Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 19.01.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 456 fois

GARD Comment prévenir la perte d’autonomie des personnes âgées ?

Le directeur de l'Autonomie des personnes au Conseil départemental Gilles Eyraud, et le vice-président en charge de l'Autonomie des personnes âgées Christophe Serre

- Photo : Thierry Allard

Ce n’est un secret pour personne, la population vieillit, et le Gard ne fait pas exception.

Ainsi, 240 000 Gardois ont plus de 60 ans, soit 31 % de la population de notre département. Et ce chiffre va grossir : « nous avons fait des projections à horizon 2027 qui pointent à 265 000 personnes de plus de 60 ans, soit 35 % de la population », rajoute Gilles Eyraud, directeur de l’Autonomie des personnes au Conseil départemental, ce jeudi en marge d’une grande journée regroupant tous les acteurs de la prévention de la perte d’autonomie, au Pont du Gard. Et, au vieillissement de sa population d’origine, le Gard doit aussi ajouter de nombreux seniors venant passer leur retraite dans notre beau département, moins cher que la Côte d’Azur et bien desservi.

Avec une population vieillissante mais qui veut vieillir chez elle, les enjeux autour de l’autonomie sont prégnants. Pour les accompagner, le Département reçoit chaque année une enveloppe, dont le montant est issu d’un calcul savant basé sur le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus. « Pour le Gard, c’est environ 2 millions d’euros », précise le vice-président du Conseil départemental, délégué entre autres à l’Autonomie des personnes âgées, Christophe Serre.

Cette somme est ventilée par la conférence des financeurs vers des actions menées sur tout le territoire départemental, par tout type d’acteur : association, mairie, Ehpad, « mais pas les grands groupes à caractère commercial », précise l’élu. Un appel à candidatures est lancé chaque année, il est en cours actuellement et ce jusqu’au 1er mars. En 2023, 127 porteurs de projets, venus avec 257 actions, ont été ainsi financés, sur des thèmes aussi variés que l’accès au droit, la mobilité, la nutrition, et « sur 2024, un des axes sera la santé mentale des personnes, il y a beaucoup de personnes âgées en difficultés sur ce point », avance Christophe Serre. Pour la santé mentale, les financeurs sont en attente de projets permettant « le repérage, l’accompagnement, le soutien des personnes », pose-t-il.

Après la sélection des candidatures, des actions seront ainsi menées sur tout le département, même s’il est plus difficile de trouver des porteurs de projets sur certains territoires plus ruraux. « Nous avons une difficulté sur le Gard rhodanien et les Cévennes », reconnaît le vice-président du Département. Pour y remédier, « il y a tout un travail mené sur la dynamisation et l’animation du territoire », précise Gilles Eyraud, avant de glisser que le Gard fait partie des bons élèves de la région, en étant un des trois seuls départements à consommer chaque année l’ensemble de l’enveloppe qui lui est allouée.

Grâce à ce système, de nombreuses actions ont d’ores et déjà pu éclore. Il y a cette association cévenole qui travaille depuis des années sur la récupération et le reconditionnement de toutes les aides techniques inutilisées, comme les déambulateurs, les béquilles ou encore les lits médicalisés, pour leur donner une seconde vie, des actions autour de l’accès au numérique, le financement de prototypes et même d’une action autour du self-défense des personnes âgées.

Mais le plus important reste de bien prendre ce que les professionnels du secteur appellent « le virage domiciliaire », alors que le Gard a « un nombre de places suffisant » en Ehpad pour le vice-président du Département. Alors depuis 2021 un gros focus a été mis sur l’habitat inclusif, une solution qui permet de renforcer l’autonomie des personnes en proposant des espaces partagés et un projet commun. « Nous avons validé dix projets aujourd’hui (jeudi, ndlr), après quinze projets en 2022 et quatre en 2023, ce qui nous permet de compter désormais 250 places pour des personnes âgées et/ou handicapées, avec un objectif de 1 000 places en 2027 », affirme Gilles Eyraud. Et ce dans des grosses communes mais aussi dans les villages, « par exemple Soudorgues a un très beau projet d’habitat inclusif », glisse Christophe Serre.

Un projet de ce type, spécifiquement tourné autour de la maladie d’Alzheimer, pourrait déboucher prochainement, ce qui ferait du Gard un département précurseur en la matière.

Thierry Allard

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