DE CÈZE CÉVENNES Parc photovoltaïque de Bordezac : Olivier Martin demande une table ronde au sous-préfet d'Alès

Olivier Martin et Émile Soumbo ont abordé différents sujets qui concernent la communauté de communes
- François DesmeuresÉmile Soumbo, sous-préfet d'Alès, rencontrait, ce mardi, le président de la Communauté de communes De Cèze Cévennes, Olivier Martin, pour une réunion de travail. Parmi les sujets évoqués, le parc photovoltaïque qui doit (depuis 2008...) coiffer le centre d'enfouissement de Bordezac, juste au-dessus de Bessèges, zone incendiée depuis. Les deux hommes ont convenu de la nécessité d'une table ronde avec les services de l'État pour - enfin - débloquer le dossier, qui bute sur des problèmes administratifs.
"C'est la énième version, les gens ne nous croient plus !" Le ton d'Olivier Martin envers le sous-préfet d'Alès est tout à fait cordial, mais un peu désespéré. En cause, le parc photovoltaïque de Bordezac, qui doit venir sur l'ancien centre d'enfouissement installé sur la commune, juste au-dessus de Bessèges, dans un lieu ravagé par les flammes lors du grand incendie de juillet 2022. "De 2008 à aujourd'hui, trois sociétés ont mis 100 000 € chacune en études. Pour rien. L'avant-dernière a vendu ses études au nouveau porteur", poursuit Olivier Martin. C'est désormais Cévennes energy, à Cendras, qui tente de faire aboutir le projet.
"Comme Bordezac et Gagnières sont sur la Cèze, ou sur un affluent, explique le président de De Cèze Cévennes, on nous dit que les deux projets photovoltaïques sont concernés par le cumul des aménagements". Car Gagnières possède aussi son propre projet, qui doit venir s'implanter sur un ancien terril. "Les deux parcs doivent donc passer par la loi sur l'eau. Mais cumulé, cela fait plus de 20 hectares ! Ils sont à 4 kilomètres à vol d'oiseau, comment peut-on les cumuler ?", s'exaspère Olivier Martin, également maire de Gagnières.
Pour lui, les deux projets et les risques afférents sont à distinguer. D'autant que celui de Bordezac, explique-t-il, ne pose aucun problème : "On a des piézomètres sur place, des altimètres. S'il en faut en mettre d'autres, on le fera. Pour un risque minier qui est faible. Le photovoltaïque devait aussi être un élément de reconquête. Et les terrains ont finalement brûlé dans l'incendie de 2022..." Le cas de Gagnières, lui, pose d'autres problèmes plus délicats. "Le terril a brûlé pendant 50 ans. Il y a des pins dessus, il est situé le long de la Ganière et un glissement de terrain pourrait obstruer le ruisseau", reconnaît Olivier Martin.
"La somme des contraintes, c'est de la folie !"
Olivier Martin, président de la communauté de communes De Cèze Cévennes
À un sous-préfet d'Alès qui l'écoute attentivement, le président de De Cèze Cévennes avance un autre argument légal, qui éteindrait tout projet en l'état : le dispositif ZAN (zéro artificialisation nette). "À Bordezac, il reste 5 000 m² à urbaniser. Le parc photovoltaïque fait 10 hectares. Et il viendrait en réduction de ce qu'il reste à consommer, alors qu'on parle de terrains érodés." Ceux-là mêmes qui doivent être privilégiés pour l'installation de parcs photovoltaïques...
"J'ai rencontré la DDTM (direction départementale des territoires et de la mer). La somme des contraintes, c'est de la folie !", plaide encore Olivier Martin auprès du sous-préfet d'Alès. Face à lui - et aux documents de communication édifiants datant de 2008 - Émile Soumbo a pris la mesure du désaccord et s'est engagé à interpeller les services de l'État sur le sujet. "Un tour de table serait le bienvenu, a fini par insister Olivier Martin. À vous de voir..."