Publié il y a 11 jours - Mise à jour le 11.03.2025 - Propos recueillis par Abdel Samari - 3 min  - vu 7787 fois

NÎMES Olivier Bonné, adjoint au maire : "J’arrête, c'est terminé"

Non sans regret, Olivier Bonné a annoncé au maire de Nîmes sa décision.

- Photo archive Corentin Corger

"Je ne peux pas continuer dans ce climat délétère, ce n’est pas possible. Je ne suis pas fait pour ça, je ne suis pas taillé pour ça" explique l'ancien patron du rugby nîmois dans une interview choc à Objectif Gard.

Olivier Bonné, adjoint au maire de Nîmes en charge de la Rénovation Urbaine, est sur le départ. Il a annoncé officiellement ce matin au maire son souhait de rendre sa délégation en réponse à la situation désastreuse de la majorité municipale après l'annonce de la création d'un groupe Nîmes avenir par le futur ex-premier adjoint, Julien Plantier. Interview choc. 

Objectif Gard : Vous avez rencontré le maire ce mardi matin pour un ultime échange après l’annonce de votre participation au groupe Nîmes Avenir de Julien Plantier. Comment s’est conclu votre rencontre ?

Olivier Bonné : Je voudrais d’abord dire que je n’étais pas forcément favorable à la création de ce groupe ni d’accord avec l’envoi du courrier par Julien Plantier au maire vendredi. J’ai eu le sentiment d’être mis devant le fait accompli. Je pensais que c’était une erreur. Après, il fait ce qu'il veut, c'est un grand garçon M. Plantier.

Vous aviez déjà rencontré le maire la semaine précédente, non ?

Oui, j'ai vu le maire mercredi dernier, lors d’un premier entretien, à ma demande. Cela a duré une heure, on s'est expliqué, je me suis livré comme rarement. Je lui ai dit pourquoi j’avais décidé de soutenir Julien Plantier et qu’il n’y avait aucune volonté pour moi de nuire au maire. Je ne l'ai pas trahi, je ne le trahirai pas. Dans mon esprit, c'était plutôt de construire la suite. Après, je suis peut-être naïf… Jean-Paul Fournier, à l’issue de l’entretien, ne m'a rien demandé de signer. Et dans le même temps, je lui ai dit que je ne ferais pas marche arrière.

Et ce matin ?

J’ai dit au maire : j’arrête, c'est terminé. Je ne peux pas continuer dans ce climat délétère, ce n’est pas possible. Je ne suis pas fait pour ça, je ne suis pas taillé pour ça. C'est aussi comme ça que j'ai arrêté au RCN, il y a quelques années, car je ne pouvais pas faire la guerre toute la journée avec Steeve Calligaro. Je ne peux pas, ce n'est pas mon truc. Même si cela me rend malheureux comme les pierres.

Le maire n’a pas cherché à vous retenir ?

Si, bien sûr, il m’a demandé de rester pour finir ce qui a été engagé. Notamment avec l’ANRU. Je lui ai dit non, je ne peux pas me déjuger une semaine après, j'aurais l'air de quoi. Je suis navré de cette situation… Bref, fin de l'histoire, je suis malheureux. Et voilà, je vais rendre les clés au maire aujourd’hui, même s’il ne m’a pas demandé de vider mon bureau comme aux autres… Je l’ai fait, sous la pluie. J'ai bu le calice jusqu'à la lie… Je suis tellement désolé. Mais c'est comme ça.

"Et avec leur ego, ils ont perdu la mairie"

Comment en est-on arrivé là ?

Je l'ai dit au maire ce matin, ce n'est qu'une question d'ego. Que Plantier écrive tout ça, ce n'est que de l'ego. Que Proust refuse de le voir, ce n'est que de l'ego. Cette guerre, ce n'est qu'une question d'ego. Et avec leur ego, ils ont perdu la mairie. Alors que ces deux hommes forts auraient eu une chance contre les extrêmes. Je suis surtout triste pour Jean-Paul Fournier. Après l’annonce de la candidature de Franck Proust la semaine prochaine, le maire va de plus en plus être isolé jusqu’à être oublié…

Qu’est-ce que vous garderez de cette expérience politique ?

Cela m'a permis de réaliser qu’un mandat politique, c'est un CDD. Je ne l'avais pas anticipé.

Est-ce que vous restez tout de même élu et dans le groupe Nîmes avenir ?

Pour l'instant, oui. Après, on verra comment ça va se passer. Mais je suis rancunier, et j'en veux beaucoup à Franck Proust. Il a des qualités que je ne remets pas en cause. Mais comment il n’a pas pris le temps de recevoir Julien Plantier pour se mettre d’accord… Refuser la rencontre, il y a quelque chose qui m'échappe. Je ne comprends pas cette obstination. D’autant que je reste persuadé qu'un homme, ou en tout cas un vrai élu, ne peut pas diriger les deux collectivités. Quand je vois le temps que me prend ma délégation, je me dis que ce n'est pas possible de diriger deux collectivités aussi importantes. Ou alors, ce n’est pas lui qui dirige, ce sont les services qui dirigent.

Propos recueillis par Abdel Samari

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