L’INTERVIEW L’ex-premier adjoint de Manduel : « Je suis déçu, affecté et en colère »

Xavier Pechairal a 59 ans. Il est professeur des écoles à Mandue.
- (Photo : droits réservés / Mairie de Manduel)Ami d’enfance du maire de Manduel, Jean-Jacques Granat, l’ex-premier adjoint, Xavier Pechairal, a voté contre le vote du budget. La raison ? La décision du maire d’emprunter 1 M€ en 2023.
Objectif Gard : Tout d’abord, pourquoi avoir décidé de démissionner de votre poste de premier adjoint ?
Xavier Pechairal : La raison essentielle est complètement déconnectée du vote du budget. Il y avait une grande part de lassitude de ma part, une démotivation et des difficultés à concilier ma vie professionnelle, familiale et mon mandat d’élu. Si Véronique Maggi (ancien deuxième adjointe, NDLR) n’avait pas été malade, elle aurait pris ma place et je serais parti plus tôt.
Comment étaient vos relations avec le maire ? Aviez-vous des divergences ?
D’abord, Jean-Jacques est un ami d’enfance de 50 ans. J’étais le témoin de son mariage et j’ai été le maître de ses filles. J’ai lu ses propos dans votre journal et effectivement, je suis venu sur la liste par amitié, mais pas pour ne rien faire ! C’est pour ça qu’aujourd’hui, quand je lis ses propos et que j’apprends de surcroît que je suis dans l’opposition, je suis triste, affecté et en colère.
Aviez-vous des divergences au sein de la Mairie ?
Un maire et son premier adjoint doivent entretenir une relation étroite. J’ai senti que je n’étais plus la bonne personne. Après, nous n’avions pas de problèmes majeurs. Seulement des débats et nous discutions. Néanmoins, comme je vous l’ai dit, j’étais démotivé. J’estime que lorsque l’on a un mandat, surtout aux Finances et aux Associations, on ne peut pas être démotivé.
Pourquoi avoir voté contre le budget ?
Je suis opposé à l’emprunt d’1 M€ en 2023 alors que nous sommes en pleine crise (relire ici). Aujourd’hui, le coefficient de rigidité structurel est de 0,64 quand le seuil d’alerte de l’état est de 0,65. Ce coefficient est un indicateur qui additionne les salaires des agents et les charges de la dette divisés par les recettes de fonctionnement. Si on emprunte, on va forcément augmenter ce seuil. Que va-t-il nous rester comme levier sachant que l’on ne maîtrise pas les charges d’énergies, l'évolution des salaires… Et comment faire entrer de l’argent puisque nous ne voulons pas augmenter les impôts ? Va-t-on augmenter les tarifs des crèches ?
Avez-vous parlé de vos divergences au maire ?
Il n’y a eu aucun débat sur le sujet. D’autant qu'où va aller cet argent ? Sur quel projet est-il fléché ? Concernant notre parc urbain, ce dernier était déjà prévu dans le plan pluriannuel d’investissement. Les éclairages LED ? Nous l’avons déjà fait, plus besoin d’emprunter. Pour moi cet emprunt n’est pas justifié ni opportun.
Diriez-vous que cet emprunt met en danger les finances de la commune ?
Non. Je n’irai pas jusque-là. Mais si on pense à l’avenir, nous avons besoin d’avoir une meilleure visibilité. Moi, j’ai fait mon choix en mon âme et conscience. Je ne suis pas un politique. D’ailleurs en 2026, j’arrête.
Pourquoi selon vous le maire, Jean-Jacques Granat, a fait cet emprunt ?
Sans doute par peur que les taux d’intérêt soient plus élevés dans quelques années.
Siégerez-vous avec les opposants au maire à présent ?
Certainement pas ! D’ailleurs, je défis quiconque de me dire ça ! Il n’y a pas eu de décision du groupe majoritaire. Humainement, ce litige n’est pas facile. Toutefois, dans un groupe sain, on peut débattre. Il faut assumer ses choix, mais aussi les contradictions.
Reste que le vote d’un budget illustre les choix d’une équipe municipale… Grâce à lui, la majorité fait corps.
Moi, je ne suis pas un politique. Je ne suis pas pour que tout le monde ait le petit doigt sur la couture du pantalon. Si c’est pour se retrouver dans un panier de crabes comme certaines communes, pas question. Je suis capable de me plier à la majorité, mais là, il n’y a pas eu de débat. Mon seul moteur était l’amitié. Aujourd’hui ce moteur est cassé. Je siégerai de manière indépendante, mais je n’irai pas dans l’opposition.
Un mot sur votre remplaçante, la première adjointe Marine Pla. L'opposition estime qu'elle n'a pas "d'ancrage local quotidien" (relire ici). Vous êtes d'accord ?
Vous voyez pourquoi je ne veux pas travailler avec l’opposition ! Marine est la fille d’un couple d’ami. Elle est du village et est présente toutes les semaines. Moi, je me garde bien de donner des leçons.
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