol souhaite que la Région joue les médiateurs. D’autant que la collectivité subventionne ou contribue par ses investissements à leur fonctionnement. Pas de quoi donc se mettre à dos son voisin Les Républicains… Même si l’édile estime que ces aéroports régionaux « sont souvent à la merci des compagnies lowcost ».  La présidente de la Région Carole Delga acquiesce : « Je partage. Il faut travailler à une complémentarité. On ne peut pas être dans des subventions à des compagnies qui proposent, en plus, des vols sortants qui n’amènent pas des touristes sur le territoire. » Reste à savoir quand cette médiation prendra son envol ?