PONT-ST-ESPRIT Les agents municipaux dénoncent leurs conditions de travail
Ils étaient une trentaine d’agents municipaux, ce jeudi matin sur la fontaine de la place de la République, à l’entrée de Pont-Saint-Esprit, à l’appel de la CGT et de la CFDT.
Suite de la manifestation de mardi dernier, déjà pour les mêmes causes : « nous en avons ras-le-bol, nous dénonçons nos conditions de travail », résume le délégué syndical CGT Jean-Paul Chainet.
« On a des agents en burn-out »
Et le cégétiste de se lancer dans un inventaire à la Prévert, en moins poétique, de ce qui ne va pas du côté des municipaux : « un problème de surcharge de travail, des demandes de réactivité excessives, des ordres et contre-ordres incessants entre les élus et les chefs de pôles ou de services, un manque d’organisation généralisé, des mails répressifs, des sanctions, et on a eu dernièrement plusieurs agents en burn-out, d’autres qui prennent des médicaments pour aller travailler, d’autres qui viennent la boule au ventre et qui pleurent dans les bureaux. »
Et ça ne daterait pas d’hier : « ça fait un moment qu’on se plaint de nos conditions de travail, on a fait un courrier au maire en 2016 », note Jean-Paul Chainet. Son homologue CFDT Pascal Le Rouzic va même plus loin, et affirme dénoncer ces conditions de travail « depuis 2012. »
Une étude sur les risques psychosociaux est certes engagée — et vient même d’être prolongée — mais « le temps de mettre en place des mesures, on a des agents en burn-out », déplore le délégué CGT. « Et si cette étude est prolongée, c’est bien qu’il y a une problématique », estime Chantal Ceppini, elle aussi à la CGT. Plus globalement, « c’est navrant de dépenser 38 000 euros d’études pour s’apercevoir que le personnel est en souffrance alors qu’on le dénonce depuis des années ! », s’agace Pascal le Rouzic.
Trois groupes de travail doivent être mis en place prochainement, sur le management, l’organisation du travail et les relations humaines, groupes qui doivent comporter des agents. Seulement « les agents ne veulent pas y aller, on les appelle à le faire, on souhaite utiliser cet outil », affirme Chantal Ceppini. D’après les syndicats, la raison de cette frilosité des agents serait du côté du « climat délétère, de peur et de méfiance » qui règnerait du côté de la mairie, même si « il y a des élus avec qui ça se passe très bien. »
Et maintenant ? « On attend les groupes de travail, et au prochain CHSCT (Comité d’hygiène, sécurité et conditions de travail, ndlr) on interviendra pour demander des actions », explique Jean-Paul Chainet. « Et s’ils ne veulent pas nous entendre, on montera crescendo », prévient Pascal Le Rouzic.
Et aussi :
La première adjointe Claire Lapeyronie répond, en expliquant que « si on a lancé cette étude sur les risques psychosociaux, c’est bien parce qu’on a détecté des difficultés et des fragilités », avant de préciser qu’après le diagnostic viendra le plan d’action, « et notre position est de travailler main dans la main. » Plus largement, l’élue regrette que ce dossier ait été « politisé, ce qui le dévoie de son action », mais affirme vouloir que « le travail de fond engagé se poursuive de manière constructive. »
Thierry ALLARD
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