Politique
Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 16.12.2022 - Propos recueillis par Coralie Mollaret  - 3 min  - vu 622 fois

L'INTERVIEW Le responsable LR du Gard, Franck Proust : « La Droite doit être innovante ! »

Après l’élection d’Éric Ciotti à la tête des Républicains, le responsable gardois évoque l’avenir de sa famille politique aussi bien au niveau national que local.

Objectif Gard : Depuis dimanche, le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, est votre nouveau président. Quel regard portez-vous sur sa victoire ?

Franck Proust : Notons d’abord la très belle participation de ce vote interne, on est à plus de 70 % quand sur d’autres scrutins, nous étions à 50 %. C’est une grande satisfaction. La démocratie interne s’est bien réalisée. Aujourd’hui nous avons un nouveau président, il va y avoir une nouvelle organisation pour espérer un aboutissement heureux en 2026 (plutôt 2027 qui sera l’année de la prochaine présidentielle, NDLR). Quand on fait de la politique, il y a quand même une élection suprême qui reste une priorité, la Présidentielle.

Quel avenir pour la Droite républicaine ? 

Éric Ciotti soutient le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. C’est également votre cas ?

Ce n’est pas nouveau, Laurent Wauquiez fait partie des personnes que j’apprécie. C’est quelqu’un qui a toutes les qualités pour incarner notre programme. Pour notre famille, héritière de De Gaulle, Pompidou, Chirac, Sarkozy… Le chef c’est important. Les attentes des Français évoluent, la situation internationale aussi. La Droite doit être innovante et claire dans ses prises de position.

Éric Ciotti est très à Droite et assez clivant. Après sa victoire, plusieurs élus ont démissionné des LR (les maires de Metz, Forcalquier, Manosque, Barcelonette…). Cela vous fait-il peur pour l’avenir de votre mouvement ?

Pas vraiment… La majorité de ceux qui disent partir étaient déjà sur le départ. Certains n’étaient d’ailleurs plus à jour de leur cotisation ! L’élection d’Éric Ciotti n’est qu’un prétexte. Moi, j’observe ces départs avec beaucoup de recul. Ceux qui sont Républicains restent fidèle à la famille politique. Ce n’est pas l’élection d’un président ou d’un autre qui fait que l’on s’en va !

Le sénateur Laurent Burgoa chez Horizons, vous n’y croyez pas ?

Laurent Burgoa est un ami. On fait partie de la même trempe. On est de la génération Fournier qui n’a jamais pactisé avec l’extrême-Droite.

Pendant la campagne présidentielle, Éric Ciotti a pourtant dit qu’il préférerait voter Éric Zemmour plutôt qu'Emmanuel Macron…

C’était un écart de langage… Éric Ciotti n’a jamais dit qu’il pactiserait avec Éric Zemmour ou Marine Le Pen. Les Républicains ont des valeurs et il y a des frontières que nous ne dépasseront pas. En revanche, ce n’est pas parce que Jordan Bardella, président du RN, ou Éric Zemmour disent que le temps est gris que nous devons dire qu’il est bleu… Autrement dit, nous pouvons partager certains constats. Or, quand on commence à évoquer certains thèmes, on nous classe de suite d’extrême-Droite !

L'émancipation de Christophe Rivenq 

Un mot sur le président Les Républicains, également président d’Alès Agglo, Christophe Rivenq. Votre camarade a annoncé prendre du recul par rapport à votre famille politique pour créer son propre mouvement. Quel regard portez-vous sur son initiative ?

J’ai eu Christophe Rivenq au téléphone pour évoquer le sujet. Il m’a bien expliqué que sa démarche visait à préparer son élection à Alès aux prochaines Municipales 2026.

Est-ce, selon vous, le bon timing pour annoncer cette démarche ?

C’est un peu prématuré de constituer un parti ou une association pour une élection qui a lieu dans plusieurs années. On termine notre deuxième année de mandat. Je dis à tout le monde, avant de penser systématiquement à une réélection, occupons-nous du temps présent. Sinon, nous aurons peu de chance d’être réélu la prochaine fois.

C’est un message pour Julien Plantier qui veut laisser son association ?

Vous m’avez interrogé sur le sujet ! Je ne pensais pas que le timing soit le bon ! Chacun a sa stratégie… J’observe toutefois que Julien a pris un peu de recul par rapport à son association.

Enfin, plusieurs conseillers régionaux dont Christophe Rivenq et la Nîmoise Mary Bourgade, ont quitté le groupe présidé par Aurélien Pradié. Divisée, l’opposition de Droite n’est-elle pas plus faible ?

C’est vrai… Ma première réaction a été de dire : quand on est si peu, est-ce que cela vaut le coup de se diviser ? Moi, je ne suis pas au Conseil régional. Je ne suis pas au quotidien dans la vie du groupe des Républicains, sous la houlette d’Aurélien Pradié. J’écoute les deux camps…. Après oui, je trouve que ce n’est pas une source d’efficacité mais je ne m’immisce pas dans les affaires de la Région. Je n’y suis pas au quotidien.

C’est Carole Delga qui doit être contente !

Je pense qu’elle n’est pas mécontente, effectivement…

Propos recueillis par Coralie Mollaret

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