GARD Congrès socialiste : « Le PS doit être plus clair dans ses positions », estime Pierre Jaumain

Le premier fédéral du Gard, Pierre Jaumain
- Droits réservésCandidat à un second mandat à la tête de la fédération PS du Gard, Pierre Jaumain défend le texte du mouvement Refondation, opposé à l’actuel Premier secrétaire Olivier Faure.
Objectif : Comment se déroule la campagne pour le congrès dans le Gard ?
Pierre Jaumain : Très bien. De nombreux militants se déplacent pour nos débats. Le débat fédéral a ouvert la séquence avec 80 militants présents. Aujourd’hui, nous tournons dans toutes les sections en tant que responsable des textes d’orientation (chaque texte étant défendu par un candidat, ndlr). Le climat est très serein, le débat est riche et, il y a beaucoup de respect. Ce n’est pas le cas dans toutes les fédérations.
Quel regard portez-vous sur Basile Imbert, votre concurrent au poste de premier fédéral et rapporteur du texte d’Olivier Faure ?
Il est militant depuis longtemps. Moi aussi. Il est très impliqué à Alès. Il est chef de file pour les municipales, et moi, je le suis aussi mais pour Nîmes. Je le respecte, comme je respecte tous nos militants gardois.
Vous n’avez pas de plus de relations avec lui qu’avec les autres ?
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit… J’ai de bonnes relations avec lui, comme avec les autres. Nous sommes deux socialistes. Nous ne sommes pas des adversaires, mais des concurrents.
Quel bilan faites-vous de votre action à la tête de la fédération PS ?
Une fédération, c’est d’abord une association comme les autres. Il faut veiller à l’équilibre financier. Nous avons fait un gros travail pour assainir les finances. Nous avons réussi à trouver un local plus visible qui nous coûte moins cher. La campagne des Européennes a été exemplaire dans le Gard : notre liste est arrivée en deuxième position. Il y a eu des conseils fédéraux, des bureaux fédéraux… Les socialistes ont travaillé normalement (…) Si, à l’issue du congrès, toutes les sensibilités décident de participer à la vie de la fédération, les choses iront encore mieux.
Vous faites allusion à la volonté passée des partisans d’Arnaud Bord, ex-premier fédéral, de ne pas participer à la direction de la fédération ?
Oui. Au dernier congrès, ils n’ont pas souhaité intégrer le secrétariat fédéral. J’espère qu’à l’issue de ce congrès, les choses seront différentes. La fédération, c’est la maison de tous les socialistes.
Parlons des législatives : le RN a décroché six députés. Vous aviez monté une commission de lutte contre l’extrême droite, dirigée par Nicolas Ferrière. Que devient-elle ?
Elle s’est réunie trois fois. Elle a été mobilisée dans le cadre des Européennes, avec la réalisation d’un tract spécifique de riposte à l’extrême-droite. Nous avons décidé de l’élargir aux partenaires de gauche, aux associations et aux syndicats… Des contacts ont été pris. À l’issue du congrès, nous proposerons une réunion à l’ensemble des partenaires pour prolonger le travail et mutualiser nos expériences.
Le congrès fédéral se déroulera, le 7 juin à Tresques, fief de la section qui a pour membre l’élu Alexandre Pissas. Pourquoi ce choix ?
Ce congrès sert à enregistrer le vote des militants ainsi que les candidatures au poste de premier fédéral. Nous désignerons ensuite les délégués pour aller au congrès national. Leur nombre dépend de notre nombre de votants le 27 mai.
Comme la présidente de Région Occitanie, Carole Delga, vous soutenez le texte de Refondation porté par Nicolas Mayer-Rossignol. Pourquoi ce choix et quel est l’enjeu pour les socialistes le 27 mai ?
Il faut que l’on construise une force politique progressiste, claire dans ses positionnements et dans ses propositions. Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui.
Pour autant, vos concurrents mettent en avant la croissance du PS : plus de députés, un parti qui retrouve des couleurs… Finalement congrès ressemble à un référendum « pour ou contre » Olivier Faure ?
Non. Je ne fais pas un congrès contre Olivier Faure. Je considère que Nicolas Mayer-Rossignol ferait un très bon Premier secrétaire. Quand il s’exprime, on comprend ce que veulent les socialistes. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à le penser. Il y a aussi la présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot, ou le sénateur Denis Bouad. Ce qui est important, ce n’est pas LFI, c’est ce que nous proposerons au pays, sur la justice sociale, les services publics…
Êtes-vous favorable au retour de la retraite à 60 ans ?
La position du PS n’est, à ce jour, pas claire. Le vrai débat porte sur les annuités et la pénibilité. Se prononcer uniquement sur l’âge légal, c’est ignorer que le monde a évolué.
D’accord, mais alors quels pourraient être les nouveaux progrès sociaux portés par la gauche ?
Une meilleure répartition des richesses. En début de mandat, Emmanuel Macron a fait d’énormes cadeaux fiscaux. C’est l’une des causes de notre déficit public. Aujourd’hui en France, plus on gagne d’argent, moins on paie d’impôts ! L’argent est le nerf de la guerre pour financer nos services publics.
Chez Les Républicains, leur élection interne a permis une hausse du nombre d’adhérents. Est-ce aussi le cas au PS ?
Non, chez nous c’est différent. Un adhérent ne peut voter qu’après six mois d’adhésion. Chez Les Républicains, on peut quasiment adhérer jusqu’à quelques jours du scrutin. Leur « course à l’échalote » est surtout faite pour renflouer leurs caisses. Chez nous, pas de campagne d’adhésions de dernière minute. Nous avons enregistré une légère progression, mais pas de vague. Nos effectifs sont à peu près stables : environ 500.
Enfin, dans le Gard, le congrès n’est-il pas joué d’avance puisque vous bénéficiez du soutien des deux plus grosses sections : Bagnols-Campagne et de Nîmes ?
Non. Ce sont les militants qui votent. Rien n’est jamais joué d’avance.
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