Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 02.06.2025 - François Desmeures - 2 min  - vu 146 fois

SAUVE Dans un marché du vin compliqué, les vins bio de l'IGP Cévennes tentent de tirer leur épingle du jeu

Le salon Cévinbio se poursuit toute cette journée de samedi, jusqu'à 19h

- François Desmeures

Le salon Cévinbio s'est tenu vendredi et samedi, place de la Vabre à Sauve. Quinze domaines (deux caves coopératives et treize vignerons indépendants) y ont présenté des vins dont les raisins ont poussé biologiquement. Tous font face à une baisse des ventes, qui varie selon les domaines et leurs débouchés. Mais ils restent convaincus de leur démarche, même si certains y font d'infimes entorses. 

Le salon Cévinbio se poursuit toute cette journée de samedi, jusqu'à 19h • François Desmeures

"Tout le vin, même en agriculture biologique, subit une vague de déconsommation." Patrick Viala vient pour la première fois à Cévinbio, représenter la cuvée Mammouth de la cave coopérative de Durfort. "Le marché ne va pas bien, reconnaît-il. Et l'agriculture biologique est aussi touchée." Pour Frédéric Boyer, de la Tour de Baumel, à Sardan, "côté ventes, c'est encore un peu particulier, sourit-il. Comme dans les restaurants, où les commandes sont en baisse. Et puis, le vendredi soir, ce n'est plus une bouteille de vin qui est partagée entre collègues pour la fin de semaine, mais plutôt un verre..." 

Si Loïc Bérard, du domaine Clau du Sol à Savignargues, dit "ne pas avoir assez de recul sur le marché", lui qui a connu ses premières vendanges en 2023, Benjamin et Julie Bouscharain, du domaine de l'Aigalade à Souvignargues, note "d'un point de vue général, une baisse de consommation et de vente, même pour les domaines bien installés". Même au ViniCircus, salon de vins nature, qui a lieu chaque année en Bretagne, "les gens gouttent et prennent trois bouteilles là où ils achetaient un carton, auparavant. C'est une question de pouvoir d'achat." 

"On a des atouts, l'appellation Cévennes en est une"

Patrick Viala, vigneon

"Ce n'est pas simple, reconnaît Laure Girardet, du Mas de Manhans, à Monoblet, créé en 2020. Tout allait très bien au début, mais c'est à la baisse actuellement." Au point qu'elle et Julien Pibarot, qui président aux destinées du domaine et ont toujours travaillé en bio et sans sulfites ajoutés, vont tenter une "gamme plus traditionnelle". Les raisins seront toujours bio mais la vininfication diffèrera quelque peu. "On veut aussi essayer un demi-sec, et lancer un jus de raisin, parce qu'on n'est pas trop vin sans alcool"...

"On a des atouts, insiste tout de même Patrick Viala en évoquant les vins de l'IGP. L'appellation Cévennes en est une. Il faut faire de la promotion. C'est une période où les gens font attention. Ils boivent moins mais ils boivent mieux. Et les vignerons d'ici ont compris qu'il fallait faire une agriculture vertueuse", poursuit Patrick Viala. Qui craint tout de même que les difficultés du bio "écoeurent les jeunes"

"Si le temps continue comme ça, on va avoir une très bonne année", se réjouit déjà Frédéric Boyer, qui préfère se projeter. "Le bio ne se casse pas la gueule par rapport au prix de vente", se rassure aussi Benjamin Bouscharain, qui ne changera, de toute façon, pas de méthode : "J'ai toujours travaillé comme ça, même avant la conversion du domaine en bio, en limitant au maximum les traitements". Pour Patrick Viala, le retour en arrière n'est, de toute façon, pas envisageable. "Je fais partie de ceux qui sont pour l'agriculture biologique, et je suis persévérant !" 

François Desmeures

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