Publié il y a 6 h - Mise à jour le 17.05.2025 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 193 fois

LES RÉPUBLICAINS Comment Bruno Retailleau veut gagner « l’esprit des gens »

Ce vendredi à la halle des sports, Ludivine Furnon

Ce vendredi à la halle des sports, Ludivine Furnon

- Coralie Mollaret

À Nîmes, un meeting « confidence pour confidence », ce vendredi soir. Dans la dernière ligne droite de la présidence des Républicains, Bruno Retailleau a mêlé confidences personnelles et stratégie politique. 

« Quel honneur de t’accueillir ce soir ! » Le maire de Nîmes ne boude pas son plaisir de recevoir Bruno Retailleau. L’édile commet même un lapsus : « J’avais exprimé mon soutien à ta candidature à la présidence de la République… » Rires et applaudissements dans la salle. L’escapade nîmoise de Bruno Retailleau aura été plutôt profitable à la capitale gardoise : attribution de 30 policiers nationaux et création de la tant attendue police des transports. Jean-Paul Fournier y va alors de bon cœur : « Tu incarnes une droite de responsabilité. Il ne s’agit pas de choisir un président de parti, mais un cap clair pour le renouvellement de notre famille. Je vais te faire une confidence : je souhaite que tu sois candidat à la présidentielle de 2027. »

La revanche Retailleau ?

Le secrétaire départemental LR du Gard, Franck Proust, prend la parole. Si sa fonction lui impose une certaine neutralité, il est de notoriété que le Nîmois est proche du rival de Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez. Toutefois, il le reconnaît : «  Cela faisait si longtemps qu’un ministre de l’Intérieur n’avait pas ouvert un meeting ici ! J’ai eu l’impression de rajeunir de vingt ans… Je suis heureux de voir une telle vitalité avec 1 300 militants qui vont pouvoir voter dans le Gard. » Bruno Retailleau, c'est une surprise dans ce scrutin interne. Après le coup d’éclat d’Éric Ciotti, ex-président du parti, qui a scellé un accord en catimini avec le Rassemblement national, les caciques LR prévoyaient le retour de Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a abandonné son mandat pour se faire élire député.

À l’époque, personne ne voyait venir le Vendéen, qui a accepté le poste de ministre de l’Intérieur. Une fonction stratégique par son exposition médiatique, en phase avec les préoccupations des citoyens. L’élection de 2025 pour la présidence des Républicains est peut-être, pour lui, une forme de revanche sur le parti. Une revanche après sa défaite lors du scrutin interne de 2022, et sa mise à l’écart de la primaire de la droite pour la dernière présidentielle. Sur scène, à Nîmes, Bruno Retailleau apparaît comme une main de fer dans un gant de velours. Face aux militants, le « courtois » Retailleau se confie : «  J’habite là où je suis né, dans une commune rurale de 1 600 habitants. J’ai grandi au milieu d’entrepreneurs. Ces valeurs de mérite, d’effort au travail, valent tellement mieux que la subvention. »

Le candidat revient sur son expérience de cavalier, à 17 ans, au Puy du Fou, créé par Philippe de Villiers. Un homme politique très à droite de l’échiquier politique, fondateur du Mouvement pour la France. «  Les cascades m’ont valu quelques allers-retours à l’hôpital  », s’amuse-t-il, avant d’enchaîner : «  J’ai été touché par ce sentiment d’appartenance puissant, qui lie les hommes et les femmes.  » Le Vendéen évoque aussi son grand-père, blessé d’une balle dans la gorge pendant la guerre. Il conclut sa parenthèse personnelle : «  Toutes ces générations ont tellement donné pour la France. Je vous parle de vos parents, de vos grands-parents… Je suis là pour servir. C’est le ressort principal de mon engagement politique. »

« Oui, je suis pour l’assimilation ! »

Bruno Retailleau revient également sur son choix d’intégrer le Gouvernement : « Je vais vous faire une confidence : j’avais des réticences. Je sais qu’on prend des coups. Je les ai parfois rendus, mais jamais à ma famille politique.  » Sans nommer Laurent Wauquiez, il répond au reproche qui lui ait fait sur son manque de liberté d'expression : « Quand j’ai assumé un rapport de force avec l’Algérie, j’étais seul. J’ai abrogé la circulaire Valls. Oui, je suis pour l’assimilation ! Les Français m’ont parfaitement compris et m’ont suivi. » Bruno Retailleau a son plan d'action : « Il faut que le débat tourne autour de nos idées : le référendum sur l’immigration, la rénovation pénale pour les jeunes mineurs violents… Les questions autour de notre modèle devenu trop attractif pour les immigrés. » Et de conclure : « Petit à petit, on structure le débat public. Pour gagner les urnes, il faut d’abord gagner l’esprit des gens. »

Coralie Mollaret

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