Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 19.07.2016 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 450 fois

HÉROS D’ANTAN Gaston Doumergue, ce Gardois président de la République...

Photo : droits réservés.

Parfois oublié des manuels scolaires, l’Aigues-vivois fut Président, de 1924 à 1931, sous la IIIe République. Populaire dans l’opinion publique, sa bonhomie, son sourire et sa courtoisie lui valurent le surnom de « Gastounet ». 

Rien ne prédestinait Gaston Doumergue à entrer en politique. Né en 1863 dans une famille protestante, ses parents possédaient une propriété viticole à Aigues-Vives, nichée entre la Vaunage et la Petite Camargue. Patriotique et défenseur des valeurs républicaines, le jeune homme démarre sa carrière comme avocat, puis juge de paix en Algérie. La mort de son père, quelques années plus tard, donne un tournant à sa destinée. De retour dans son village natal, Gaston Doumergue se lance en politique, sous le regard approbateur de sa mère. Une mère dont il est très proche, qui le suivra pas à pas dans son ascension.

Taureaux, impôts sur le revenu et droit de vote des femmes... 

En 1893, l’Aigues-vivois remporte les Législatives partielles de Nîmes*, sous les couleurs du Parti Radical. Le début d’un long parcours politique sous la III République… De 1906 à 1910, il est ministre sans interruption : d’abord en charge des Colonies, du Commerce et de l’industrie puis de l’Instruction publique et des Beaux arts. Parmi ses combats politiques, Gaston Doumergue tient tête à ses pairs pour adopter une loi autorisant les courses de taureaux avec mise à mort dans le sud de la France.

Bon bureau dans sa maison natale d'Aigues-Vives.

Président du conseil des ministres en 1913 puis ministre des Affaires étrangères, il se retrouve pris entre l’idéologie de son parti, antimilitariste, et sa position d’homme d’État, lorsqu'il soutient la loi du service militaire de trois ans, pour préparer le France à une éventuelle guerre avec l’Allemagne. Une mesure qui s’avérera tristement utile… Gaston Doumergue fait également voter la création de l’impôt sur le revenu et fait reporter le droit de vote des femmes : « profondément anticlérical, il pensait que les femmes seraient influencées par l’Église », explique l’association des amis de Gaston Doumergue, basée à Aigues-Vives.

Premier Président à se marier durant son mandat 

En 1924, sa carrière est à son apogée, avec son élection à la présidence de la République (515 voix pour et 309 contre*). Sa bonhomie, son accent, sa tendance à rouler les « r », le rendent sympathique auprès de l’opinion publique. « C’était un homme assez simple, un bon vivant qui privilégiait aisément les fêtes de villages aux grands banquets parisiens », poursuit l’association. Gaston Doumergue supprime par souci d’économie les attelages royaux pour les déplacements, se contentant de cinq véhicules simples et d’une auto d’apparat...  À l’Élysée, il reste fidèle aux traditions culinaires du sud de la France : la bouillabaisse et au vin d’Aigues-Vives. 

Célibataire endurci, il est premier président à se marier à la fin de son mandat, avec sa maitresse Jeanne Marie Josephine Gaussal. Le couple se retire près de Toulouse, mais Gaston Doumergue est rappelé aux affaires en pleine affaire Stavisky. Visiblement impuissant, il démissionne. Le 18 juin 1937 à Aigues-Vives, il décède d’une crise cardiaque. D’importantes funérailles sont organisées à Nîmes. Sa tombe se situe dans le petit cimetière d'Aigues-Vives, où son épouse l'a rejoint en 1963.

CM

*Des élections organisées suite à la mort d’Émile Jamais.

*À cette époque, les présidents étaient élus par les grands électeurs et non le peuple. Il faudra attendre de Gaulle pour ça…

Coralie Mollaret

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