Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 04.11.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 930 fois

MUNICIPALES Yoann Gillet, candidat RN : « À Nîmes, je suis plus déterminé que jamais ! »

Joann Gillet, directeur de cabinet du maire de Beaucaire. (Photo AS/ObjectifGard)

Yoann Gillet, directeur de cabinet de la ville de Beaucaire, conseiller municipal et communautaire de Nîmes et conseiller régional (Photo : droits réservés)

Après son agression la semaine dernière, le conseiller municipal RN (Rassemblement national), Yoann Gillet, se lance dans la bataille des municipales nîmoises.   

Objectif Gard : Tout d’abord, comment vous sentez-vous ?

Yoann Gillet : Les douleurs persistent notamment aux côtes. Mon déchirement de la rétine a été traité au laser. Je suis debout et déterminé.

Connaissiez-vous vos agresseurs ?

L’un des militants qui était avec moi, oui. C'est pour ça que les premiers agresseurs ont été rapidement arrêtés. Jeudi soir, deux autres se sont rendus d’eux-mêmes. Nous avons porté plainte et nous nous sommes constitués partie civile. Avant de nous porter les coups, ces agresseurs m'ont appelé par mon nom et ont crié « nous les antifas, on va vous crever ! »

N’avez-vous pas parfois le sentiment d’aller trop loin dans vos propos et de crisper une partie de la société ?

Non. On est en démocratie, heureusement que l’on peut parler et dire ce que l’on pense. Moi, je ne comprends pas la violence. Le principe même de la démocratie, c’est de combattre les idées dans les urnes.

Concernant votre agression, le procureur a organisé une conférence de presse. Bénéficiez-vous d'un traitement de faveur parce que vous êtes élu ?

Les enquêteurs ont été très professionnels et le procureur très ferme dans ses réquisitions en demandant la détention provisoire. Ce que je souhaite de tout cœur, c’est que les juges les condamnent fermement. Après oui, l’affaire a été médiatisée. Si ça va vite, tant mieux. J’aimerais que ce soit pareil pour tout le monde. Quand ça touche un élu, ça pose un problème de l’atteinte à la démocratie. D’ailleurs la sécurité tiendra une place importante dans mon programme pour les municipales nîmoises.

La sécurité, l'une de ses priorités

Justement, vous êtes officiellement candidat pour la mairie de Nîmes. Votre agression a-t-elle précipité les choses ?

Non. La date était fixée depuis plusieurs semaines.

Pourquoi maintenant ?

Et pourquoi pas ? Suite à l’agression, il s’est posé la question de décaler mon entrée en campagne. Si je l’avais décalé, j’aurais donné raison à mes agresseurs !

Vous êtes élu depuis 2014. Qu’avez-vous apporté aux Nîmois dans le cadre de vos mandats de conseiller municipal et communautaire ?

On a été la plus grande opposition et nous avons osé dire les vérités, notamment sur les problèmes de sécurité, de gestion financière, du manque de volontarisme en terme de développement économique.

Pouvez-vous êtes plus concret ?

À la ville de Nîmes, il y a eu une hausse importante des dépenses de personnel : 96,8 M€ en 2014 contre 103 M€ en 2019 ! L’autofinancement a baissé de sept millions d’euros. Je souhaite proposer aux agents municipaux un contrat de confiance : faire des efforts budgétaires, diminuer le nombre de poste, réorganiser les services... Ça permettra de mieux les payer en retour. Je souhaite aussi porter le nombre de policiers municipaux de 154 agents aujourd’hui à 300. Si je suis maire, la priorité de la police municipale sera de lutter contre la délinquance et les incivilités.

Cette mission est une compétence régalienne de l’État. N’avez-vous pas le sentiment de vous tromper d’élection ?

Non, pas du tout. L’État ne remplit plus son rôle depuis très longtemps. Les policiers nationaux ne sont pas assez nombreux. Leurs moyens sont ridicules !

Qu’en est-il de l’aménagement du territoire, du développement économique, des écoles… 

Attendez, on y vient. Nous mettrons en place un grand plan de rénovation pour la voirie et nos écoles publiques. Concernant la redynamisation du commerce en centre-ville, la mairie a le pouvoir de mettre la main sur des locaux commerciaux et même de les louer. Pour attirer les commerces, nous pratiquerons une baisse de 30% du loyer les deux premières années. Nous organiserons également des fêtes populaires pour faire revenir les Nîmois dans l’écusson. 

 "Le futur maire s’appellera Yoann Gillet ou Jean-Paul Fournier" 

Aux dernières municipales vous avez réalisé 24,42% au second tour, derrière la liste du maire sortant Jean-Paul Fournier avec 46,8%. Comment faire pour remporter le scrutin cette fois ? 

Le plafond de verre, je n’y crois pas. Aujourd'hui les Nîmois me connaissent. Nous, nous avons été une opposition constructive. On a félicité Jean-Paul Fournier sur les plans de rénovation des places du centre-ville, en mettant un bémol sur le stationnement. Après, on sait que l'électorat de Jean-Paul Fournier se tourne naturellement vers nous. On partage beaucoup des valeurs communes et nous avons la volonté d'agir. Il faut être lucide, le futur maire s’appellera Yoann Gillet ou Jean-Paul Fournier. 

Vous draguez les électeurs de Jean-Paul Fournier, sauf que le maire de Nîmes est très hostile à votre égard... 

Jean-Paul Fournier n'est pas propriétaire de ses voix. On sait que Les Républicains ont massivement voté pour nous aux Européennes. L’électorat de Droite sait que les valeurs de Droite sont chez nous et pas ailleurs.

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

Coralie Mollaret

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