Publié il y a 1 an - Mise à jour le 12.04.2023 - François Desmeures - 3 min  - vu 424 fois

ALÈS Le Planning familial espère dénicher un local en centre-ville avant le mois d'août

(photo François Desmeures)

Caché au fond du quartier des Cévennes, le local du Planning familial souffre d'un manque criant de visibilité. Alors que l'association a embauché deux salariés, elle souhaite trouver un local qui permette de recevoir du public en centre-ville, non loin des collèges, lycées ou maison des familles. L'association est prête à mutualiser ses locaux avec des partenaires. 

L'intérieur des locaux du planning familial, impasse des Crètes • (photo François Desmeures)

À l'époque, le quartier était d'un autre standing et avait une autre allure. Mais aujourd'hui, l'impasse des Crètes, c'est un peu un no man's land au bout du quartier des Cévennes. "Les personnes du quartier ne viennent pas, les gens du centre non plus", se désole la coordinatrice, Aurèle Tessier, l'une des deux salariées récemment embauchées par l'association gardoise. Ce premier local, occupé depuis 1960 et la création de l'association, va donc être délaissé. 

En centre-ville, le Planning pense s'approcher d'un public dans le besoin, y compris issu du quartier des Cévennes mais qui ne franchirait pas forcément la porte du Planning au pied des tours. Avec cette nouveauté nationale, donc, des postes salariés. "Les personnes qui avaient créé le Planning étaient encore actives il y a 2 ou 3 ans", souligne Aurèle Tessier, qui reconnaît que l'association a pu connaître "un essouflement. Mais aujourd'hui, nous sommes dans la reprise du développement." 

Né sous le nom de la Maternité heureuse dès 1956, les plannings ont ensuite diffusé - en plus d'une éducation sexuelle - les méthodes de contraception. Aujourd'hui, la mission est bien plus vaste. L'association délivre toujours de l'éducation sexuelle et à la contraception, mais elle reçoit aussi des femmes victimes de violences, des adolescents, des couples, des familles, recueille la parole de personnes LGBTQI+, ou encore mène des entretiens préalables à une interruption volontaire de grossesse, par exemple. "On continue d'être vu comme un relais pour avortement et la contraception. On délivre de l'information mais on n'a plus de médecin", regrette Aurèle Tessier. 

"La génération qui arrive ne parle pas de sexualité avec ses parents"

Aurèle Tessier, coordinatrice du Planning familial

"On a un fort axe de prévention en milieu scolaire ou dans le secteur du handicap", met à jour la coordinatrice. Bien souvent, le planning vient se substituer aux trois heures de séances annuelles d'éducation à la vie affective et relationnelle, que les écoles devraient tenir entre le CP et la Terminale. Mais leur respect est l'exception (*). "Pour l'instant, on répond beaucoup aux demandes, et il y a de quoi faire, constate la coordinatrice. On sensibilise aussi les professionnels : je vais, tout à l'heure, à la Maison de la jeunesse." L'occasion de donner quelques clés au personnel sur place, souvent premier récepteur de la parole de l'adolescent.

(photo François Desmeures)

D'autant que les préopccupations changent avec les générations, et que les questions soulevées par les jeunes qui ont interrogé le Planning touchent actuellement plutôt à l'orientation sexuelle, au genre. Aurèle Tessier ajoute "la contraception, l'IVG, la question des mariages forcés, l'endométriose, les stéréotypes de genre, le consentement ou le cyber-harcèlement. La génération qui arrive ne parle pas de sexualité avec ses parents, pour la plupart." Une carence qui n'est pas sans conséquence, avec une hausse importante des infections sexuellement transmissibles (IST) chez les adolescents. 

Après avoir consulté la mairie, qui n'avait pas de locaux à disposition, l'antenne alésienne du plannning s'est tournée vers son bailleur actuel, les Logis cévenols, qui a fait quelques propositions. Aurèle Tessier étudie aussi la possibilité de mutualiser les locaux avec des associations partenaires, comme la Clède. "Il nous faut au moins une pièce pour les entretiens individuels et un bureau." Un petit local de stockage de matériel serait le bienvenu.

(*) Le Planning famillial, SOS homophobie et le Sidaction s'apprêtent d'ailleurs à attaquer l'État en justice afin que cette éducation soit assurée.

Permanences telephoniques et permanences sur rendez-vous, du lundi au vendredi, au 04 66 86 19 85. Permanences sans rendez-vous, vendredi de 14h à 17h. Le Planning assure une permanence, à la Maison des familles d'Alès, les 2e et 4e vendredis du mois, de 13h à 16h. Ainsi qu'à la Maison des familles d'Anduze, aux Jardins de la filature, les 1er et 3e vendredis du mois, de 13h à 16h. 

François Desmeures

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