Après un mois de septembre exceptionnellement ensoleillé, « le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés effectués par Météo France en 1900 », octobre s’est également démarqué cette année, sur les dix premiers jours en tout cas, puisque les températures devraient chuter ce week-end d'après les prévisions météorologiques. 32 °C ont été enregistrés le dimanche 8 octobre à Nîmes-Courbessac, entre autres relevés égaux ou proches de 30 degrés dans le reste du département. Ce n'est pas pour déplaire à Lionel, gérant du restaurant L'Atomic, place Bertin-Boissin à Bagnols-sur-Cèze. "Si tout l'hiver pouvait être comme ça...", lance-t-il. Il a aussi vu les effets de la météo sur sa terrasse, surtout le week-end où l'affluence est forte : "Il y a plus de monde forcément, ça incite les gens à sortir, à profiter. À ne pas rester enfermés comme en hiver où il fait nuit à 17h."

À côté, au restaurant Le Dap's aussi, les clients sont au rendez-vous. À l'envie de passer un bon moment en terrasse, s'ajoute l'impatience de retrouver cet établissement historique de Bagnols-sur-Cèze qui a rouvert il y a tout juste un mois après de longs travaux. L'avantage maintenant, c'est que les co-gérants peuvent accueillir plus de monde à l'extérieur quand il fait beau. Comme maintenant.

Là où la météo est aussi très scrutée, c'est sur le marché du mercredi. Corinne, qui a son étal d'olives, d'épices et de préparations maison depuis deux ans sur la place Boulot, assure : "Quand il fait beau temps, c'est un bon atout pour les ventes. Ici à Bagnols, les gens aiment le marché. Même s'il y a du vent, ils viennent. Mais il y a le côté touristique qui est complémentaire et qui peut perdurer s'il fait beau." Elle poursuit : "Quand il fait beau, les gens ont plus le sourire. Le contact est un peu différent, il y a davantage de joie de vivre."

"On a dû rappeler nos saisonniers"

Tout près du Pont du Gard, un des fleurons touristiques du département, Léa Mouret, responsable-adjointe du camping La Sousta à Remoulins observe un bond en termes de fréquentation de l'ordre de 12 à 13 % pour la période comptant le mois de septembre et les dix premiers jours d’octobre par rapport à 2022. « On profite notamment des camping-caristes qui reviennent d’Espagne et s’arrêtent pour visiter le secteur et bien sûr le Pont du Gard », explique-t-elle.

Certains n’y ont passé qu’une nuit, d’autres ont prolongé leur séjour « et cela grâce au beau temps », assure Léa. Ce qui a contraint les responsables de cet établissement de plein-air à réadapter leur fonctionnement. « Avec seulement deux personnes à l’accueil au mois de septembre, c’était très compliqué. Donc on a dû rappeler nos saisonniers. » Le camping La Sousta fermera ses portes le 31 octobre prochain avec un bilan sur l’ensemble de la saison très satisfaisant : + 13 % par rapport à l’an dernier.

Une saison qui ne compte plus seulement sur les mois de juillet et août "mais qui s'étire de début avril à fin octobre, notamment pour toutes les activités de types randonnées à pied ou à vélo", souligne Angélique Kokel, directrice de l'office de tourisme Destination Pays D’Uzès Pont du Gard. Un constat partagé du côté de la Terre d'Argence, avec une fréquentation constante le long des voies vertes. 

D'après les premiers avis collectés auprès des prestataires, la satisfaction semble générale, mais les résultats de l'enquête menée par l'équipe de l'OT Destination Pays D’Uzès Pont du Gard donneront une vision plus globale et précise de ce qui n'est pour l'heure que des ressentis. L'été indien a également un impact sur le calendrier des animations qui s'étire. Ce week-end se déroulera notamment la première édition du Festival Saveurs et Savoirs à Uzès. 

"On a quand même des vêtements d'entrée de saison"

Située au 37 boulevard Victor-Hugo à Nîmes, la boutique de prêt-à-porter indépendante Mademoiselle Madeleine subit cette montée de température : "Ce serait bien qu'on ait des températures qui aillent avec la saison, mais on a quand-même des vêtements d'entrée de saison : des blouses, des débardeurs, des tee-shirts... On arrive à compenser avec des pièces plus légères. Le reste ça sera un peu plus tard dans l'automne", explique Sarah, vendeuse à la boutique. Selon elle, il faudra revoir et adapter les collections avec le temps : "Je pense aussi que les fournisseurs changeront leur façon de faire, à la fin on risque d'avoir seulement deux saisons : été et hiver".

Il y en a certains cependant qui ne vont pas bouder cette prolongation de l'été : les glaciers. Institution nîmoise depuis huit années maintenant, la Dolcezza continue d'avoir de nombreux clients : "On est moins content pour notre planète mais on l'est pour notre commerce. Ça fonctionne bien, la saison continue tard", dévoile Bastien Vilaret, propriétaire des lieux. Lorsqu'il fait plus froid, l'enseigne développe une partie salon de thé avec des pâtisseries maison et crêpes, même si le plus gros de leur travail se situe pendant la période estivale. Et cette année automnale.