CENDRAS La cantine fait table rase de la cuisine industrielle
Exit la cuisine industrielle de Montpellier, distributeur de 16 000 repas par jour. La cantine de Cendras vient de se doter d'un équipement flambant neuf en circuit court pour proposer à ses 90 écoliers une nourriture "maison".
Kiwis, pain, fromage, volaille, bovins, dans les cuisines de la cantine de Cendras, l'ambiance a changé. Depuis quelques semaines, les barquettes toutes prêtes basse température ont laissé place à des ingrédients achetés local et des recettes originales. Ce midi : velouté de panais, veau au parfum citronné et à la noisette, champignon dans son sandwich de polenta, et crème dessert aux copeaux de chocolat. Les menus sont élaborés en concertation avec une diététicienne de Reseda. "Il fallait que ça change, ce n'est pas parce qu'on est pauvre qu'on doit mal manger !", assène Patricia Coste, directrice du centre socio-culturel qui gère la cantine.
Le projet est en gestation depuis plusieurs années. La municipalité envisage alors de se coordonner avec d'autres établissements scolaires, sans succès. Comme sa camarade Barjac, elle décide donc de se lancer seule. Eté 2016, avec 100 000 € d'investissement (subventionnés en partie par l'Etat et le conseil départemental), les cuisines sont construites à neuf et une professionnelle, enfant du pays, en contrat d'avenir pour 3 ans, assure l'élaboration des plats.
Reste à garantir l'approvisionnement quotidien. Actuellement, le centre socio-culturel travaille avec une petite dizaine de producteurs de la vallée du Galeizon. Le reste de la marchandise vient de Vézénobres et du réseau Biocoop. "On a des difficultés pour la livraison, mais ça va se faire progressivement. Déjà, on ne passe pas commande aux agriculteurs. On concocte nos menus en fonction de leurs stocks", explique Patricia Coste. Par la suite, la structure souhaite davantage se ravitailler dans la vallée. "Les enfants mangeront peut-être moins de bananes, mais c'est aussi ça, manger local", assure Florence Choquet, chargée de l'Agenda 21. En parallèle, sur 4 repas par semaine, un sera sans produit laitier, et un sans protéine animale, pour "montrer aux bambins comment on peut manger autrement", précise Patricia Coste.
Le prix reste inchangé pour les familles cendrasiennes, lamelouziennes, saint-paulaines et soustelloises. Selon la direction, ce "pari" sur l'avenir ne coûtera pas plus cher à la collectivité, à savoir environ 6 € par repas. "Ca se mesurera dans un an", nuance Florence Choquet.
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