MUNICIPALES « Je veux du sang neuf pour Manduel » : Jean-Jacques Granat renonce à un nouveau mandat

Jean-Jacques Granat a été élu, pour la première fois, au conseil municipal en 1995
- Coralie MollaretAu conseil municipal depuis 30 ans et maire depuis 2014, Jean-Jacques Granat se refuse à faire « le mandat de trop ». Pour autant, s'il quitte la mairie, il n’entend pas arrêter la politique.
Objectif Gard : Serez-vous candidat ?
Jean-Jacques Granat : Eh non ! En 2026, j’aurai 64 ans. Faites le calcul : si je fais un mandat supplémentaire, je finirai à 70 ans. Je suis engagé depuis 30 ans dans mon village. Je n’ai pas envie de faire le mandat de trop. Vous savez, je n’ai pas vu grandir mes filles alors pas question de ne pas voir grandir mes petits-enfants… Être maire, c’était un rêve d’enfant. J’ai essayé d’apporter le maximum à mes administrés. Mais c’est aussi un travail à plein temps : Manduel est un village de 7 000 habitants avec 100 agents municipaux. Je pense avoir suffisamment donné pour mon village. Il est temps d’apporter du sang neuf.
Le bilan de ses deux mandats
Quel bilan tirez-vous de vos mandats ?
Nous avons refait les voiries, le cœur de ville, l’église classée, ainsi que le lavoir qui avait été incendié et qui sera bientôt inauguré. En matière de sécurité, plus de 50 caméras de surveillance ont été installées, et la délinquance a nettement diminué. La police municipale est désormais implantée en centre-ville, ce qui n’était pas le cas auparavant. J’ai créé deux parkings, l’un de 170 places, l’autre de 70. Nous avons climatisé toutes les écoles, créé une maison des associations… et bien d'autres choses encore.
Que vous reste-t-il à terminer ?
Notre parc urbain « Valérie Maggi », en hommage à mon ancienne première adjointe, décédée à 54 ans suite à des problèmes de santé. J’espère également que le PLU (Plan local d’urbanisme) sera entériné d'ici à la fin du mandat. Avec Nîmes Métropole, nous travaillons main dans la main. En plus de la zone d’activité économique Magna Porta, qui apportera beaucoup au village, le PLU nous permettra de construire des logements sociaux et de cesser de payer des pénalités qui pèsent sur nos finances.
Et sur le plan financier, justement ?
Notre budget est d’environ 7 M€ en fonctionnement et 5 M€ en investissement. Notre capacité de désendettement est de seulement deux ans. Depuis mon arrivée, je n’ai pas augmenté les impôts, et j’ai même réduit la dette.
Pensez-vous à quelqu’un pour vous succéder à la tête de la mairie ?
Oui, bien sûr. Rassurez-vous, je ne laisserai pas mon équipe sans direction, et je ne confierai pas la mairie à des personnes qui ne participent pas activement à la vie du village.
Serez-vous présent sur la liste ?
Très probablement. Mais je ne serai ni adjoint, ni conseiller municipal délégué.
Départementales : « Je n’aime pas rester sur un échec »
Donc, vous ne quittez pas vraiment la politique ?
Je vais faire une « pause municipale ». J’ai toujours été passionné par la politique.
Une « pause municipale ». Insinuez-vous que vous serez candidat aux prochaines élections départementales ?
La dernière fois, j’ai perdu pour seulement cinq voix… Et je n’aime pas rester sur un échec (sourire). De toute façon, comme je ne serai plus maire, j’aurai plus de temps.
Toutefois, ne plus être maire, n’est-il pas un handicap ?
Au contraire, je pense que ce sera un atout. Cela montre que je ne cherche pas à cumuler les mandats. J’aurai toute la disponibilité nécessaire pour accomplir ma mission.
Vous n’avez plus votre carte chez Les Républicains, mais vous l’avez été. Que pensez-vous de la récente élection de Bruno Retailleau à la tête du parti ?
Je suis très satisfait que ce soit lui. L’année précédant les municipales, j’avais choisi de ne pas renouveler ma carte. Nous sommes dans un village, je ne voulais pas que l’on m’associe politiquement…
… Être encarté chez les LR vous a d’ailleurs nui en 2008.
Exactement. Je vais donc observer Bruno Retailleau, voir s’il parvient à fédérer le parti. Son prédécesseur, Éric Ciotti, a agi de façon trop rapide et brutale. Aujourd’hui, on ne peut pas prétendre être de droite tout en s’alliant aux Centristes.
« Je suis favorable à l’union des droites »
Qu’entendez-vous par là ? Êtes-vous favorable à une alliance avec le RN ?
Une union des droites ne me dérangerait pas. Bien sûr, cela doit se faire sous certaines conditions, avec un programme clair. Le RN d’aujourd’hui n’est plus celui de Jean-Marie Le Pen, qui n’était pas ma tasse de thé. Je ne suis pas sectaire, je pense qu’il faut élargir un peu.